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Je porte cœur au loin, jusqu'au plus bas de la falaise, mais il n'y a que le vide, une abysse éternel qui sans cesse m'envahit. J'ai beau ouvrir les yeux, scruter à l'horizon, il n'y a rien, , rien que la mort, l'erreur, la haine et la souffrance. Une fillette pleure  toute seule là-bas, sa maman l'a quitté et cet ivrogne s'effondre d'avoir trop profité. Ah ! Ils ne comprennent pas, pauvres sots qu'ils sont tous ! Ils croient en la magie, en cette science chanceuse et voient sans regarder le destin s'accomplir. Encore une vie, ici... Où sont-ils tous, mes valeureux guerriers, ceux qui luttaient pour moi de leurs sabres d'acier ? Que sont-ils devenus, braves héros et  charmants? Assis devant l'écran, à la terrasse d'un bar, ils sirotent, ils bavardent, ils volent et ils arrachent... Pauvres fous ! Moi qui les chérissait tant, autrefois ! Moi qui ne voulait que leur bien et leur offrait terre après terre pour leur faibles familles... Où me suis-je donc trompé ? J'entends des pas ! Quelqu'un m'espionne ? Là ! Derrière ! Le buisson a bougé ! Ah ! Ils ont peur, ils doutent de moi, ils pense que je suis diable, le démon du fléau ! Ils n'ont donc pas compris ! Vite, en voilà deux qui s'approchent, ils croient que je ne les entends pas, que je suis, comme toujours enfoui dans mon esprit, dussent-ils le faire davantage ! Oui, ils me chasseront ce soir, j'en ai la conviction, pour freiner leur grand mal, ils repoussent mon pardon. Une main, chaude et moite contre mon bras glacial, je leur suis enlevé. Puisent-ils se repentir de l'avoir saccagé... Hélas, je ne peux que souffrir pour eux sinon qu'avec car je ne suis qu'un homme, à défaut d'être Dieu...

Là haut, au somment du mont Salomon, une porte se fermait, sans doute à jamais.

La tâche blancheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant