Bonsoir ! Je suis désolée, je ne publierai que deux chapitres cette semaine. En revanche, je voulais vous informer du changement de couverture.
Bonne lecture !
-Je t'écoute Rosa.
-Serait-il possible de me laisser ma matinée de libre demain ?
Aras fronça les sourcils. Si Rosa ne souhaite pas travailler, c'est que ça cache quelque chose. Il sortit de sa stupéfaction en constatant que la jeune femme attendait impatiemment sa réponse.
-Bien sûr que je peux te laisser ta matinée. N'ai pas peur de me faire ce genre de demande. Vu que tu en fais toujours trop, il n'y a aucune raison que je n'y accède pas. Mais pourquoi cette requête si soudaine ?
La jeune femme gigota mal à l'aise.
-En fait... J'ai mon rendez-vous médical demain après-midi.
C'était un sujet sensible et, bien qu'elle n'en ai jamais rien dit, elle avait compté les jours qui la séparaient du lendemain. Parfois, quand elle avait l'impression de faire des progrès, il lui tardait que le médecin les constate. D'autres fois, la honte la submergeait et elle s'imaginait finir sa vie sans parvenir un jour à sortir de ce calvaire.
A l'entente de ces mots, Aras écarquilla les yeux et sauta de son fauteuil pour venir se planter devant elle, en colère.
-Pourquoi ne me l'as-tu pas dit plus tôt !? s'exclama-t-il furieux. Ce genre de rendez-vous se préparent à l'avance !
-Je... Euh... Je ne pensais pas que ça vous intéresserait.
Aras se détourna d'elle en levant les bras au ciel.
-Mais bien sûr ! cria-t-il furieux.
Il avait passé le dernier mois à surveiller sa santé comme s'il s'agissait de la sienne, et ça ne l'intéresserait pas !? Mais où Rosa avait la tête !? Et s'il n'était pas rentré d'Italie à temps, y serait-elle allée seule ? Ou ne s'y serait-elle même pas présentée ?
En outre, même en sachant que ce rendez-vous au centre où Rosa avait été enfermée cinq ans était important, il ne se rendait pas compte à quel point il était primordial. Elle le savait.
En voyant que la jeune femme était perturbée par sa soudaine colère, il s'exhorta au calme. Elle s'était recroquevillée sur un bout du canapé, le magazine tombé au sol, et tripotait nerveusement la manche de son vêtement. L'homme vint s'accroupir devant elle.
-Excuse-moi de m'être emporté. Je t'accompagne demain.
Ce fut au tour de Rosa de manquer de s'étrangler.
-Non ! Ce n'est pas la peine ! On va juste me faire passer quelques examens de routine et tout ira bien !
Aras leva un sourcil devant son brusque refus. En vérité, ce rendez-vous signifiait se reprendre son passé en pleine face. Non seulement les examens physiques seraient difficiles à surmonter mais on lui poserait des questions pour jauger son état mental. Et inévitablement, elle devrait évoquer son passé. Lorsque ce moment viendrait, elle n'était pas sûre de vouloir la présence de son patron. Il rencontrerait une autre facette d'elle, celle qui la rendait tellement honteuse, qui la ferait se détester à jamais. Elle savait qu'il ne se détournerait pas d'elle : il lui avait suffisamment prouvé comme ça. Mais elle imaginait déjà son regard déçu à l'évocation de toutes les horreurs commises au moment où sa colère sans limite la dévorait.
-Rosa. Je viendrai un point c'est tout. Tu n'as pas à t'inquiéter de ma présence.
Elle ne répondit rien, sachant qu'il n'y renoncerait jamais. Une simple larme de douleur coula sur sa joue, comme une anticipation de la souffrance qu'elle ressentirait dès le lendemain lorsqu'il apprendrait ce qu'elle aurait voulu cacher à jamais sur ses cinq années d'absence. Mais comme il le lui avait déjà dit, il fallait qu'elle assume son passé dans son entièreté.
Aras essuya du bout des doigts sa larme avant de la prendre dans ses bras. Comme d'habitude, il ne saisissait pas tout ce qui se passait la tête de la jeune femme. Il savait juste qu'elle avait peur. De quoi ? De pleins de choses probablement. De son rendez-vous. De sa maladie. De lui. D'elle-même.
-Tout ira bien, je te le promets... souffla-t-il en déposant un baiser sur front.
~~~
-Rosa ! Force-toi un peu ! insista-t-il en tendant vers elle une fourchette sur laquelle était piqué un morceau de melon.
La jeune femme boudait encore du fait qu'il l'avait tirée du lit une heure trop tôt. La nuit avait été plus qu'éprouvante. Rongée par ses angoisses, elle n'avait pu dormir que peu d'heures. Le rendez-vous était dans plus de deux heures ! Elle aurait eu largement le temps de se rendormir. Et puis rien que l'idée de manger lui donnait la nausée. Pas ce matin. Pas avec l'angoisse de revoir ce fameux médecin. Mais malheureusement, Aras n'était pas de cet avis...
L'homme fixa Rosa qui ne le regardait même plus. Il avait jugé qu'il valait mieux être en avance au centre médical afin de ne pas se faire surprendre par un imprévu. Ou il l'avait véritablement mise en colère en la tirant du lit bien trop tôt, ou elle était simplement exécrable au réveil. Il hésitait. Mais une chose était sûre, la situation commençait à l'agacer.
Il comprenait que le stress lui fasse perdre l'appétit, mais s'il y avait un jour où elle devait bien manger, c'était aujourd'hui ! Il n'osait imaginait la terrible situation si Rosa s'évanouissait anémiée dans les couloirs de l'hôpital. On l'obligerait sans doute à se refaire interner et ça n'était pas envisageable pour Aras. Et si Rosa n'avait pas suffisamment progressé ? Ça le terrifiait. Il pouvait acheter des dizaines d'entreprises, de firmes multinationales, signer des contrats, tripler la taille de son empire. Mais jamais il ne pourrait s'opposer à la décision du médecin d'interner la jeune femme à nouveau.
Et il ne pourrait supporter qu'on la lui arrache encore une fois.
Alors l'homme était prêt à tout pour qu'elle mange. Il reposa la fourchette un instant en soufflant d'exaspération. Puis il plongea son regard dans le sien.
-Si tu manges, je t'accorderai une faveur. N'importe laquelle.

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Effervescence
RomansaCe qu'elle cherchait, c'était blesser. Mais qui se cache réellement sous cette apparence superficielle et méprisable ? Qui se cache sous cette barrière infranchissable ? A la sortie de l'hôpital psychiatrique où Rosa est internée pour anorexie, la...