Chapitre 10

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Aras se retint de sourire devant les délicates tâches rosées qui ornaient maintenant les joues de la jeune femme. Le compliment n'avait jamais été autant sincère.

Il la fit monter dans la voiture et profita d'un instant où elle ne le regardait pas pour résoudre le premier problème.

D'un regard noir, Aras fit se détourner l'homme aux cartons qui observait Rosa sans relâche depuis qu'elle était sortie du bâtiment. Il ne lui avait jamais parlé mais portait déjà envers lui une haine sans pareil. Dans son regard brillait une lueur perverse qui ne lui plaisait absolument pas. C'était simple : il la déshabillait du regard. Le pervers l'avait affronté un instant, avant de plier immédiatement devant la fureur du milliardaire. Une chose de réglée. Il se promit de questionner Rosa quant à son identité. Car Aras sentait que la situation avec cet inconnu allait se dégrader plus vite que prévu.

Il attendit que la jeune femme ait un peu repris ses esprits avant d'ordonner à son chauffeur de se diriger vers le restaurant où allait se tenir la réception. Il la surveilla attentivement, sachant qu'un raz-de-marée d'émotions était en train de l'envahir et contre lequel elle avait du mal à lutter.

Régulièrement, il la voyait zieuter un peu partout, ne sachant où fixer son regard. Ses sourcils étaient froncés et sa bouche pincée. L'inquiétude la dévorait. Ses yeux se durcirent lorsqu'ils se posèrent sur ses mains crispées sur la lanière de son sac. Le bout de ses doigts étaient ensanglanté, ses ongles presque inexistants. Elle se les était rongés au sang. 

Il avait déjà remarqué l'état de ses mains lorsqu'elle l'avait rejoint quelques minutes plus tôt. Mais Rosa avait si vite serré les poings qu'il n'était pas sûr de ce qu'il avait cru voir. Maintenant, aucun doute n'était possible. Avait-elle sérieusement cru qu'il n'allait pas le remarquer ?

Le silence dans la voiture était pesant. Rosa était mal-à-l'aise. Aras, assit en face, ne cessait de la regarder et, comme d'habitude, elle se sentait transpercée. Comme s'il la déshabillait entièrement pour voir à travers son esprit, pour lire en elle. Il n'y avait rien de malsain dans son attitude mais seulement une curiosité qui la troublait terriblement. Comment était-elle censée affronter la soirée si cet homme persistait à rester à ses côtés !? Ça n'était pas elle qui avait demandé à ce qu'il vienne la chercher. 

Soudain, elle vit son regard se teindre d'une nouvelle lueur, à la fois inquiète et sombre. Surtout sombre. Un noir qui la fit frissonner de peur. Il cria au chauffeur d'arrêter la limousine au bord de la route. 

Sans qu'elle n'ait le temps de réagir, il saisit sa main. Prise d'une bouffée de panique, elle s'échappa en se recroquevillant davantage sur le fond du siège. Voyant son désarroi, Aras la relâcha.

-Excusez-moi, je ne voulais pas vous faire peur mais... Par pitié... Arrêtez de vous faire du mal ainsi...

Rosa comprit alors la raison de son geste brutal. Noyée d'émotions ingérables, elle avait recommencé à torturer ses ongles sans s'en rendre compte. Une goutte de sang coula le long de son index. Il avait seulement cherché à l'arrêter. Elle avait déjà fait pire mais jamais en présence d'un inconnu. Et face à son patron, en plus ! Quelle situation gênante...

Elle fixait ses mains et le carnage dont elle était coupable avec hébétude. Comme connectée à un autre monde. Aras avait agi sans réfléchir en la voyant recommencer sa torture, sans envisager sa peur du contact. Il ressentait sa douleur comme si elle était ancrée dans sa propre chair. Le pire, c'est qu'elle n'avait pas l'air consciente de ce qu'elle se faisait subir. Plus lentement cette fois-ci, il alla saisir sa main et s'employa à lui faire desserrer le poing. Elle lutta quelques instants avant de lâcher prise.  

Il examina silencieusement les dégâts avant de sortir de la voiture. En se penchant, Rosa put voir qu'il se dirigeait vers une petite pharmacie. Il revint une boîte de pansements dans la main. Elle voulu protester mais il la fit taire d'un regard. Après avoir désinfecté la peau à vif, il appliqua un petit morceau de tissu sur chacun de ses doigts. 

De temps à autre, elle avait de petits gestes de recul mais il ne la relâcha pas avant d'avoir achevé sa tâche. 

-Je suis vraiment désolée. Vous n'auriez jamais dû voir ça, murmura-t-elle si bas qu'il manqua de ne pas l'entendre.

Fâché de ne pas voir l'expression de son visage puisqu'elle rivait son regard au sol, il s'accroupit devant elle. Pour une fois, "Rosa la sauvage" n'avait pas fait surface. Seulement la Rosa timide et perdue.

-Ça n'est pas à vous d'être désolée. Plutôt à moi de l'être pour vous. J'ignore ce que vous vivez mais personne n'est en droit de juger vos actes. 

Aras capta ses yeux et ce qu'il vit lui coupa le souffle. Tellement de tristesse. Tellement de vide. Mais cela ne dura qu'un instant, à son grand regret. Durant un instant, elle s'était dévoilée entièrement. Troublé, il se releva et ordonna qu'on reprenne la route.

Rosa sentait encore l'empreinte de sa main sur la sienne. Il avait fait preuve d'une grande douceur, à l'opposé de ce qu'elle avait toujours connu. Ses doigts étaient chauds, sa peau calleuse... 

Bon sang... Elle l'avait laissé voir sa part sombre ! Elle l'avait laissé la toucher ! Rosa prenait conscience au fil des secondes qu'elle venait de faire une erreur monumentale. En même pas cinq minutes, ce qu'elle avait mis cinq ans à construire venait de s'effondrer comme si on avait donné un coup de pied à un château de sable. Il n'était pourtant pas compliqué de faire profil bas devant du monde ! Non, Rosa n'était même pas capable de faire ça ! Pathétique. 

Le pire était certainement qu'elle avait apprécié sa gentillesse. Mais plus jamais cela ne se reproduirait. C'était pour son bien, elle le savait par expérience. Sans la barrière de sécurité, voilà des années qu'elle serait morte. L'éviter comme la peste, voici ce qu'elle devait faire pour se protéger. Sinon, cet homme qui la troublait serait son prochain bourreau.

Cinq petites minutes...

Bonjour/bonsoir ! Je suis désolée de ce retard ! Comme certains d'entre vous je pense, je suis très occupée à réviser et à passer les épreuves anticipées du bac. J'essaierai quand même de récupérer quelques heures pour écrire. Pendant les vacances, je pense écrire un chapitre par jour. Je reprendrai aussi "Après lui". Pour information, j'ai changé la couverture !

Des remarques ? Des conseils ? Des idées pour la suite de l'histoire ? 

Comment aimeriez-vous que la relation entre Aras et Rosa évolue ? 

A votre avis, comment va se dérouler la réception ?

Et la rencontre avec le nouveau propriétaire ?

Que pensez-vous que Rosa cache à propos de son passé ? 

Comment Aras va-t-il le découvrir ?

J'adapterais en fonction de vos réponses pour que l'histoire vous plaise au mieux. Donc merci d'avance pour vos réponses ! Bonne chance pour le reste des examens et pour tout en général ! A bientôt !

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