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Cela faisait quelques jours déjà qu'ils s'étaient arrêté, dans cette petite grotte, juste au bord de la falaise. Une pluie torrentielle ruisselait du ciel père lorsqu'ils avaient franchi son seuil sec, une pluie battante et revigorant qui caressait de ses coups de poing mouillés la terre trop aride où plus rien ne poussait. Alors ils s'étaient installés, calmement sous les toisons tendues, ils avaient posé leurs sacs, trois t-shirts et deux gourdes qui pesaient tant sur leurs épaules pour s'endormir enfin sur le clair de brume. Il y avait cependant quelque chose d'étrange en ce lieu si bien trouvé : Karl, son ange tombé ne semblait plus vouloir repartir de cet antre de roche et perdurait dans son mutisme du premier jour à s'enfuir le matin pour reparaître le soir. Était-ce vraiment ici, chez lui ? Quel drôle d'endroit pour un tel prince ! Pourquoi donc s'exiler lorsqu'on peut offrir au monde une pareille beauté, celle du son d'une voix sans doute trop retenue. Et Camille ? Et Camille et bien, il suivait. Ou plutôt non, il vivait, comme vivaient ses ancêtres et comme il en rêvait. Se lever au soleil pour courir à la lune, cela demeurait grande aventure ! Combien de fois le garçon n'avait-il pas souhaiter connaître vie sauvage et doute du lendemain ? Il s'en souvenait maintenant, la bougie de ses quatre ans, celle qu'il avait soufflé en y songent très fort. Et voilà que huit ans après, le plus fou de ses désir était enfin exaucé, quel spectacle magnifique ! Et diable étaient de sa famille, de ses amis et ses devoir, toute cette vie, il avait abandonné pour ce nouveau défi. Une seule chose, cependant manquait au tableau de son bonheur, une petite touche de rose dans son monde gris, rouge et vert, celui de lui parler, d'en savoir chaque jour un peu plus et d'en faire son ami, son gardien et son père. Il aurait tant voulu partir, au petit jour, tracer en son sillon un sentier de bonheur et se blottir, encore une fois, près du chant de son cœur. Oui, il voulait toujours, il voulait toujours plus, atteindre le plus beau, le parfait, le meilleur... Demeurait-ce seulement possible, cette joie utopique, peinte par seuls les fous dans leurs songes idylliques ? Il voulait en être ainsi, ou même pire, il le devait, c'était l'ultime faveur en échange de sa paix. Un pas, deux pas de le couloirs au bruns murs de roches. C'était lui, il rentrait ! Vite, Camille ne pu se contrôler, il jeta ses béquilles, désormais, inutiles et ce précipita au détour du bel homme. Karl dévisagea l'enfant, prosterné devant ses jambes, un sourire fébrile peint sur ses joues encore dodues.

-Apprends-moi !

La tâche blancheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant