Chapitre 79 (Partie 4)

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Oubliées toutes les précautions.

Qu'on se risque donc à tenter de le tuer pour voir !

Il faudrait déjà qu'on arrive à l'atteindre.

Arcas se mit à courir aussi vite que ses jambes le lui permettaient. Il eut rapidement les muscles en feu.

Mais il voulait rejoindre l'auberge le plus tôt possible.

Il tentait bien de se rassurer en se disant que depuis que ce blessé occupait un lit dans le dispensaire, il ne s'y était rien passé de dramatique. Il ne s'en était pas pris à Diana ou aux enfants et si quoi que ce soit de bizarre s'était passé, sa femme lui en aurait parlé. Ils prenaient soin chaque soir de noter tout ce qui sortait de l'ordinaire et depuis qu'ils avaient remarqué sur lui les plaies dues aux Strygoïs, le bougre n'avait (semble-t-il) pas bougé le petit doigt. Doigt qui aux dernières nouvelles était tout à fait normaux, en rien similaire à ceux de ces créatures. Mais c'était aussi le cas de la revenante que Cerbère avait si promptement débarrassée de sa tête. D'après ce que Ludmilla avait appris à Diana, ses régions orientales de l'Europe avaient une multitude de mythes concernant des morts-vivants. Il avait espéré que tous ces noms désignaient une seule entité, que chaque région aurait nommée différemment et que les Strygoïs étaient les seuls à hanter les lieux. On avait le droit de rêver mais pourquoi était-il si surpris que cela ne soit pas le cas ? Après tout, il avait rencontré un ancien dieu de la forêt, lui et sa sœur étaient des meneurs de loups, son beau-frère était un médium, une de ses amies un détecteur à surnaturel et ses parents avaient été tués par un être immortel, oh et il avait donné Blanchard à manger à un Vodianoï dans les marais non loin d'où il se trouvait !

Arcas et Cerberus sautaient au-dessus d'une tranchée quand une balle frôla le cuir chevelu du jeune homme. Il se tourna vers la direction d'où venait le projectile avant de pester entre ses dents, et de continuer d'avancer. Ce tireur, quel que soit son camp avait de la chance qu'il n'ait pas le temps de s'occuper de lui, mais les humains pouvaient attendre.

Il arriva aux abords de Balaklava à bout de souffle. Minuit était passé depuis bien longtemps la plupart des soldats qui avaient passé la soirée dans la taverne, avaient été renvoyés dans le froid de leur baraquement. L'auberge était silencieuse, mais entre les volets clos on devinait la lumière de quelques bougies.

Ne voulant pas provoquer de panique inutile, Arcas s'accorda le temps de reprendre son souffle avant de toquer doucement à la porte.

Il dut s'y reprendre à deux fois avant que Jimmy ne déverrouille. Il était à moitié endormi, sans arme et ne portait qu'une seule chaussure.

Il n'y avait pas à dire, la sécurité de l'auberge était assurée !

– Tu ne demandes même pas qui est là avant d'ouvrir ?

– Ben c'est vous ! Déclara le gamin d'une voix ensommeillée.

Une taloche derrière les oreilles le réveilla tout à fait.

– Cela aurait pu être n'importe qui ayant de mauvaises intentions. Vous vous seriez tous fait massacrer. Tu es censé veiller sur ces dames. Nigaud !

– Mais je n'ai pas arrêté de courir partout ce soir ! Je suis fatigué, se plaint-il en se frottant l'arrière du crâne.

– Tu crois que s'il arrivait quoi que ce soit à Toula, Diana ou Mrs Seacole, tu dormiras mieux en te disant : ce n'est pas de ma faute, j'étais fatigué !

– Non, répondit-il, penaud.

– Non qui ? Demanda Arcas d'une voix sèche.

– Non capitaine.

Quand les loups se mangent entre euxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant