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Le bonheur... Il ne dure jamais bien longtemps ! On  le croise, beau un matin, au détour d'un couloir, on le salue et on l'embrasse, puis on repart dans le vent. Le bonheur... Si fugitif entre nos doigts ! On essaie de s'en saisir, de le serrer bien fort contre soi, de le garder pour toute sa vie dans un bel écrin de soie. Le bonheur, oiseau funeste, cerf de paix, toi qui t'envoles très très loin, qui abandonne sans regrets nous débris, êtres humains ! Mais que sommes-nous sans toi bonheur ? Tu étais là, hier au soir, je t'ai bien vu, derrière la porte ! Ô toi bonheur si bien caché ce matin de froid mouillé, quand je te cherche sous les arbres. Où es tu donc bonheur ancien, déesse de fer au mille visages ? Pourquoi es tu parti ? Pourquoi m'abandonner, pauvre et seule dans la nuit ? Mon bonheur, je te regarde, toi qui t'éloigne lentement, toi seule blessure, toi seule écharde dont il n'existe de traitement. Mais affronte-moi bonheur fuyard, qui te défile sans dire mot ! Combat mon âme et mon regard pour briser l'un de tes fardeaux ! Tu n'es qu'un monstre, bonheur infâme, tu n'es qu'un lâche, un souffle d'air sans attache ! Tu es sottise parmi les faibles de te croire si puissant à  oublier femmes et enfants, un peu plus à chaque instant ! Vois-les bonheur, entends leurs douces prières, aux pauvres ignares qui réclament ta trompeuse lumière ! Elles ont faim, elles ont froid, elle n'ont pas assez pour manger.  Toi bonheur, tu les as abandonnée, une mère et une fille, par un seul homme, une famille tu as brisé.

La tâche blancheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant