「𝟠𝟝」L'otage de tes pardons

784 14 50
                                    


Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.


2 décembre 1997, Gare de Budapest, Hongrie


"Souhaitez-vous les nouvelles du jour, Monsieur ?"

- "Mufffh... Je... Hm..."

D'un geste désarticulé, Roparzh agita sa main au visage de l'hôte d'accueil pour l'inviter à le laisser tranquille. Les regards outrés de la bourgeoisie viennoise, peu habituée à voyager avec ce genre de personnage, amusèrent Erzsébet, assise seule au fond du wagon-restaurant. 

Un vieil homme, voisin de cabine du sorcier au visage brûlé, replia aussitôt son journal et fit signe au serveur du wagon-restaurant de s'approcher de lui. Comprenant qu'il souhaitait voyager loin du jeune homme, ce dernier se mit à lui chercher une cabine de libre et l'invita à le suivre au fond du train. Ils passèrent tout près de la table d'Erzy lorsqu'elle entendit le vieillard grommeler :

"Ce n'est plus ce que c'était, l'Orient-Express..."

____

Après avoir poursuivi discrètement Roparzh Lestrange durant trois bonnes heures dans tout Budapest, Erzsébet atterrit à la gare centrale de la ville où les policiers perdirent définitivement toute trace de leur fugitif. Son couvre-chef rabattu sur ses yeux, elle traqua son ancien camarade du regard et le suivit jusqu'au salon privé de la gare où une conciergerie de luxe proposait à la vente des billets pour le fameux Orient-Express. Il paya avec de faux billets imprimés du bout de sa baguette, puis partit s'installer dans un fauteuil près de la fenêtre en exigeant de se faire servir un digestif local. 

Comme elle ne savait pas où il descendrait, Erzy choisît le trajet le plus long et il lui en coûta tout l'argent que lui avait transmit Viktor Krum. Elle s'installa ensuite dans un fauteuil à un angle mort de la vision de Roparzh, puis tomba nez à nez avec un avis de recherche la présentant sous son plus beau profil. Discrètement, elle jeta un sortilège de confusion dans la salle pour s'assurer qu'aucun moldu ne fasse le rapprochement entre elle et la fugitive placardée sur les quatre murs du salon. Quelques instants plus tard, une annonce sonore faisant le portrait robot parfait de Roparzh retentit dans toute la gare. Comme personne ne fit le rapprochement entre Lestrange et le "jeune homme de corpulence mince à la moitié du visage brûlé", Erzsébet en déduit qu'il avait eu recours au même sortilège qu'elle.

Une odeur de cigare et des chuchotements graves flottaient dans la pièce depuis bientôt une heure lorsque Roparzh s'assoupit sur son siège, la joue plantée dans son poing et le coude enfoncé dans l'accoudoir en mousse. Erzy le scruta discrètement et remarqua qu'il était vêtu d'un smoking dont l'étiquette du prix pendait encore au niveau de sa poche intérieure. Ses chaussures, vernies et signées du nom d'un grand couturier russe, avaient dû être volées dans la même boutique. 

Unutma ✞  𝚃𝚘𝚖 𝙹𝚎𝚍𝚞𝚜𝚘𝚛Où les histoires vivent. Découvrez maintenant