Chapitre 23

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Bonjour à toutes et à tous ! Je suis enfin de retour avec de nouveaux chapitres ! J'aurais dû écrire depuis bien longtemps mais avec la rentrée, le temps a manqué. Je voudrais vous parler de quelque chose qui m'a fait réfléchir et attristée à la fois. Certaines personnes se sont plaintes de mon manque de régularité. Sachez que j'en suis bien consciente mais je ne suis pas un robot. Il arrive que le temps ou la motivation me manque. Je fais de mon mieux. C'est pourquoi j'ai deux propositions à vous faire pour cette année et j'ai besoin de votre avis.

Première proposition. Je sais que beaucoup attendent le tome 2 de "Avec lui" et, comme les chapitres sont courts, je devrais être en mesure de publier tous les jours un chapitre d'environ 100 mots. Mais dans ce cas-là, je n'aurais le temps d'écrire que un chapitre par semaine de "Effervescence".

Deuxième proposition. Je tiens le même rythme que d'habitude et publie deux ou trois chapitres de "Effervescence" par semaine.

Voili, voilou ! Dites-moi ce que vous en pensez en commentaire et je vous promets de m'y tenir !

Bonne lecture !

Rosa laissa glisser son habituel jean sur ses maigres jambes avant d'entrer dans la douche. Le soleil n'était même pas encore levé mais la jeune femme devait aller au café l'Elysée. Non pour déjeuner avec son patron mais pour demander un emploi de serveuse. Elle s'était résolue à devoir cumuler deux boulots pour joindre les deux bouts. La journée, elle ferait son travail de secrétaire à l'entreprise Williams et la nuit ou, du moins la majorité de la nuit, elle travaillerait en tant que serveuse. Bien sûr, il fallait l'obtenir, ce job. Mais Anys lui avait confiée que ça faisait des semaines qu'ils recherchaient une serveuse de nuit, donc ça ne devrait pas poser de problème.

Aras était parti à l'étranger la veille et ne reviendrait que dans deux semaines. Pour le coup, cela arrangeait Rosa car le temps de ses repas allait sans doute être sacrifié au dépend du travail. S'il savait qu'elle s'apprêtait à cumuler un travail de serveuse, il lui aurait interdit. Mais c'était temporaire, juste le temps d'être plus à l'aise financièrement. Enfin, c'est ce qu'elle se disait pour se rassurer...

L'eau coula sur son corps. Elle laissa échapper un soupir de bien-être. Mais au milieu des éclaboussures d'eau retentit soudain un petit cliquetis. Comme lorsqu'on prend une photo. Rosa coupa l'eau et saisit fébrilement sa serviette pour se couvrir. Mais elle eu beau tendre l'oreille, le bruit ne survint pas à nouveau. Timidement, elle sortit de la douche. C'était ridicule. Sa réaction était encore une fois disproportionnée face à la situation. Elle était trop sur ses gardes.
Rosa s'habilla et sortit dans la nuit pour rejoindre le bar.

Une heure plus tard, Rosa sortait du café en même temps qu'Anys y entrait, essoufflée d'avoir couru jusqu'ici.

-Qu'est-ce qui a causé ton retard, cette fois ? Une panne de réveil ? demanda Rosa en haussant un sourcil.

Son amie tentait de reprendre son souffle. Après autant de matins à se saluer et à discuter, une amitié était née entre elle.

-Mais non ! Mon chat bouffait mon cactus, je me suis battue avec lui !

Rosa secoua la tête, à la fois affligée et désespérée. À bien y regarder, Anys avait des traces de griffures un peu partout.

-C'est plutôt toi que je devrais questionner. Tu pars plus tard d'habitude. Et où est le mec super canon qui t'accompagne chaque matin ? remarqua-t-elle en le cherchant des yeux.

-Je ne venais pas pour déjeuner, aujourd'hui. J'ai demandé le poste de serveuse de nuit et on m'a prise. Je commence ce soir. Et Monsieur Williams est en voyage d'affaire pour deux semaines.

Anys ouvrit de grands yeux. Étonnés mais surtout effarés.

-Tu as démissionné de ton travail de secrétaire !?

-Non, je vais cumuler. J'ai besoin d'argent.

