「 Terrorisées, elles se réfugièrent dans le placard de la chambre. Pour ne plus entendre les bruits de la maison, fouillée de fond en comble par les employés du ministère de la magie, les deux jeunes soeurs se murmurèrent l'une à l'autre : « Unutm...
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Quel terrible été que celui de l'an 1996.
Une vague de chaleur sans précédent avait frappé un à un les pays de l'hémisphère nord, mettant à mal l'organisation du Championnat d'Europe de Football en Angleterre et provoquant accessoirement la mort prématurée d'un non nombre de vieillards dans tout le continent.
Le monde des sorciers ne fut pas épargné des conséquences de la canicule du siècle et au moment où Dolohov lisait le journal en faisait le bilan des décès moldus avec une joie malsaine, le nouveau ministre de la Magie était en réunion de crise avec ses homologues européens pour trouver de quoi compenser les récoltes désastreuses du mois de juillet. Figurait en une du quotidien du Wiltshire une tribune en hommage à Arwen Garnet, professeure émérite de magicobiologie et connue dans le monde moldu pour ses actions philanthropes en Afrique subsaharienne dans les années quatre-vingt-dix.
- "Il était temps que cette vieille peau crève !" maugréa Antonin Dolohov derrière son épaisse barbe noire, les pieds croisés sur la table à manger. "Je n'ai jamais compris pourquoi notre Maître a insisté pendant des années pour qu'elle nous rejoigne, il aurait dû me laisser la faire sauter avec toutes les premières raclures de l'Ordre du Phénix quand nous en avions eu l'occasion..."
Ses paroles s'évanouirent presque aussitôt, ne trouvant comme interlocuteur que les murs épais de la salle à manger des Malefoy. Verni de noir et orné de décors tous plus sombres les uns que les autres, le manoir avait le désavantage de capter plus facilement la chaleur et de faire souffrir depuis plusieurs semaines ses nombreux habitants encapuchonnés. Mais comme le Seigneur des Ténèbres préparait son offensive à la rentrée et que la fin de l'été pointait le bout de son nez, bon nombre de ses fidèles avaient été envoyés parcourir le monde à la recherche de nouveaux compagnons de guerre.
Ce matin-là, seule Narcissa était attablée avec lui, le regard fermé et la tête baissé vers sa tasse d'earl grey à laquelle elle avait ajouté deux gouttes d'huile essentielle d'aconite. Ses longs cheveux blonds et bruns tombaient de part et d'autre de ses joues creuses, cachant la mine désastreuse qu'elle arborait depuis que son mari avait été fait prisonnier. Le grand brun aux cheveux longs regarda son hôte avec une insistance insolente, se délectant de pouvoir autant prendre ses aises chez les Malefoy sans qu'aucun des propriétaires du manoir n'ait le droit de lui reprocher quoi que ce soit. Car Lord Voldemort a su ce qui s'était passé dans le département des mystères pour y avoir été lui-même, et tout le monde sait ce que Voldemort fait à ceux qui ont l'outrecuidance de desservir ses plans. Relégués au rang des minables, Lucius et le reste de sa famille devaient ainsi se soumettre aux volontés et caprices des mangemorts les plus performants du groupe en attendant gentiment de regagner leur place si rapidement perdue.
- "T'en fais une tête, ma grande..." lança Antonin en raclant bruyamment les semelles de ses boots contre le bord de la table. "Faut pas te faire du mourant comme ça, va. Ton fils et toi vous porterez mieux sans ce boulet à vos côtés. Si tu veux, je peux même faire l'effort de te passer la bague au doigt et d'éduquer le gamin pour ce qui lui reste d'années avant de devenir adulte... Et puis, tu verras ce que c'est qu'un homme, un vrai."
