Chapitre 27 : Convalescence difficile

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L'artiste était assis sur le bord du lit, occupé à poser un tissu humide sur le front de son acolyte. Après avoir regardé la télévision quelques heures une fois le médecin parti, il avait voulu voir comment Sasori allait pour lui faire à manger, mais le jeune homme dormait, et il n'avait pas voulu le réveiller. Il était retourné dans sa chambre avant de se coucher, et cette fois, le marionnettiste s'était révélé agité. Il n'était plus endormi, mais n'était pas non plus vraiment conscient. Aussitôt, Deidara avait pris sa température, qui était à quarante quatre degrés. Le blond s'était précipité dans la salle de bain pour remplir une bassine d'eau fraîche et des tissus, avant de rester au chevet de son ami qui commençait à délirer à cause de la fièvre. Il balbutiait des mots incompréhensibles en bougeant dans ses draps comme pris dans un cauchemar. L'artiste aux cheveux longs se pencha pour comprendre ce qu'il disait, et après quelques minutes, il écarquilla les yeux. Sasori était en train de revivre la torture qu'il avait subie pendant sa captivité. Il décrivait ce qu'ils lui avaient fait, la douleur ressentie, les questions qu'on lui avait posées. Il était à la fois tous les personnages, et le narrateur également, des scènes qu'il avait vécues. Le jeune homme semblait fou à enchaîner les paroles ainsi, sans aucune cohérence, mais Deidara avait su saisir le sens de ses propos, et il en était effaré.

- Je suis désolé... souffla-t-il doucement, les yeux baissés vers le sol. C'est ma faute si tu as enduré tout ça.

Sa voix sembla tirer son acolyte de son état puisqu'il glissa son regard vide sur lui, un éclat furtif parcourant ses iris. Il balbutia d'une voix faible.

- Pour toi... Je le revivrai cent fois...

Deidara sentit son cœur s'émietter avec violence, il voulut répondre, mais déjà l'autre repartait dans son délire en gémissant. Le blond épongea son front avec douceur, encore perturbé par ses paroles. Sasori n'exprimait rien en général, mais sous la faiblesse et la fièvre, il avait contourné cette habitude et s'était livré, ce qui l'avait sincèrement touché.


**********


Deidara tourna la louche dans la casserole. Il avait suivi une recette sur Internet et s'était bien débrouillé. La partie la plus compliquée serait de faire manger Sasori, qui ne semblait pas plus intéressé par le fait de respecter les consignes médicales que par le fait de ne pas se mettre en danger. Le blond remplit un bol avec le résultat de sa cuisine, mettant une dose raisonnable de viande et d'accompagnements, légumes et pommes de terres, couverts d'une sauce légèrement épicée. Il emmena le plat fumant dans la chambre de son colocataire, où celui ci, cette fois bien éveillé, checkait ses réseaux sociaux sans vraiment porter d'attention à ce qu'il y lisait. Quand Deidara entra, il leva les yeux de son écran pour le regarder approcher. Le blond posa le bol sur le bureau, et il saisit son acolyte pour le redresser en position assise. Sasori voulut protester, mais il n'avait pas encore retrouvé la force de bouger, aussi finit-il assis, le regard contrarié. Deidara s'assit sur le matelas prêt de lui, posant le récipient près du garçon aux cheveux rouges.

- Je n'ai pas fai...

Il ne put terminer sa phrase. Dès qu'il avait ouvert la bouche, prévoyant ce qu'il allait dire, le blond avait saisi la cuillère pour la lui faire glisser entre les lèvres. Forcé de se taire et d'avaler après quelques secondes de mastication, le marionnettiste lui jeta un regard noir.

- Ne me fixe pas comme ça, lâcha Deidara en soutenant ses yeux glacials. Tu dois manger et reprendre du poids si tu veux te remettre au sport. Alors c'est fini de sauter les repas. Et puis c'est pas dégueulasse donc fais pas le difficile.

Sasori fronça les sourcils, avant de finalement capituler, il détourna les yeux et tendit la main pour que l'autre lui donne le couvert.

- Non c'est loin d'être ignoble en effet.

Le blond, satisfait, lui donna la cuillère avant de le regarder manger doucement.

