Chapitre 62

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La journée était bien entamée quand Joshua sortit de ses appartements, rasé de près, cravaté, sanglé dans une veste de velours noir au revers brodé de fils d'or, ses cheveux avaient été coiffés, mais comme il avait remarqué que Cassandre aimait ses boucles, il avait demandé à Griffin d'arrêter de les pommader, et de les laisser libres, une nouveauté pour lui.

Il toqua à la porte communicante le séparant la chambre de sa femme. Christine lui ouvrit. Il nota avec plaisir qu'il n'avait pas entendu de bruit de verrou. C'était bon signe que son épouse ne lui verrouille pas sa porte ? La femme de chambre lui jeta un regard appréciateur et fit un clin d'œil, qui ne lui échappa pas à son valet derrière lui.

– Milady est-elle réveillée ?

– Oui Milord.

Il entra et la trouva à sa coiffeuse, les cheveux brossés brillants comme de l'or liquide, prêts pour que Christine lui fasse un chignon.

Il s'approcha déposa un baiser sur le haut de son crâne, effleurant au passage de la main, la soie de sa chevelure, qui glissa comme de l'eau entre ses doigts. C'était hypnotique pour lui, il dut se faire violence pour s'écarter d'elle et s'emparer d'un siège qu'il approcha pour pouvoir discuter tranquillement.

– Bonjour, dit-il finalement en souriant béatement.

– Bonjour répondit Cassandre, l'air parfaitement détaché tandis qu'elle appliquait une crème sur son visage, comme si cette scène était tout à fait naturelle et qu'elle n'avait pas essayé de noyer son mari la veille.

Il lui prit le pot des mains et le porta à son nez.

– Ça sent très bon.

– Vous tenez entre vos mains le secret de beauté des Estangel.

– Sorcellerie ! S'exclama-t-il, mélodramatique, en affichant un air horrifié, la main sur le cœur.

Elle rit en continuant de tapoter se joues.

– Dans la famille de ma mère ! Ce serait drôle. Maman n'était pas très... Elle vérifia que Christine était trop loin pour entendre et murmura : Maman n'était adepte.

– Un choix d'union intéressant. Ce devait être difficile à vivre pour vous. Ce déchirement.

Il caressa distraitement la tête d'Hadès qui levait les yeux au ciel de contentement.

– Cela n'a pas été facile tous les jours. Elle avait peur pour nous, mais même si elle rentrait parfois en conflit avec Horos en disant qu'il nous transformait en petits sauvages, notre mère ne nous empêchait jamais de suivre notre arrière-grand-père dans les bois et de profiter de ses enseignements.

– Elle vous manque ?

– Tous les jours. Je me demande ce qu'elle aurait pensé de vous ?

– Beaucoup de mal sans doute. J'ai fait souffrir sa fille après tout.

Elle lui offrir un sourire énigmatique.

– Elle était très romanesque et elle avait un faible pour les bruns ténébreux.

Il afficha un regard enjôleur, sûr de son charme. La fille y était peut-être tout aussi sensible que la mère. Puis de demander sur un ton qui se voulait séducteur :

– Alors que faisons-nous aujourd'hui ?

– Nous rendons visite à Mr Brogan, répondit innocemment la jeune femme.

Joshua, déconfit, marmonna dans sa barbe qu'il préférait se faire pendre par les orteils.

– Il m'a sérieusement manqué de respect hier. C'est à lui de venir. Je suis un noble, son supérieur, je ne vais pas m'abaisser comme le dernier des manants. Il vient ici. Cette bourrique me présente ses plus plates excuses et on en reparlera.

Quand les loups se mangent entre euxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant