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Un cri résonna dans le chaos, et il en arrivait d'autre, des quatre coins du ciel, autant de bêtes ailées que d'archanges radieux qui plongeait tous, ensemble, dans une masse presque compacte de lumière et de plumes. Leurs ailes blanches qui battaient en cadence semblaient sonner la cloche de minuit au troupeau qui faiblissait un peu plus en son débattre, à chaque seconde. Là-bas, une femme hurlait devant l'un d'eux, Jeanette qui hurlait toute son âme sur le démon de Dieu. Un coup, il lui avait volé, deux coups, Clothilde était partie, trois coups, elle l'avait trahie. Au quatrième, son couteau à pain dévia de sa cible et l'ancienne mère s'écroula sur le sol, à la merci de l'ange en furie. Ce dernier leva d'ailleurs sa lance au dessus de sa tête, dans quelques secondes, Jeanette serait morte. La pauvre ferma les yeux, elle ne pouvait rien faire, ou juste attendre un miracle qui ne viendrait jamais. Et pourtant, il demeurait là, à quelques mètres d'elle, à peine assez proche, mais trop loin pour l'aimer. Cyril ne songea plus, il oublia Cassandra, sa fille, ou même Harry et plongea sous les crocs de ce qui le punit. Et puis plus rien, la pointe entra le torse du jeune homme pour reparaître de l'autre côté, une vie, figée dessus. Et la tâche rouge, non plus blanche, mais bien rouge qui s'élargissait sur sa chemise et dégoulinait sur sa vengée... Pauvre Jeanette, Pauvre Clotilde, béni Cyril de ne plus vivre avec cette peur qui le hantait de perdre celles qu'il aimait. Un autre cri, plus humain cette fois retenti de derrière le séraphin. Harry, plus glorieux que jamais qui brandit son maillet et le lança, de toutes ses forces sur la tête du démon. Ce dernier ne vacilla pas d'une plume, mais le bougre continua de s'acharner, de on autre arme sur le corps de l'ange. Sa hache fendait et pourfendait, mais e vain, aucune plaie ne barrait jamais le torse du divin. 

-Cyriiiiil ! hurlait le pécheur, dont la rage, et le désir de vaincre se muait doucement en désespoir et surtout, en chagrin. Ses bras en folie ralentir jusqu'à ne même plus toucher son immortel bourreau. Maintenant, il ne croyait plus du tout, ou seulement en la mort, celui qui l'avait pris et qui devait le prendre. Une larme roula sur sa joue.

-Vas-y, murmura t-il a l'ange, en pliant un a un ses genoux devant lui.

Le séraphin ne cilla pas.

-Vas-y, répéta Harry, plus fort, si Dieu est aussi bon que nous sommes mauvais, je veux que tu me tue.

Il ne croyais plus, non, il savais, il savais que son chemin s'arrêterait là et qui lui fallait partir.

-Vas-y ! supplia cette fois le bougre, en un torrent de larmes, c'est fini, tu as gagné ! Tues-moi ! Laisse-moi le rejoindre

Mais toujours rien.

Jeanette posa sa main sur l'épaule de la victime-bourreau.

-Harry... Allez viens, c'est fini !

Non, ce n'étais pas fini, pas encore car dès ces mots prononcés, un éclair d'argent traversa sa vision et Harry s'écroula, pour toujours aux côtés de son ami.

La tâche blancheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant