Le lendemain Gaëlle entendit de légers coups donnés à sa porte.
Elle l'ouvrit avec une certaine appréhension.
Aidan lui avait rendu visite la veille au soir.
Il avait réussi à l'agacer au point qu'elle avait été à deux doigts de le gifler. Cet homme avait le don de la transformer en mégère depuis son plus jeune âge.
Elle commençait à sérieusement douter de sa capacité à s'en tenir à son plan initial. Comment serait-elle en mesure de supporter la présence de ce vaurien aussi longtemps qu'elle n'aurait pas retrouvé la fortune de son père ?
Elle était à peu près certaine de l'étrangler avant un moi. Sans compter qu'il semblait totalement ignorer qu'elle était une dame à présent et qu'il ne pouvait plus se comporter de manière aussi légère. Qu'il soit entré dans sa chambre sans la présence d'un chaperon scandaliserait la plupart des gens. Les serviteurs pourraient jaser et s'en serait fini de la réputation qu'elle avait réussi à sauvegarder jusqu'à présent. Quand elle s'en plaignait, il lui rétorquait qu'elle était sans importance et que les gens avaient bien mieux à faire que de médire d'elle. Aucun gentleman n'agirait de la sorte. Mais pourquoi était-elle surprise ? Après tout, il n'avait rien d'un gentleman.
Heureusement pour ses nerfs, c'était lady Blake qui venait de toquer.
Gaëlle se sentit mal à l'aise. Cassandre la jaugeait de ses immenses yeux turquoise. Me cache-t-elle encore quelque chose ? Que voit-elle de moi exactement ? Semblait-elle se demander. Enfin, elle lui sourit.
– Est-ce que vous pouvez soutenir ma présence ou risquez-vous de vous évanouir à nouveau ?
– L'ambiance était particulièrement tendue hier, j'ai eu du mal à le supporter, excusez-moi encore. Je ne m'étais jamais retrouvée devant autant de gens ayant... des facultés particulières. Je vais bien aujourd'hui Milady.
– Ah Milady ! S'il vous plait ne soyons pas si formelles l'une envers l'autre, nous avons le même âge après tout.
– J'ai, je crois un an de plus que vous.
Cassandre émit un très élégant rire de gorge que Gaëlle lui envia, elle-même n'arrivait qu'a glousser comme une dinde.
– Vous voyez ? Nous devons donc nous appeler par nos prénoms. Et je serais heureuse que nous devenions amies.
– Ce serait un honneur pour moi.
– Je n'ai jamais pu parler de mes... dons en dehors de ma famille et du Comte Bronson... Je ne dis pas que je vais vous déranger avec cela mais... c'est presque rassurant de ne plus se sentir...
– Seule.
Elle hocha énergiquement la tête.
– Maintenant que la panique est passée, et même si je ne pardonnerais sans doute jamais à Aidan de m'avoir mis devant le fait accompli, je me sens soulagée.
– Je vous comprends. Elle se dirigea vers un petit fauteuil et après avoir demandé la permission s'y laissa tomber, un nuage de poussière se souleva. La peste ! rouspéta-t-elle en français en époussetant sa robe. Sachez qu'on nous a abandonnées toutes les deux à notre triste sort. Ce n'est pas très galant de la part de ces messieurs. Le comte est allé en ville voir des amis, au lieu de se reposer, cet homme est plus têtu qu'une mule. Et les autres... Je ne sais pas et je m'en contrefiche. Gaëlle gloussa. Oh ce n'est pas drôle vous savez, j'aurai cru pouvoir au moins compter sur mon frère. Mais même lui m'a délaissée, c'est un jumeau indigne. Un rayon de soleil et voilà, il n'y a plus de lien fraternel qui tienne.
– Nous pourrions allez nous balader nous aussi. Je n'aime pas rester enfermée.
– Moi non plus et on ne peut pas dire que cette maison me fasse changer d'avis.
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Quand les loups se mangent entre eux
Paranormal1854 Les jumeaux Cassandre et Arcas sont des meneurs de loups. Une hérédité dont ils se seraient bien passés. Elle vient de couter la vie à leurs parents, assassinés par de mystérieux hommes en noir, possédant des pouvoirs surnaturels qui même à l...