- Tu vas me regarder avec ta tronche de merlan frit encore longtemps ?

- La ferme. Je m'assure que tu finisses le bol.

- Parce qu'en plus d'être infirmier et cuisinier tu vas aussi être baby sitter ?

Le récipient vide, Deidara lui prit des mains pour le reposer sur le bureau avant de se pencher sur le jeune homme aux cheveux écarlates.

- Je prendrai tous les rôles nécessaires à ce que tu ailles mieux, et qu'importe si je dois subir tes sarcasmes.

Il saisit alors la mâchoire de l'autre dans sa main, comme pour lui montrer qu'il n'était pas en état de se défendre ou de prendre le dessus, et il poursuivit.

- Et crois moi, tu feras comme je le décide, car tu ne peux physiquement rien faire d'autre pour le moment.

Sasori eut un éclat brillant dans ses yeux, mais le blond ne sut comment l'interpréter. Il savait qu'il risquait de s'attirer sa colère et éventuellement des représailles dès qu'il serait sur pieds, mais il avait aussi conscience qu'il le protégeait à merveille, et si l'autre s'en agaçait, il ne l'ignorait pas non plus. Lâchant le malade, il ramena la vaisselle, quittant la chambre simplement. Il avait été très proche de Sasori, et il avait senti son cœur battre bien trop fort.


**********


Quelques jours étaient passés, et Sasori commençait à aller mieux. Sa fièvre avait baissé, et il ne délirait plus dans son sommeil. Deidara se permettait donc de le surveiller moins souvent, sachant que cela agaçait le concerné, et il se contentait de vérifier de temps à autre son état. Le blond ouvrit la porte de sa chambre pour lui demander s'il souhaitait boire de l'eau, mais ses yeux fixèrent le lit, vide. Il tourna la tête et vit le marionnettiste debout, chancelant, qui se dirigeait dans la salle de bain d'un pas fragile. Aussitôt il vint le soutenir, au moment où l'artiste sentait ses jambes le lâcher.

- C'est pas vrai, grommela-t-il de sa voix éraillée, tu vas jamais me foutre la paix ?

- Tu tiens pas debout sombre crétin, tu comptes aller où comme ça ? Va te coucher !

Sasori soupira profondément pour contenir sa colère.

- J'ai besoin d'aller pisser, laisse moi.

- Certainement pas, répliqua le blond avec fermeté. Si je te laisse tu vas te casser la gueule et j'vais encore te ramasser en miettes.

Soutenant le jeune homme, il l'aida à avancer jusqu'au bord de la cuvette. Deidara se rendit compte d'un détail.

- Ce n'est pas possible que ce soit la première fois que tu ailles au toilettes depuis que t'es cloué au lit.

Sasori ne répondit pas, fixant le mur.

- Tu y as été tout seul ?

Le marionnettiste lui offrit un sourire forcé, factice et arrogant.

- Puisque tu tiens à le savoir, j'ai attendu que tu dormes et je me suis débrouillé à merveille. J'ai pas besoin d'une nourrice.

- Et tu es tombé combien de fois pendant ton périple ?

Sasori pinça ses lèvres, refusant de répondre, mais son silence fut éloquent. La vérité était qu'il avait rampé plus que marché, mais sa fierté l'avait empêché de demander de l'aide. Deidara roula des yeux, et il tourna la tête vers le mur.

- Bon, dépêche toi, que tu te recouches vite.

L'étudiant aux cheveux rouges pesta alors, les joues rougissant contre son gré tandis qu'il comprenait que son acolyte ne le laisserait pas. Il glissa ses mains vers son caleçon et l'abaissa pour en finir au plus vite. Deidara ne put s'empêcher de bouger, mal à l'aise, et inconsciemment tenté de jeter un regard, mais Sasori prit son mouvement comme une preuve d'impatience, et il siffla alors.

- Et bien quoi ? Tu comptes pas me la tenir non plus ?

Si les joues du jeune homme s'étaient teintées d'une légère couleur, le visage du blond, lui, devint aussitôt écarlate.

- Non non... balbutia-t-il.

Fanfiction Naruto - AkatsukiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant