Tôt ce matin-là, la petite Ophélie avait ouvert les yeux, frotté de ses poings ses deux petits yeux fatigués. Elle s'était habillé, sans faire le moindre bruit et, encore plus silencieusement, la gamine était descendu, le long de la rampe de fer jusque dans la cuisine et sa fenêtre ouverte. Là elle avait volé, comme à son habitude, deux biscuits et du lait qu'elle fourrait bien vite dans un sac, sous le regard malveillant de Jasmin, son gros chat angora. dont les deux yeux jaunes percés d'une pupille fine la fixaient toujours avec méchanceté. Ses chaussures dans une main et son trésor sur l'épaule, Ophélie escalada le rebord de plâtre blanc, à peine marqué de ses pieds, et ouvrit la fenêtre pour se laisser tomber. Il ne devait guère être plus de six heures dans la contrée déserte, tous endormis et il l'attendait. Au contact de l'herbe mouillée sous ses oreilles nus, un frisson remonta soudain tout du long de sa colonne. Peur ? Excitation ? Ou cet étrange sentiment qui la poussait, chaque matin un peu plus ? La jeune fille commença de se chausser, de petits mouvements rapides et anxieux. Ses doigts tremblaient alors tellement qu'il lui fallut recommencer plusieurs fois la rosette de sa chaussure droite, enfin elle était prête. La femme s'élança sur les pavés es routes, les voitures à l'arrêts, comme pour la laisser aller. Ophélie salua d'un geste Renaud, le boulanger, les arbres et les buissons qui semblaient lui faire fête, de les vertes couronnes et leurs doux messagers en leurs habits de plumes. À chaque pas, Luciel s'approchait d'avantage tandis que le petit tambour qui battait en son sein entamait une course de plus en pus effrénée. Sa maison, son chat, ses parents... Tout semblait bien loin maintenant ! Il ne restait qu'elle, elle et cet silhouette, là-bas sous le platane. À sa vision, la veille redoubla d'efforts, ses les muscles de ses jambes lui cuisaient affreusement et l'air peinait à lui parvenir, mais il était là, il l'attendait. Deux mètres à peine les séparaient maintenant, trois, peut être ? Deux ridicules longueurs qu'Ophélie, seize ans, ne parcourrait jamais.
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La tâche blanche
HorrorLe mal... Il réside en chacun de nous, dans nos cœurs et dans nos gestes. Il nous possède, nous contrôle complètement et ronge, plus vicieux que la nuit, nos tendres sentiments. Prenez garde, vous qui croyez au bien, qui fausser dans l'espoir d'un s...