Chapitre 37

2.4K 231 11
                                        

Bonjour ! Me revoilà, désolée pour ce looooonng silence. Pour me faire pardonner, j'ai décidé de publier un chapitre par jour. Promis, je vais cette fois-ci m'y tenir et j'ai même pris de l'avance (notez la fierté 😂😅). Voili, voilou ! Bonne lecture !


 Rosa avait fini par se calmer dans le creux de ses bras. Seuls quelques résidus salés témoignaient de ses nombreuses larmes. Ils étaient restés longtemps dans le silence, peut-être plusieurs heures. La nuit avait eu le temps de tomber et ils demeuraient maintenant dans l'obscurité, n'osant interrompre ce doux moment pour allumer une lampe. Enfin, Aras se pencha pour murmurer à son oreille :

-Nous allons partir quelques temps en vacances. Tu es d'accord ?

Elle hocha la tête doucement, encore vidée de toute énergie. L'homme soupira de soulagement, satisfait de n'avoir eu aucune difficulté à la convaincre. Il était toujours compliqué de la sortir de sa zone de confort. Il la poussa à se relever.

-Prépare tes affaires, nous partons dans vingt minutes. Ne prends que ce qui te tient vraiment à cœur, je m'occupe du reste, dit-il avant de déposer un baiser sur son front et de s'éloigner dans son bureau.

Rosa, restée seule sur le canapé, le regarda partir. Aussi incroyable que ça pouvait paraître, il semblait décidé à ne pas l'abandonner malgré toutes les erreurs qu'elle avait pu faire. Étrangement, le poids qui pesait constamment sur sa poitrine s'était allégé. Maintenant que tout était avoué, elle n'avait plus l'impression de le tromper. Vouloir lui cacher la vérité avait été une erreur : dès le début elle pouvait lui accorder sa confiance. Peut-être parviendrait-elle un jour à avouer comment elle en était arrivée là, bien qu'il devait déjà avoir deviné certaines choses.

Vidée mais apaisée, elle monta récupérer ses affaires les plus importantes comme il le lui avait dit. Un petit sac pour le long voyage avec quelques vêtements de rechange. Matériellement parlant, elle n'avait pas grand-chose qui lui tenait à cœur. Cependant, alors qu'elle allait passer le seuil de la porte pour rejoindre Aras dans le salon, elle s'arrêta net pour lancer un regard hésitant vers le dernier tiroir de sa commode. Non, ces objets ne devaient certainement pas lui être indispensables. Il fallait qu'elle s'en sépare.

...

Au dernier moment, elle se précipita à genoux pour fourrer à la va-vite les chaussons de danse usés et la photo dans son sac, et la bague à son annulaire droit. Elle n'était pas encore capable de se détacher de ces souvenirs d'une époque révolue. Ça viendra. Mais pas aujourd'hui. 

Aras passa la tête dans l'encadrement.

-Tu es prête, tu as tout ce qu'il te faut ?

-... Oui.

~~~~~~~~~~

L'homme avait clairement pris les choses en main. Dix minutes plus tard, un taxi venait les prendre pour les conduire à l'aéroport où un jet privé les attendait. Rosa, qui avait pourtant grandi dans un certain luxe grâce à ses parents, n'avait encore jamais vu ça. Tant de facilité ! Aras l'aida à s'installer pour les douze heures de vol à venir, conscient que ses révélations avaient été aussi éprouvantes pour elle que pour lui. En effet, elle n'avait pas dit un mot depuis leur départ sauf pour répondre d'une voix éteinte à des questions basiques. L'avion décolla et, comme à la recherche de réconfort, elle appuya timidement sa tête sur son épaule. Agréablement surpris d'une telle proximité qui n'était pas dans les habitudes de la jeune femme, il lui caressa les cheveux. 

Rosa commençait enfin à se détendre. La chaleur de sa large main sur sa peau, ses caresses répétées... Tout cela l'apaisait au plus haut point, si bien qu'elle ne tarda pas à plonger dans un sommeil sans rêve. 

Aras n'eut même pas le cœur de la réveiller à l'heure du dîner tant son visage endormi et paisible était mignon. Ses insomnies habituelles étaient trop puissantes pour qu'il lui refuse aujourd'hui ce repos réparateur. Son petit corps tout entier était détendu, comme si elle relâchait une tension trop longtemps accumulée. Elle était belle ainsi. Il se prit même à sourire niaisement à sa vue. En Australie, il espérait que l'ambiance serait propice pour qu'elle se confie davantage sur son passé. Entre la visite médicale plus que satisfaisante et les aveux, ils avaient passé une première étape aujourd'hui. 

Quand la jeune femme s'éveilla, la luminosité tapait de plein fouet et elle dû mettre sa main en visière pour percevoir quelque chose. Aras l'observait en riant doucement.

-Je vois que tu as bien dormi, remarqua-t-il.

-Où sommes-nous ? Quelle heure est-il ? demanda Rosa en se frottant les yeux.

-Sydney, dans le taxi pour rejoindre ma résidence où nous passerons nos vacances. Il est neuf heures en Australie, avec huit heures de décalage horaire. Tu as dormi quinze heures d'affilée, et nous avons patienté quelques heures de plus dans l'avion après l'atterrissage, je voulais que tu te reposes. C'est bien, tu en avais besoin.

-Oh... Je vois, rougit Rosa, gênée et reconnaissante qu'il l'ait patiemment laissée dormir, même après être arrivés. 

Ils étaient à présent sortis de la ville et les habitations se faisaient plus rares. Enfin, la mer apparut sous le regard émerveillé de Rosa. Sous le soleil puissant, l'harmonie entre les bleus du ciel et de la mer était magnifique. Elle pourrait facilement passer plusieurs heures à admirer ce paysage.  

La voiture s'engagea dans un minuscule chemin de terre caillouteux. Au bout de vingt minutes à se faire bringuebaler et toujours sans rien voir à l'horizon, hormis la végétation et la mer qu'ils semblaient longer, Rosa commençait à se demander si ce chemin allait réellement mener à quelque chose. Son patron ne semblait pas s'en inquiéter et continuait de consulter ses mails sur son portable. Pourtant, la voiture finit par interrompre sa route... Au bout d'un cul-de-sac.

-Euhm... 

Aras releva le regard sur elle, amusé de son désarroi.

-Nous sommes arrivés, dit-il en descendant de la voiture tout en prenant leurs sacs respectifs.

-On va camper ? demanda Rosa, toujours perdue.

Il éclata d'un magnifique rire.

-Sois patiente, quelques minutes de marche et tu verras notre habitation pour les trois prochaines semaines, lui affirma-t-il. Toi qui aime être isolée sans voir de monde, tu seras ravie. Fais-moi confiance, tout ira bien, crut-il bon de rajouter devant l'angoisse qui commençait à poindre sur son visage.

Rassurée, elle prit la main qu'il lui tendait, décidée à lui faire confiance. Et effectivement, au bout de trois minutes de marche, elle aperçut une splendide demeure sur l'eau, à laquelle on accédait d'un ponton. Une plage blanche au grain fin l'entourait. C'était un petit coin de paradis...

EffervescenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant