「 Terrorisées, elles se réfugièrent dans le placard de la chambre. Pour ne plus entendre les bruits de la maison, fouillée de fond en comble par les employés du ministère de la magie, les deux jeunes soeurs se murmurèrent l'une à l'autre : « Unutm...
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31 octobre 1995, Villa de la Lune, Chefchaouen, Maroc
"Un, deux, trois... Soleil !"
Les mains posées sur le tronc d'un olivier ancestral, Erzsébet se retourna brusquemment en faisant tomber la capuche de sa djellaba. Les trois enfants du village qu'elle croisait chaque matin et qui insistaient toujours pour qu'elle reste s'amuser avec eux étaient immobiles, deux d'entre eux à cloche pied et l'autre droit comme une statue. Elle voulut s'approcher d'eux pour les taquiner et vérifier que leurs postures étaient bien stables, mais le soleil tapant fort sur leurs petites têtes, elle se résigna à reposer le front sur le tronc d'arbre et se remit à compter. Plus rapide que ses camarades, la petite Asma toucha l'olivier du bout des doigts et remporta la partie.
- "Mais c'est pas juste, Asma !" geint Yassine, un petit garçon âgé d'à peine huit ans. "Tu gagnes toujours, t'es trop forte... Je suis sûr que tu triches !"
Sans lui répondre, la petite fille adressa un regard complice à Erzsébet qui lui fit un clin d'oeil avant de distribuer aux enfants des abricots séchés. "Ne désespère pas, Yass. La prochaine fois, tu y arriveras !"
Erzsébet s'approcha rapidement d'Asma et glissa parmi les friandises quelques piécettes d'or.
- "Je sais qu'il te manque de l'argent pour t'acheter tes fournitures scolaires. Utilise-le à bon escient et laisse un peu tes amis moldus gagner si tu ne veux pas qu'ils se mettent à te jalouser."
"Oui d'accord, c'est promis."
Elle sourit lorsqu'Erzy lui frotta affectueusement la tête puis la regarda s'en aller vers la cascade en haut du village. De nouveau bien cachée sous sa capuche, Erzsébet tira le sac de courses dans les allés turquoises de Chaouen en s'arrêtant de temps en temps pour y caresser les nombreux chatons qui y avaient élu demeure. Le butin du souk était particulièrement grand ce jour-ci car le vendeur d'objets artisanaux était présent et qu'Erzsébet raffolait des babioles inutiles qu'il y vendait chaque semaine.
Même si le panier était toujours lourd à porter, Erzy insistait constamment pour aller faire les courses et ainsi profiter du spectacle visuel et olfactif qu'offraient les marchés orientaux. Les étalages d'épices, d'étoffes colorées et de pâtisseries toutes plus sucrées les unes que les autres étaient d'une beauté dont elle ne pouvait se lasser et Erzy appréciait particulièrement le moment où elle pouvait s'asseoir au sommet du village et contempler l'incroyable vue qu'offraient les montagnes du nord du Maroc. Propice aux moments de réflexions intenses, Erzsébet passaient souvent de longues minutes à cet endroit en caressant l'anneau que Fred lui avait offert et qu'elle portait sur son index, prétextant à Feryel qu'il s'agissait simplement d'une bague qu'elle avait piqué dans le tiroir à bijoux de leur mère.
- "Il doit bien s'amuser à Poudlard, en ce moment..." soupira-t-elle en montant les marches cabossée d'une allée du village. Les jumelles en parlaient peu entre elles, mais l'une et l'autre pensaient régulièrement à leur école, à ce qu'y faisaient leur camarades, à ce qu'ils devaient penser de leur absence et des rumeurs lancées par Dumbledore concernant la mort de Cedric.
