83. L'âme qui demandait de l'aide

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Précédemment:

Je sais que ma nuit ne durera pas. J'ai un Faucheur à la retraite à capturer.
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- Toc toc toc!

J'ouvre les yeux. Il était 3h du mat'. Ce n'était pas à ma porte que l'on toquait mais à ma fenêtre. C'était une âme. Je me lève et sors par la fenêtre. Je vole jusqu'au toit. C'était l'âme d'un petit garçon.

- Je peux savoir ce que tu me veux?

- Sœur Faucheuse, aide moi s'il te plaît. 

- Tu veux que je t'exorcise? dis je en me transformant pour ne pas avoir froid.

- Non. Je veux que vous raisonnez mon grand frère.

- Hmm? dis je en mettant mon masque de corbeau blanc sur le côté de ma tête.

- Mon frère va mourir et c'est de ma faute. Dites lui que ce n'est pas le moment s'il vous plaît.

- Mon travail c'est de prendre son âme, pas de l'empêcher de quitter son corps. Ce n'est pas mon problème. Tu ne penses pas qu'il sera content de rejoindre le Paradis ou l'Enfer à tes côtés?

J'ai envie de dormir... quelle chance que le vieux Faucheur ne soit pas là.

- Je vous en supplie! Je ferai quelque chose pour rembourser.

- Quoi donc?

- Je connais un Faucheur. Il a toujours été très gentil avec moi. Vous voulez le rencontrer?

- Et pourquoi tu ne demanderai pas à ce gentil Faucheur?

- Il est malade. Je ne peux pas. Sœur Faucheuse, tu es ma dernière chance.

- ... bon très bien... amène moi à lui.

- Merci!

Nous volons à travers la nuit noire et la ville éclairée. Je vois quelqu'un sur le toit d'un hôpital. Je vole et me poste en face de la personne tout en flottant.

- Hey... je peux savoir ce que tu fais?

- Mme la Mort... vous êtes venu m'accueillir à bras ouverts? Vous êtes si jolie...

- Non. Je suis venue te dire que je ne te désire pas.

- Pardon?

- Par ta faute, je ne peux pas dormir en paix. Ce que je suis en train de te dire c'est que ça serait bien si tu pouvais mourir un autre jour.

-  Même la Mort ne veut pas de moi.

- De base j'aimerai bien mais ton frère est venu me supplier de te dire de vivre.

- Mon frère est mort...

- Je suis la Mort petit.

- Ah oui, excusez moi. C'est de ma faute si mon frère est mort...

- Ah bon pourquoi? Raconte moi tout ça.

- Il y a un an... notre mère est partie et notre père est devenu alcoolique... c'était intenable pour nous. On a décidé de s'enfuir mais... notre père s'en est rendue compte et nous a poursuivi en voiture... on a réussi à s'enfuir. Quelques semaines après, je voulais aller voir un ami. Il aurait pu nous aider à nous loger et à manger mais notre père rôdait... mon petit frère m'a prévenu en disant de ne pas y aller mais je n'ai fais que ma tête... j'y allais et il m'a vu. Je traversais la route et mon père a foncé... mon petit frère qui était derrière à... hic...hic... il s'est interposé... hic hic hic... il.... m'a protégé alors que je ne le méritais pas... ouiiiiiiiiiiin...... dit il en finissant par pleurer.

Je donne une gifle à l'enfant qui me regarde interloqué.

- Ton frère a sacrifié ta vie parce qu'il tenait à toi. Et toi, tu veux gâcher la vie qu'il t'a offert? Ce n'est pas de ta faute. Tu pensais bien faire en cherchant un toit et de la nourriture. Maintenant, arrête de chialer et tiens toi droit. Tu dois faire honneur à ton courageux petit frère.

- Mais je... il doit m'en vouloir pour... ne plus vivre...

- Il m'a réveillé pour te dire de pas mourir. Au même instant où je te parle, il pleure à chaude larme et t'enlace.

L'enfant se remet à pleurer de plus belle, serrant quelque chose d'invisible pour lui et demandons pardon d'avoir eu l'idée de se suicider. Il me remercie mais des infirmières arrivent sur le toit et essaye d'empêcher le suicide qui ne se produira pas. J'avais disparu dès leurs entrées. J'étais très très haute dans le ciel lunaire.

- Je pense que c'est réglé maintenant... ta promesse?

- Je... disparais... je vais te donner son adresse. Il a attrapé une grippe. Il habite XX rue XXXX au Laos. Adieu sœur Faucheuse et merci.

L'enfant me sourit avant de totalement disparaître. Je m'assois sur ma Faux et regarde le paysage qui s'offre à moi. Je voyais chaque toit d'immeubles. Il y avait tant de gens...

- Je devrais peut-être aller dormir moi...

Je bascule en arrière et me laisse tomber. Je déploie mes ailes et me remet à voler jusqu'à la fenêtre de ma chambre où je me transforme et me rendors jusqu'au petit matin. J'irai au Laos demain .

Je me réveille et vais dans la cuisine. Je déjeune et trouve un post-it écrit par le Chasseur.

"Bonjour, désolé j'avais un problème à régler. Je ne serais pas là pendant deux jours. Tu t'en sortiras bien, bon courage. Tu n'es pas obligé d'aller au qg.  Réponds au téléphone quand ils auront besoin de toi."

- Parfait. J'ai toute la journée devant moi pour aller au Laos, chercher ce Faucheur, le prévenir, et revenir ici. Peut-être que j'aurais même le temps pour faire du tourisme ou trouver le second Faucheur?

Je me prépare. Il fait chaud là bas. Parfait pour des vacances d'été. Je prends mes affaires, m'assure d'avoir mis le son sur mon téléphone chargé, je ferme les fenêtres et la porte derrière moi puis vais sur le toit et prends mon envole.

- Faux, guide moi à Xx rue XXXX au Laos vers le Faucheur.

Le bout s'illumine. Je peux faire disparaître et m'assoir sur ma Faux. Je file très haut dans le ciel. On aurait dit une sorcière sur son balai. Je mets mon casque de musique pour protéger mes oreilles du vent. La Faux va vraiment vite. Mes longs cheveux m'arrivant aux chevilles flottent dans le vent. Je me sens libre et bien. Au fond je sais que... ce sera sûrement l'une des dernières fois que je peux profiter.

Ma Faux se met à piquer du nez. On était arrivé. C'est vraiment beau toute cette nature. Ce n'est pas comme la campagne de France. C'est la vraie nature.

Une oasis, un paradis caché.

Clé désespérée ||CORRECTION||Où les histoires vivent. Découvrez maintenant