La tâche blanche

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C'était mardi, encore, et la mère et la fille venaient tout juste de rentrer. Dehors, eh bien... C'était la fin. Des voitures bleues et blanches harcelaient les passants et sillonnaient les quartiers à la recherche d'une chimère tandis que tous frémissait au fin souffle de vent, ils avaient tellement peur ! D'ailleurs, la jeune femme ne demeurait plus trop sûre d'aimer ces escapades gourmandes au soir d'un dure journée, ni même de traverser, la gamine à son bras, cette étendue glacé qui vivait, autrefois... Clothilde ne devait pas savoir ! Non, elle ne comprendrait pas... Elle ne comprendrait pas, elle qui pensait toujours que Bullette, son poisson orangé, son troisième cadeau, n'était pas en Afrique contempler les chameaux. Elle ne savait de Dieu que les tendres côtés : harmonique vieillard de ses anges entourés... Clothilde avait quatre ans, elle ignorait la mort, elle ignorait le diable, l'agonie et le sort... Elle était bonne en elle, ça, Jeanette le savait, lorsqu'elle cueillait des fleurs, leur offrait sa monnaie... Non, elle ne méritait pas à juste quatre années de rencontrer une vie de peur et de dangers ! 

-Dis Maman ? Pourquoi ils sont bizarres les gens dehors ? demanda soudain Clothilde, c'était trop tard.

Maman se retourna, son manteau encore dans sa main gauche. C'était l'orage dans son cœur, la petite le savait, elle savait toujours tout lorsque Maman pleurait, lorsqu'elle riait ou qu'elle chantait, elle lisait dans son âme, comme dans son illustré. Et là, Maman avait peur, très peur et Maman voulait le cacher.

-Alors ? reprit la fillette, Pourquoi ils sont bizarres les gens ? Ils sont toujours bizarres depuis quelques temps !

Maman posa sa veste et s'assit près de Clothilde et enroula ses bras autour de son bébé, en, elle, le vent semblait souffler plus fort que jamais.

-Tu sais Clothilde, commença doucement Maman, parfois il arrive que les gens partent pour très long voyage...

-Comme Bullette ? s'enquit la mignonne.

-Comme Bullette.

-Et ils vont où ?

-Loin ma chérie, très loin.

-Comme... Euh... Sur la lune ? rebondit Clothilde.

-Comme sur la lune, confirma Maman, et Maman mentait.

Un boule vînt se former au creux de son bidon, elle lui faisait mal, mais elle, elle en voulait encore.

-Et ils vont revenir au moins ? insista cette dernière, Hein qu'ils vont revenir ! 

Maman parut hésiter.

-Oui, ma chérie, ils vont rentrer.

Cette fois, les larmes commencèrent de poindre au bord de ses yeux, mais la fillette les refoula. Pourquoi Maman faisait-elle cela ?

-Dans combien de temps ? parvînt-elle juste à articuler.

Une main trompeuse, mais si douce caressa ses cheveux et effleura son crâne d'un parfum de mensonge.

-Je ne sais pas.

Tout à coup, un nouvel éclat de tonnerre ébranla le corps de Maman, tellement fort que celle-ci se leva.

-Bon, qu'est-ce qu'on mange ce soir ? lança t-elle d'un ton faussement enjoué, tu as une idée ?

-J'ai pas très faim, répondit Clothilde.

-Chouette alors ! Je garderai toutes les crêpes pour moi !

Mais la petite ne répondit pas, non, le mal était fait. Au contraire, la petite âme brisée attendit que sa mère eu disparu à l'angle du couloir et remonta en courant les escalier avant de s'effondrer sur son lit et de pleurer.