Elle perdit son sourire au profit d'un froncement de sourcils.

-Tu es sûre que ce soit nécessaire ? Le travail est très dur, on reçoit des gens pas fréquentables la nuit. Et quand vas-tu trouver le temps de manger et de te reposer ?

Rosa se rembrunit. Elle n'aimait pas du tout la manière dont la femme lui parlait. De quel droit jugeait-elle sa façon de réagir face à la situation ? Situation qu'elle n'avait d'ailleurs aucun moyen de comprendre !

Elle n'était pas faible ! Elle pouvait très bien s'en sortir avec deux boulots ! Il lui faudrait peut être un temps d'adaptation mais elle était capable d'assurer ! Elle n'aurait pas dû se confier autant à Anys. C'est trop tôt, elle ne l'a connait pas assez.

Non, elle n'est pas faible...

-Ça ira, dit-elle plus sèchement qu'il l'aurait fallu. Je dois y aller, on se voit plus tard.

Et Rosa fila si vite que son amie, désorientée par sa brusque réaction, n'eut même pas le temps de la rattraper. La journée passa terriblement vite, comme toutes les journées où seul le travail compte. Elle se perd dans des calculs de mathématique, des relevés bancaires, les mails, les réponses des investisseurs...

Puis vint l'heure de son premier service au café à dix-neuf heures. Ça n'était pas la première fois qu'elle avait ce genre de travail. Les automatismes acquis avant son internement revinrent rapidement. Contrairement à ce qu'Anys avait dit, les clients n'étaient pas si désagréables. Du moins, elle n'avait rien remarqué. Le manager ne l'avait malgré tout pas ménagée. Les pauses ne dépassaient pas cinq minutes et les cuisines n'étaient pas proches de la salle, la faisant courir partout. A quatre heures du matin, elle était rentrée chez elle épuisée.

La semaine s'écoula de cette manière jusqu'au vendredi soir. Aras lui téléphonait régulièrement et il semblait la croire quand elle lui disait que rien n'avait changé depuis son départ. Une voix sûre, quelques mensonges et il n'y voyait que du feu ! Le matin, Rosa évitait Anys, ne voulant pas entendre ses critiques sur son mode de vie. De toute façon, elle ne la croisait jamais puisqu'elle n'allait plus déjeuner à l'Elysée.

Elle toqua à la porte d'Aspen Williams. En l'absence de son frère, c'était lui qui lui donnait les directives. Il était en train de rassembler ses affaires pour rentrer chez lui. Le weekend commençait, tout le monde allait pouvoir souffler un peu. Aspen fut surpris de voir la petite protégée de son frère, elle évitait plutôt sa présence en général.

-Vous n'êtes pas encore partie, Mademoiselle Hatier ? s'étonna-t-il. Il est déjà vingt-deux heures.

-J'y allais justement. J'ai une requête à faire.

-Oui ? l'encouragea-t-il.

Sa venue l'étonnait. Comme le lui avait demandé Aras, il avait veillé sur elle durant ses journées de travail. Elle s'acharnait toujours autant à la tâche mais elle sortait déjeuner tous les midis. Rien d'inhabituel, quoi. Alors qu'est-ce qui pourrait la pousser à sortir de son antre ?

-J'aimerais pouvoir emmener du travail à finir chez moi pour les deux prochains jours. Je n'ai pas tout fini.

C'était plus ou moins vrai. La vérité, c'est qu'elle refusait de rester chez elle. Depuis qu'elle avait entendu le bruit sous la douche, elle ne s'y sentait plus en sécurité. C'était ridicule, le bruit d'appareil photo n'avait plus reparu. Mais rien à faire, elle n'osait plus se changer, se doucher, dormir.

-Il me semble que mon frère te l'a interdit. Tu abats déjà bien suffisamment de travail comme ça.

-Mais ce serait exceptionnel !

-C'est non, Rosa. Désolé, asséna-t-il d'un ton sans appel.

Il sortit du bureau, la laissant frustrée sur le pas de la porte. Avoir du travail lui aurait permis de focaliser son attention sur autre chose. Elle devrait trouver autre chose pour éviter son appartement...

EffervescenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant