Assis à ses côtés, Cyril le regardait dormir. Ses larges poings fermés ramenés au bas de son ventre et ces yeux fatigués, cernés et fermés au jour... Il ne faisait pas qu'observer son ami, il le redécouvrait, peut être, complètement. Un visage léger, des épaules carrées... C'était étrange... Harry paraissait rayonner, malgré les marques de l'âge d'une singulière beauté. Non pas de cette douceur physique que chaque garçon, chaque fille recherche sans pensée, mais d'une grandeur d'âme, de courage, loyauté.... Oui, Le bougre avait fait bien de mal en les années passées. Voilà qu'il buvait, volait et violait et pourtant, le jeune homme voyait encore, à travers ces paupières closes le reflet de l'enfant qui l'accompagnait, de l'adolescent qui l'avait fait grandir, au rythme de leurs jeux, de leurs sottises et leurs disputes, le compère que Cyril aimait. Ah ! Il s'en rappelait bien de ce jour, il avait sept ans alors, et lui cinq. Il s'en rappelait bien , la partie de foot effréné dans le parc, sous le soleil, lorsqu'il était tombé, seul à la fin du match et que cet ange, ce gentil étrangers était venu comme cela, le relever. Tous deux avaient parlé, une glace à la main, Harry, au chocolat et Cyril à la mente, sur un banc, ils s'étaient échangé, leurs prénoms, leurs adresse et leur cœur, de moitié. Puis son nouvel ami s'était levé, avait pris son vélo et ils étaient partis pour de folles aventures, au gré de l'insouciance. C'était incroyable, tous ces souvenirs défilaient en cascade devant ses yeux ébahis et le jeune homme sourit lorsqu'il revit Jojo, le toutou du boucher sauter autour de lui et cette bonne vieille dame qui les encourageait. Oui, que d'humour, que de fleurs au fil des années... Puis ils avaient grandis, changés et oublié, le bougre par son alcool et lui, par son aimée. Cette dernière pensée projette un voile sur son âme enjouée tandis que lentement, un petit goût salé descendit de ses yeux jusqu'au fond de sa bouche. Jeannette... Clothilde... Pourquoi les avoir abandonné ?
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La tâche blanche
HororLe mal... Il réside en chacun de nous, dans nos cœurs et dans nos gestes. Il nous possède, nous contrôle complètement et ronge, plus vicieux que la nuit, nos tendres sentiments. Prenez garde, vous qui croyez au bien, qui fausser dans l'espoir d'un s...