Chapitre 27

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Ouah, c'est incroyable ! Je viens de me rendre compte que j'ai atteint les 500 abonnés ! Un grand merci, c'est absolument magnifique !

Je vous souhaite une très bonne lecture en espérant que l'histoire vous plaît toujours. A bientôt !

La jeune femme avait fini par s'endormir dans les bras d'Aras, épuisée après avoir pleuré tout son soul. Il se demandait depuis combien de temps elle ne s'était pas libérée ainsi autrement qu'en se faisant du mal. Sans doute depuis longtemps.

Il avait bien entendu vérifié ses poignets qui, sans surprise, étaient couverts de plaies. Rosa n'avait rien dit quand il avait tout désinfecté et bandé. Il y avait même une lueur craintive dans ses yeux. Sans doute avait-elle eu peur qu'il se mette en colère. Elle avait tout le temps peur. En revanche, il avait eu plus de difficultés à lui faire prendre un médicament pour la fièvre. Celle-ci n'était pas bien haute mais elle pourrait empirer si elle n'était pas prise à temps. De manière générale, elle avait refusé d'avaler quoique ce soit.

Après s'être assuré qu'elle allait bien, il alla dans son bureau. Aras devait régler cette affaire avec Colin Jaydon une bonne fois pour toute. Pour l'apaiser, il lui avait promis Et la colère qui l'animait encore l'aiderait volontier. Il appela d'abord son avocat.

~~~

Le lendemain, Rosa s'éveilla seule. Son mal de tête et ses vertiges ne s'étaient toujours pas dissipés. Seul point positif, c'était sa première nuit de plus de quatre heures depuis longtemps. Sur la table de chevet reposait un papier plié en quatre à côté d'un verre de jus d'orange et d'un médicament.

Rosa, je suis parti régler quelques soucis à l'entreprise. Ne t'inquiète pas, je serai revenu en fin de matinée. Repose-toi. Et pas de bêtises.

Elle souffla et se rallongea sur les oreillers. Elle leva ses bras en l'air au-dessus de sa tête et observa les bandages. La jeune femme sentait encore les doigts habiles de son patron les nouer. Ils étaient chauds et doux. Pleins de tendresse. Parfois, elle les imaginait parcourir chaque parcelle de sa peau. Ça devait être agréable.

En fait, elle n'avait aucune envie de rester ici toute la journée. Rosa était enfin un peu plus reposée, plus disposée à réfléchir sur la semaine passée et au retour d'Aras. Elle avait surtout le sentiment nouveau qu'elle devait retourner dans son appartement.

Dire que la fatigue lui avait jouée un tour et que son cerveau avait inventé ce bruit d'appareil photo marchait un temps, mais elle devait arrêter de se faire des illusions pour se rassurer. Elle sortit du lit et vérifia qu'elle tenait sur ses jambes avant de se lever.

Dans le bus qui la conduisait jusqu'à son appartement, elle restait fixée sur son objectif : trouver. N'importe quoi mais trouver. Une sorte de curiosité la poussait à désobéir encore une fois à Aras. Sauf que cette fois-ci, elle agissait en pleine conscience. Et son but n'était pas réellement de lui cacher sa petite escapade, mais elle savait qu'il lui aurait interdit de sortir. Elle resserra son manteau sur elle. La fièvre ne l'aidait pas à se réchauffer.

Son immeuble était désert. Pas de Colin à l'horizon. Il lui faisait tellement peur qu'elle aurait sans doute fait demi-tour ou aurait trouvé un autre moyen de parvenir à son appartement s'il était là, à rôder comme il le fait d'habitude. Son patron lui avait assuré qu'il prenait la situation en main mais n'avait donné aucune autre information. Et son absence ce matin même ne la rassurait pas. Allait-il vraiment agir ? Elle voulait, elle essayait vraiment de lui faire confiance.

A l'instant même, Aras montrait les messages envoyés par Colin Jaydon à son avocat. Il avait bien envie de lui mettre son poing dans la figure mais cette punition ne serait jamais suffisante. Pour avoir un vrai impact dans sa vie, il devait le conduire en justice. Selon le professionnel, en se débrouillant bien, ils pouvaient conduire ce propriétaire en prison pour déjà trois ans pour harcèlement moral, menaces, chantage et trente mille euros d'amende. Ne voulant pas inquiéter Rosa, il avait jugé préférable de ne rien dire pour l'instant. Ce qui comptait, c'était qu'elle soit en sécurité chez et il la rejoindrait dans maximum une heure. Mais avant, il voulait passer à son appartement voir ce qui avait bien pu l'angoisser au point de refuser de rentrer chez elle. Vu sa fatigue, ça pouvait très bien être des hallucinations. Par sécurité, il irait quand même.

Rosa pénétra son appartement, tremblante d'appréhension. La pauvreté du lieu par rapport à l'immense demeure d'Aras Williams lui sauta aux yeux. Rien n'avait bougé. Pas un bruit. Mais elle avait toujours ce sentiment étrange, il sautait aux yeux comme un mauvais augure. Son cœur se mit à battre plus fort alors qu'elle luttait sa peur. Les quatre murs l'oppressaient. Elle commença à fouiller la mansarde de fond en comble. 

La situation était absurde. Elle fouillait son lieu de vie, ses affaires. Elle fit la pièce principale avec le lit et le coin cuisine, puis termina par la minuscule et insalubre salle de bain. Il n'y avait rien, constata-t-elle amèrement en se laissant tomber sur l'abattant des toilettes. C'était désespérant. Elle le savait, elle aurait dû rester chez Aras. De toute manière, toutes ses instincts se révélaient faux. Il n'y avait plus de doute, la maladie et la fatigue lui avaient joué des tours. Ou alors elle développait une forme de mythomanie.

-C'est pas possible, je deviens folle ! s'écria-t-elle à bout. 

"C'est pas possible, je deviens folle !". Sa voix résonna dans la pièce. Mais la salle de bain était trop petite pour qu'il y ait de l'écho. Sa voix était restituée mécaniquement. 

-Hé ho ? dit-elle peu sûre d'elle.

"Hé ho ?". Ça y est, elle commençait à comprendre. Elle alla prendre le balais dans un recoin de la pièce et le balança de toutes ses forces contre le miroir. 

EffervescenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant