Chapitre 30 : Bilan positif

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Sasori et Deidara attendaient l'arrivée du tram. Autour d'eux, quelques personnes essayaient de se réchauffer en marchant sur place, la température hivernale était assez basse, mais eux n'étaient pas dérangés. Sasori ne semblait jamais vraiment se soucier du temps, et s'il portait un sweat à capuches ce jour là, c'est parce que le blond avait insisté pour qu'il se couvre, mentionnant qu'il serait regrettable de devoir passer une nouvelle semaine alité. Le marionnettiste, refusant catégoriquement de passer un seul jour de plus sous la surveillance de son colocataire, avait cédé et il s'était habillé plus chaudement qu'il n'en avait l'habitude. Ce dernier, pas frileux non plus, s'était contenté d'une veste légère et d'une écharpe enroulée négligemment autour de son cou. Sasori avait rendez-vous en centre ville avec le médecin qui l'avait ausculté à domicile quelques temps auparavant. Le professionnel voulait être sûr que tout allait bien et qu'il avait récupéré suffisamment, alors, il avait appelé la veille pour lui dire de venir à son cabinet. L'homme avait réellement été inquiet quand il avait vu l'état physique de son patient. Deidara, qui avait écouté attentivement leur conversation, avait préféré l'accompagner pour s'assurer que son chaotique équipier ne ferait pas faux bond au médecin au dernier moment. Un choix plus sûr, mais qui avait agacé le jeune homme aux cheveux rouges. Le tram s'arrêta enfin et Sasori roula des yeux en voyant que le compartiment était bondé de monde, il détestait cela. Les étudiants entrèrent, rejoignant les voyageurs, tous serrés les uns aux autres. Pour limiter le contact avec les autres, Sasori se plaça stratégiquement entre la paroi et Deidara. Le transport démarra de nouveau, et, emporté par l'élan, le blond fut propulsé contre le mur, achevant ce qu'il restait d'espace vital à son acolyte. Si Sasori garda le silence, n'ayant d'autre choix que de subir la pression du corps de l'autre contre le sien, ce dernier crut que son esprit allait exploser, il pouvait sentir nettement le jeune homme contre son torse, et il ne pouvait empêcher ses pensées de dériver sur cette proximité inattendue. Il était tellement tendu que cela se ressentait de l'extérieur. Sasori tourna la tête vers l'arrière, levant les yeux pour le regarder.

- Dei ? Tout va bien ? Tu as l'air extraordinairement crispé.

L'interpellé concentra toutes ses forces pour ne pas réagir et vriller. Il murmura doucement.

- J'ai hâte de descendre, c'est pas vivable.

Il ne pensait réellement ses propos que partiellement. La situation était bel et bien gênante, mais il ne pouvait trouver désagréable la sensation du jeune homme contre lui. Il pouvait entendre son souffle régulier, pourtant si discret, sentir sa présence tout contre lui, et c'était une sensation délicieuse. Mais ce qu'il entendait le plus, c'était les battements de son propre cœur, qui perdait le contrôle tout autant que son esprit. Quand le tram s'arrêta à leur arrêt, ils descendirent et le blond eut besoin de quelques secondes pour laisser son rythme cardiaque s'apaiser comme pour reprendre la maîtrise de ses pensées, qui étaient parties bien trop loin durant ce trajet. Il posa ensuite son regard sur Sasori, pour s'assurer que ce dernier n'avait rien remarqué de son trouble, mais celui ci fixait la rue d'en face en se passant négligemment une main dans les cheveux. Comment pouvait-il paraître toujours si nonchalant et splendide, même alors qu'il ne prêtait aucune attention à son attitude ?


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L'homme le regarda fixement, réfléchissant. Puis il s'éloigna pour retourner derrière son bureau, laissant le jeune homme remettre ses vêtements.

- Ce bilan est rassurant, dit alors le médecin après un instant silencieux durant lequel il avait mentalement comparé et analysé les résultats des examens qu'il avait fait passés à son patient. Vous pouvez reprendre le sport progressivement, je suis content de voir que presque toutes les marques ont disparu ou du moins qu'elle sont atténuées. Vous garderez cependant probablement des cicatrices vu l'ampleur de certaines traces. Je suis également rassuré de voir que vous avez repris du poids, vous étiez dans une situation dangereuse, monsieur Redsands.

- Vous m'en direz tant.

Sasori se garda de lui révéler qu'il avait déjà repris son entraînement, bien que ce soit sous la surveillance de son colocataire, ainsi que le fait que ses expériences comme le ninjutsu médical pouvaient effacer définitivement toutes les marques sur son corps. Une fois revêtu, il se laissa tomber sur la chaise en face de son interlocuteur, plongeant ses iris ambrés si intenses dans ceux du professionnel, qui se sentit happé par son regard. L'aura de ce jeune homme ne pouvait laisser indifférent. L'homme déglutit avant de se reprendre, il devait rester professionnel.

- Je ne vous mets pas d'ordonnance, je pense que vous êtes suffisamment bien remis. Mais prenez garde à bien vous alimenter, vous êtes très mince, et si vous voulez augmenter l'activité physique, il vous faut une alimentation riche.

- C'est bon, je peux y aller ?

Sasori lui avait de nouveau parlé d'un ton cassant, et il se contenta de hocher la tête, abandonnant l'idée d'insister sur l'importance de ses consignes. Il se leva pour raccompagner l'étudiant à la sortie de la pièce, et ce dernier traversa la salle d'attente pour aller payer la consultation au guichet d'accueil. Deidara, assis dans la pièce, se leva alors et s'approcha du médecin, le regard inquiet.

- Quel est votre verdict ? demanda-t-il doucement.

- C'est positif, sourit alors le professionnel en le regardant. Son corps s'est très bien remis de tout ce qu'il a enduré, et pas seulement de ce coup de froid récent. Je suis optimiste quant à son état. Mais gardez un œil sur son alimentation, qu'il ne se mette pas en danger.

- Ouais, je fais plus ou moins ça tous les jours déjà. Merci docteur.

Sasori jeta un bref regard derrière son épaule pour lui signifier qu'il avait terminé, et le blond lui emboîta le pas. Les deux hommes quittèrent le bâtiment en silence, avant d'aller attendre le tram pour rentrer. Les mains dans les poches de son jean, le marionnettiste semblait bien pensif. Le blond le fixait depuis déjà quelques minutes, et il finit par prendre la parole.

- Saso ?

L'interpellé sursauta avant de tourner la tête vers lui.

- Oui ?

- Est ce que ça va ? T'as l'air perdu dans tes pensées. Et ne dis pas le contraire, tu n'aurais pas sursauté sinon, t'es pas facile à surprendre d'habitude.

Son interlocuteur soupira simplement.

- Oui oui, ça va, je réfléchissais juste à quelque chose.

Deidara pencha légèrement la tête sur le côté, curieux.

- A quoi ?

- A la suite des évènements. De l'autre côté, je veux dire.

Tandis qu'il répondait, son regard était devenu glacial, et inquiétant. Deidara ne répondit pas, mais il se doutait bien de ce à quoi son ami faisait référence. Le monde ninja ne pouvait pas s'en sortir sans représailles après ce qu'il lui avait fait et Sasori était rancunier, en plus d'être capable de tout.

Fanfiction Naruto - AkatsukiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant