Deux heures après son appel, quand le professionnel sonna, il lui ouvrit la porte et l'invita à entrer.
- Merci d'être venu, docteur.
- Je vous en prie. Qu'est ce que votre colocataire a ?
- Il a eu la bonne idée d'aller faire un footing hier sous la pluie, et ce matin il ne pouvait pas tenir debout. Il faut que vous sachiez, sa santé est fragile depuis quelques temps, il n'est pas en bonne forme. Il a été pris dans une embuscade en ville et s'est fait tabasser, il a plusieurs blessures qui cicatrisent, mais cet état le rend plus faible, c'est pourquoi je vous ai appelé quand il est tombé malade.
- Vous avez bien fait.
Le médecin posa la main sur la poignée de la chambre de son patient, et Deidara l'interpella.
- Je préfère vous prévenir, en temps normal déjà, il a un caractère de chien, mais alors là il est imbuvable, ne vous laissez pas impressionner, de toute façon il peut rien faire.
- C'est noté, sourit l'homme en entrant.
Il referma la porte derrière lui et balaya la pièce du regard. Le volet était fermé de moitié, laissant la lumière sombre de l'automne diffuser une lumière légère dans le lieu. Tout était si bien rangé, si méticuleux, que cela le surprit. Assis dans le lit, le dos calé contre des oreillers et le corps recouvert de la couette, le jeune homme le fixait avec méfiance. Il aurait cru se trouver en face d'un animal sauvage qui le voyait pour la première fois, sans savoir s'il était une menace.
- Bonjour monsieur Redsands, je viens vous ausculter.
- J'avais cru comprendre.
Sa voix était glaciale, mais elle était brisée par sa faiblesse actuelle. Le médecin comprit aussitôt qu'il essayait de paraître moins malade qu'il ne l'était, mais un simple regard sur son visage blanc immaculé lui permettait de constater son état. Il approcha, tira la chaise près du bureau sur lequel un ordinateur attendait patiemment, et il s'assit près du lit en posant sa mallette.
- Pouvez vous me décrire ce qui vous arrive ?
- J'suis juste claqué. J'ai pas l'impression d'être malade. Deidara s'en fait pour rien.
L'homme sourit. Son patient mentait. Il tira sur les draps pour voir le corps de Sasori et son rictus disparut quand il vit la maigreur de son jeune patient, ainsi que les multiples cicatrices. L'artiste avait détourné les yeux vers le mur.
- En effet, ils ne vous ont pas loupé. Votre ami m'a raconté pour le groupe qui vous a frappé en ville. Vous savez qui a fait ça ?
- Non. Je n'ai pas vu leurs visages.
- Vous avez porté plainte ?
- Non.
Voyant que le jeune homme n'allait pas parler davantage, il sortit ses instruments pour faire son travail. Il prit sa tension, sa température et contrôla les battements de son cœur avant de checker sa gorge comme ses réflexes. A chaque fois qu'il posait ses mains sur lui, Sasori tressaillait. Il remarqua aussi les marques rouges autour de son cou, mais s'abstint de tout commentaire. Au bout de vingt minutes, le médecin le laissa tranquille.
- Vous n'avez pas attrapé de virus, mais vous êtes bel et bien malade. Votre état est du à la faiblesse actuelle de votre organisme, qui ne parvient plus à se protéger des choses élémentaires comme le froid ou la fatigue. Durant les prochains jours, vous allez avoir des sautes de température, et vous n'aurez ni énergie, ni force. Sortir courir n'était pas une bonne idée. Toutefois, si vous vous reposez suffisamment et si vous restez couché, cela devrait s'améliorer au courant de la semaine. Mais il faut suivre les consignes.
Il se leva et regarda son patient, qui n'avait pas l'air de vouloir dire quoi que ce soit, mais qui affichait un air contrarié.
- Bon rétablissement, monsieur Redsands.
Il récupéra sa mallette et sortit sans attendre davantage. Une fois la porte de la chambre refermée, il alla voir Deidara.
- Je vous avoue que je ne m'attendais pas à ça. Il est bien trop maigre, il mange correctement ?
Le blond grimaça.
- Il a tendance à oublier les choses vitales comme manger et dormir.
Ce n'était pas un mensonge, mais ce n'était pas complètement la vérité non plus. Il ne pouvait toutefois pas dire que son poids était du à des semaines de torture. Le médecin hocha la tête.
- Je vais être honnête, je suis inquiet. Ce qu'il a n'est pas grave, mais dans son état cela pourrait le devenir. Surtout qu'il n'a pas l'air très intéressé par ce que je lui ai conseillé.
- Dites moi, et je ferai ce qu'il faut pour qu'il se soigne.
- Il faut absolument qu'il reste au lit à se reposer, et qu'il limite ses déplacements. Son organisme réagit ainsi pour le protéger car il force trop pour son état actuel.
- Je l'aurais parié ça, c'est tout lui.
L'homme sourit.
- Faites aussi en sorte qu'il mange, et bien. Il est sous alimenté à un point dangereux, il faut qu'il prenne du poids avant de reprendre le sport comme il le veut. Dans les prochaines heures, et ce pendant plusieurs jours, il va avoir des hausses de température, mais gardez le au chaud sous la couette, et rafraîchissez juste son visage. Si la température dépasse les quarante, ce qui est fort probable, il est possible qu'il délire. Voyez si vous pouvez gérer, si non, rappelez moi, je vous laisse ma carte avec mon numéro personnel.
Il lui tendit le carton en plus d'une ordonnance.
- Je n'ai pas mis trop de médicaments, l'informa le professionnel, j'ai peur qu'il ne les supporte pas bien.
- Entendu, merci docteur. Je vais le surveiller.
- Il s'est fait étrangler n'est ce pas ?
- Euh, je crois, Sasori ne m'a pas tout raconté en détail. Pourquoi ?
- Il y a des marques profondes sur son cou, on dirait même que c'est arrivé plusieurs fois, et avec force pour qu'elles soient encore là plusieurs jours après. Je ne sais pas sur qui il est tombé, mais c'est inquiétant.
Le jeune homme hocha simplement la tête sans rien ajouter. Il espéra simplement que cela n'alerterait pas trop son interlocuteur. Ils se serrèrent la main, et le médecin quitta l'appartement. Deidara lut le document qu'il lui avait laissé, et il prit son porte feuille. Il ouvrit la porte de la chambre de son colocataire et s'avança vers le bureau. Sasori lui jeta un regard morne, encore frustré d'avoir été ausculté.
- Ne me regarde pas comme ça, c'est pour ton bien.
- Qu'est ce que tu fous à fouiller ici ?
- Je prends ta carte vitale. Je vais aller te chercher des trucs à la pharmacie. Le médecin a dit qu'il nous recontacterait par mail avec son agence pour le paiement.
Le jeune homme roula des yeux et se tourna dans son lit pour tourner le dos au blond. Celui ci eut un sourire, amusé de le voir se comporter comme un enfant.
- A tout à l'heure.
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Fanfiction Naruto - Akatsuki
FanfictionDe simples étudiants. Vraiment ? Réunis dans la vie réelle par leurs études et leurs vies sociales. Réunis ailleurs par leur désir d'amener la paix par la domination totale. Et si le monde faisait face à de jeunes adultes emplis de rêves et d'ambiti...