-Tu m'as suivi !
Où s'était enfui le démon de lumière ? L'homme froid, mais si gentil qui couvrait ses arrières ? Où partait donc ainsi ce tout nouveau "papa", un être, si adorable et si doux de ses bras ? Camille ne parlais plus, il ne pouvait qu'entendre, et voir cette créature rugir devant lui. Plus de longs cheveux blonds ni d'yeux bleus azurés, tout juste un monstre hideux, noir et démesuré. Ses dents blanche comme le jour crachaient à son devant de petites gouttes mouillées tandis que ses iris, plus sombres que jamais rayonnaient d'une haine tellement violente qu'elle n'en était humaine tandis que son teint, jadis pâle et pure se couvrait de rouges nappes sous ses mèches dorées.
-Alors ? explosait-il encore, Pourquoi es tu parti ? Ne t'avais-je pas dit de rester à l'abri ? Tu n'a pas le droit de m'espionner ainsi !
Une bouffée de chaleur sembla jaillir de Karl telle une une vague déferlant accabla tout d'abord les jambes trop fragiles du garçon avant de revenir, plus ardente à chaque seconde, incendier son esprit. Lui aussi, il ne regardait plus ces si belles couleurs, seul importait le rouge, carmin et agressif, un rouge cruel et nerveux qu'il devait avoir contenu sans doutes trop longtemps. Et lui aussi s'en allait, il cédait à son âme et hurlait à pleine voix quelques paroles infâmes :
-Rien ! cria Camille, Vous ne m'avez rien dit du tout ! Et vous avez pas le droit non plus de me garer enfermé ! J'ai posé une question hier, et je n'ai eu aucune réponse ! Et vous trouvez ça normal, vous ? Je compte si peu que ça à vos yeux, hein ? Dire que je vous pensais différent... Alors ? Pourquoi m'avez vous sauvé ?
Un instant, l'adolescent parut commencer de se calmer tandis que de minuscules larmes, peut-être de colère, peut être de fatigue commencèrent de perler au coin de ses paupières. À quelques mètres seulement, Karl, lui, ne bougeait plus et semblait au contraire osciller entre ces deux états, ceux de doute et de fureur. Soudain un regain d'énergie submergea le garçon et la marée reprit encore plus violemment qu'en son triste passé.
-Alors ? Répondez sale con !
Parce que toi Seul le méritait, reprit Karl, dans un souffle, mais je me suis trompé. Tu rentre Gamin, maintenant.
C'était comme si le monde entier s'écroulait en son cœur, et puis ce fut le vide. Plus d'oiseaux, plus de couleurs, juste une main, d'enfant, sale et abîmée qui attrapait son bras pour ne plus le lâcher.
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La tâche blanche
HorrorLe mal... Il réside en chacun de nous, dans nos cœurs et dans nos gestes. Il nous possède, nous contrôle complètement et ronge, plus vicieux que la nuit, nos tendres sentiments. Prenez garde, vous qui croyez au bien, qui fausser dans l'espoir d'un s...