43 . Le projet

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Ce lundi est un jour approprié pour rendre visite à Marguerite. Depuis son arrestation d'hier matin, j'avais besoin de temps pour la rencontrer. En tant que cousine, nous avons grandit ensemble. Son père, oncle Bernard, était un homme assez candide malgré toutes ses responsabilités. Étant le petit frère de mon père, il n'a jamais vraiment participer à l'expansion et au bien-être de sa famille. Mon père subvenait à tous les besoins de leur grande famille, mettant de côté les caprices et l'ingratitude de certains. Je sais que c'est Nicole qui a dû serrer la bride pour qu'il apprenne à penser à lui.

J'avoue que ce fut une décision nécessaire. Grâce à elle, il s'est concentré sur l'essentiel, nous. Hier après-midi, j'ai eu une conversation avec Nathan sur le cas des mariages et du contrat. Mon frère m'a dit de le laisser gérer lui-même ce cas, je ne sais pas si c'est intelligent de ma part, mais je n'ai pas la choix. Il m'a laissé faire ce que je voulais depuis le début, en me suivant, parfois, les yeux fermés. Je me dois de lui renvoyer la pareille.

Je dois me concentrer sur deux aspects en ce moment : conquérir Bertrand et Retrouver Moundir. Si j'arrive à remplir mes deux objectifs avant la fin de cette saison finale, les lecteurs seront satisfaits.

Denis démon : Concentres toi sur l'essentiel, mon vieux. Choper le mec !

Denis Ange : Et Céline ? Tu as pensé à son pauvre coeur ? L'humiliation publique !

Denis : ...

Denis démon : ...

Denis Ange : Lol. J'ai droit à une augmentation chaque fois que j'ai une réplique dans ce livre. Vie ta vie, whessh !

Je pense que je devrais arrêter d'écouter ces petits moi.

Je viens d'arriver au commissariat. Marguerite ne sera transférer que demain pour Abidjan. C'est Olive qui me reçoit. Elle me conduit à une salle où ma cousine m'attendait. Cette dernière était pâle et triste, elle devait s'apitoyer sur son sort.

Je l'observe avant de prendre place devant elle, de l'autre côté de la table.

- Tu daignes te présenter devant moi ?

- Tu as encore la force de parler ?

Nous gardons tous les deux le silence. Les cernes autour de ses yeux prouvent qu'elle n'a pas fermer l'oeil depuis son arrivée ici. Malgré que je sais tout ce qu'elle avait prévu de faire contre nous, je n'arrive pas à haïr cette femme. J'essaie au plus profond de moi de ressentir du dégoût et du mépris, mais le seul sentiment qui s'en dégage est de la pitié.

Est-ce le fait que Moundir nous ait manipulé tous les deux ?

Je ne saurais le dire.

- Si c'est pour que je dénonce Moundir, tu peux rêver. Malgré tout ce que tu as pu dire sur lui, je sais qu'il m'aime.

Hum... le désespoir.

- Tu as 40 ans et tu crois encore à ce genre de foutaises ?

- Je n'ai pas de leçons à recevoir d'un abruti comme toi. Denis, si tu savais comment tu m'inspirait quand on était enfant. J'aimais ton innocence, ta gentillesse, ton respect et ton altruisme. Mais quand tu es parti en Suisse et puis revenu, tu n'étais plus le même. Tu es devenu concupiscent et amorphe à l'affection des autres. Si tu savais comment ton mépris me torturait. Ma soeur et moi, étions des orphelines en mal d'amour, nous pensions avoir deux frères avec vous deux, mais nous sommes devenus invisibles à vos yeux. Avoue que notre présence te gênait.

- Elle me gênait.

Elle est étonnée de mon honnêteté. Je soupire.

- Si tu veux savoir la vérité, c'est qu'au fond, je devais apprécier de m'occuper de vous. En vous rabaissant, je trouvais une excuse pour expliquer mon comportement. Si je voulais vraiment vous jeter dehors, tu crois que j'allais attendre aussi longtemps ?

Atteindre La Cible [M/M]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant