「𝟝𝟟」Colchique, mon amour

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Cher reliquat de journal de Tom Jedusor,

Sache que j'ai douillé pour te retrouver dans le bureau de Dumbledore, Rogue en surveillant constamment l'entrée comme le chien de garde qu'il est. T'es certes imbibé de venin de Basilic et ta surface d'écriture est considérablement réduite par l'énorme trou en ton milieu, mais j'avais besoin de te récupérer, de te parler comme si tu contenais encore le souvenir de mon jeune grand-père en toi. Je l'aime très fort et même si j'ai la chance de l'avoir retrouvé aujourd'hui, il a beaucoup changé... Tellement changé que je suis obligée de me rabattre sur un bout de papier dégueulasse pour extérioriser ce que je ressens à défaut de pouvoir trouver une oreille attentive.

Dans trois jours, Aloïs Rosier sera mort et j'aurai déjoué la prophétie de cette sombre folle de Trelawney. Comme nous l'avions prévu, Voldemort a fini par bien vouloir nous confier une mission et nous nous apprêtons à la remplir avec succès. Tout ce dont je rêve depuis des années se réalise peu à peu et malgré cela, je n'arrive pas à être heureuse. À vrai dire, je crois que je ne me suis jamais sentie aussi triste.

J'ai repris du poids et je mange beaucoup ces derniers temps. J'écoute aussi beaucoup de musique et je passe un temps fou à potasser mes ASPIC à la bibliothèque. Erzsébet me dit que c'est une bonne chose mais même si elle a objectivement raison, je sens que cette effervescence ne sert qu'à combler ce vide immense que je sens grandir en moi depuis un certain temps. Je me sens seule, terriblement seule...

Les choses seraient sans doute plus aisées si je savais comment le combler, mais je ne sais même pas ce que je veux. J'erre vaguement dans les couloirs de Poudlard tandis que mon esprit est ailleurs, errant lui aussi dans d'immenses corridors noirs et sans porte me provoquant parfois de soudaines crises d'angoisses en pleine nuit. Ombrage l'a remarqué et m'a obligé à aller voir Madame Pomfresh qui m'a diagnostiqué une sorte de dépression en me prescrivant des médicaments. Je les ai balancés à la poubelle parce que j'ai du mal à savoir comment une putain de boite de cachets serait capable de défaire tous les noeuds dans mon cerveau.

Si Tom avait encore été dans ce journal, il aurait trouvé comment régler mes soucis en deux pages. Depuis qu'il n'est plus là, j'essaie toujours de me dire "qu'est-ce que Tom aurait fait à ta place ?" et souvent, ça marche. Mais là, c'est différent. C'est émotionnel et je ne sais pas comment Tom gère ses émotions. Sans prévenir, les yeux d'Aloïs se sont incrustés dans mes rêves et depuis, mon estomac pèse lourd... Pourtant, je suis certaine de ne rien ressentir pour lui. Je ne comprends pas ce qui m'arrive, je suis en pleine misère affective et ça m'empêche de réfléchir. J'ai peur de faire des choix que je regretterai quand les choses iront mieux.

Tout serait sans doute plus simple si je pouvais dire à grand-père que je l'aime. Il n'y aurait pas besoin de mission, ni de tueries. On se protègerai mutuellement et on vivrait heureux tous les trois. Mais bon, va falloir se casser le cul à gagner son affection et c'est pas en me lamentant sur des pages dégoutantes qu'on va faire avancer tout ce bordel. Donc j'arrête d'écrire et de pleurer maintenant, puis je me mets au boulot.

Unutma ✞  𝚃𝚘𝚖 𝙹𝚎𝚍𝚞𝚜𝚘𝚛Où les histoires vivent. Découvrez maintenant