「𝟞𝟙」Démons et merveilles

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27 décembre 1996, chambre d'Aloïs, dortoir Serpentard, Poudlard


Assis dans la pénombre de sa chambre noire, Aloïs regardait par la fenêtre. Le ciel vide voyait trôner en son milieu une pleine lune éclatante, constituant la seule source de lumière de la pièce décorée de vert et d'argent. Près du trophée de quidditch que Ryan Nott a déposé sur leur commode flottait un halo de fumée grise qui s'évacuait lentement vers l'entrouverture de la fenêtre.

Il soupira avant d'écraser la dernière cigarette de son paquet dans le cendrier en argent posé près de son lit. Comme pour beaucoup de choses, Aloïs avait fini par s'accoutumer au goût infect du tabac et du goudron. La seule chose qui le tracassait à présent était de savoir comment se dérouleraient les dernières secondes de sa vie. Si elle me regarde dans les yeux en le faisant, c'est comme si elle me tuait deux fois pensa-t-il en secouant nerveusement la tête.

Sa chevalière, horcruxe laissé en évidence à l'entrée de sa chambre, allait être détruit avant que ne lui soit porté le coup fatal et sa baguette, inutile, était bien rangée dans son armoire. Il regarda la pendule de la chambre : minuit. Constatant qu'elle ne devrait plus tarder à arriver, son cœur se mit à battre même s'il essayait tant bien que mal de se convaincre que tout irait très vite.

Des bruits de pas se firent entendre dans les escaliers du dortoir, courts mais bruyants, exactement comme ceux de Feryel. Aloïs prit une grande inspiration puis ouvrit totalement la fenêtre en se souvenant qu'elle ne supporte pas l'odeur de la cigarette. Il devina en tendant l'oreille qu'elle portait ses Doc Martens, celles qu'elle avait le jour où elle lui cassa le tibia en troisième année parce qu'il avait osé critiquer sa coupe de cheveux. Il esquissa un sourire amer, puis la porte s'ouvrit.

De dos, Aloïs ne vit rien mais remarqua le silence avec lequel elle pénétra la pièce. La lumière du couloir disparut de la chambre lorsqu'elle referma la porte derrière elle. La respiration du grand blond se coupa, les yeux toujours rivés vers la lune. Il ne dit rien, attendant que la petite brune agisse en premier. Elle s'approcha lentement de lui, puis il frissonna en sentant ses doigts fins attraper et tirer légèrement son épaule vers elle. 

"Tourne-toi..." murmura-t-elle très bas.

Aloïs frissonna si fort que Feryel le sentit. Elle était si proche de lui que son souffle chaud vint lui caresser délicatement la nuque. Après un court instant, le grand blond finit par se retourner et son regard vide s'intensifia en voyant l'état dans lequel se trouvaient les yeux de son amoureuse. 

- "... Tu pleures ?"

"T'es qu'un con, Aloïs Rosier."

À peine eut-il le temps de voir ses grands yeux gonflés que Feryel lui envoya un revers de la main en plein visage, lui arrachant un gémissement de surprise et de douleur. La gifle fut si violente qu'il resta un long moment de profil avant d'attraper sa joue rouge. 

Unutma ✞  𝚃𝚘𝚖 𝙹𝚎𝚍𝚞𝚜𝚘𝚛Où les histoires vivent. Découvrez maintenant