Chapitre 18 : Intrusion dans l'avant poste de Suna

257 23 11
                                    

Sasori était situé à la limite entre la conscience et l'inconscience. Il avait tellement mal partout qu'il se demandait jusqu'à quand son corps tiendrait avant de se briser au point de mourir. Pourtant, les ninjas chargés de lui étaient minutieux. Aucune de ses blessures n'était mortelle mais tout était fait pour le faire craquer à cause de l'intensité de la douleur. A force de supporter son poids, ses poignets et ses épaules étaient disloqués, ce qui le lançait atrocement. Sa peau était marquée de teintes violettes comme d'entailles à divers endroits. Et son cou gardait les marques d'étranglement. Le moindre contact suffisait à le faire crier et trembler. Mais il ne laissait rien paraître, même ses iris semblaient vides et indifférents. Si sa poitrine se s'était pas soulevée douloureusement à fréquence régulière, il aurait pu sembler mort. Perdu dans ses pensées et les sensations de souffrance, Sasori réussit cependant à entendre le chaos qui régnait derrière la porte. Quelle urgence se passait-il pour qu'ils fassent autant de bruit ? Le jeune homme se concentra pour écouter. Le sang qui battait contre ses tempes, sa migraine et les blessures de son corps ne l'aidèrent pas à accentuer son attention, mais il parvint tout de même, après de longues minutes d'efforts, à distinguer quelques bribes de voix.

- Prévenez l'avant garde, il faut les empêcher d'entrer !

- Envoyez un faucon messager à Suna, vite !

- Nous avons besoin de renforts, ils vont nous massacrer. L'avant poste n'est pas assez préparé pour ça !

La porte s'ouvrit alors sur la kunoichi rousse. Elle était seule.

- Alors alors ... susurra le prisonnier avec un sourire. On a quelques difficultés dehors ?

- Tes petits camarades sont venus te chercher on dirait, siffla-t-elle avec colère. Mais nous ne les laisserons pas faire, n'espère pas trop.

- Tu ne crois même pas toi même à ce que tu dis...

Elle combla la distance entre eux et le frappa violemment à la tête.

- La ferme !

Elle le saisit à la gorge une nouvelle fois, serrant avec force.

- Je t'interdis d'être satisfait comme ça tu m'entends ? Je vais te briser, et quand tu auras parlé, je me porterai volontaire pour être le bourreau quand tu seras condamné à mort ! C'est tout ce que tu mérites espèce de connard de détraqué !

Lâchant son cou, elle le frappa à multiples reprises, tenant ses cheveux pour que sa tête reste stable pour ses offensives. Le nez de Sasori saignait maintenant, comme beaucoup d'autres endroits de son corps. La kunoichi, furieuse de voir le criminel aussi insolent, et inquiète à l'idée qu'il s'échappe, sortit son katana du fourreau qui reposait dans son dos, et elle plongea la lame dans l'abdomen de sa cible, la laissant ressortir de l'autre côté, rouge. Le jeune homme toussa une flaque de sang en gémissant de douleur, et elle retira le sabre avant de le fixer d'un air hautain.

- Tu es dans la cellule la plus sécurisée du bâtiment. Même si par miracle, ils parviennent jusqu'à toi, ils ne pourront pas t'emmener bien loin. Dans cet état, si tu fais le moindre kilomètre, tu mourras par manque de forces. Sans parler du sang que tu vas perdre. Si tu sors d'ici, tu ne survivras pas.

La femme repartit, refermant la porte métallique derrière elle. Sasori laissa une exclamation de douleur lui échapper, mais il releva doucement la tête, les yeux brillants et sa langue léchant le sang qui s'écoulait sur ses lèvres. L'Akatsuki arrivait. Il allait enfin sortir.


**********


Deidara courait dans les couloirs. Son cœur battait si fort tandis qu'il regardait partout autour de lui à la recherche de la chevelure rouge de son partenaire. Obito était juste derrière lui, mais les autres étaient partis ailleurs. Ils s'étaient séparés en entrant dans l'édifice pour parcourir le plus de distance possible. Ils arrivèrent devant une porte blindée après de longues minutes qui lui parurent une éternité, et Deidara eut l'intuition soudaine que c'était le lieu qu'il cherchait. Il fit signe à Obito de s'arrêter et lança deux araignées en argile qui s'accrochèrent au métal. Le blond effectua un mudra, et les gonds sautèrent dans l'explosion. Mais Deidara ne fut pas soulagé, au contraire. Sasori était bien là pourtant, dans un état épouvantable. Son corps semblait désarticulé, il avait la tête penchée en avant, et ses cheveux, éparpillés et assez longs, cachaient ses yeux, il n'avait donc aucune idée de si le jeune homme était conscient. Les deux ninjas s'approchèrent lentement, et Obito laissa échapper une exclamation.

- Oh bordel, il en a bavé. Regarde dans quel état il est. Il est vivant tu crois ?

- Mais la ferme ! explosa Deidara, furieux. N'en rajoute pas merde !

Il posa un genou au sol pour être au niveau du prisonnier, essayant de ne pas fixer les multiples blessures qu'il avait.

- Saso ? appela-t-il d'une voix inquiète... Tu m'entends ?

Le corps du marionnettiste trembla légèrement, et il tourna la tête vers le blond, grimaçant de douleur.

- T'en as mis du temps... Tu sais pourtant que je déteste attendre...

Sa voix n'était qu'un souffle, et la faiblesse dont elle rendait compte brisa le cœur de son acolyte.

- Tu n'attendras plus, promis...

Il se releva et retira les chaînes qui maintenaient ses chevilles, révélant des marques rouges qui témoignaient de la prise qui avait enserré fermement son corps. Il entreprit ensuite de détacher ses poignets, prenant garde à ne pas brusquer les articulations disloquées du garçon aux cheveux écarlates. A chaque seconde qui passait, il était de plus en plus furieux. Lorsque les chaînes tombèrent sur le sol, Sasori fit de même, à bout de force. Le blond le rattrapa avant qu'il ne heurte la surface froide, et il l'aida à se tenir debout, pour ne pas dire qu'il le portait. Obito vint de l'autre côté du marionnettiste pour l'aider également, et ils sortirent de la cellule. Soudain, le blessé releva la tête, un éclat particulier dans les iris. Le shinobi aux cheveux noirs, qui l'avait torturé pendant trois longues et interminables semaines, se tenait là. Il avait été envoyé pour vérifier que le prisonnier était toujours à sa place. Avant même qu'il ne puisse parler, ou que les deux ninjas ne puissent attaquer, la silhouette de Sasori avait bondi, surprenant tout le monde. Comment pouvait-il bouger ainsi dans son état ? Le shinobi n'eut que le temps de se rappeler de la promesse de Sasori en croisant ses iris ambrés emplis de folie.

« Si je sors de cette cellule, ta vie sera comptée. »

Le brun vit les lèvres de son assaillant bouger, et automatiquement, il lut sur ses lèvres fendues et ensanglantées.

« Trois, deux, un. »

Il écarquilla les yeux. Sasori le fit tomber en se jetant sur lui. Il n'avait plus rien d'humain, il était sauvage, presque animal. De nouveau, le ninja entendit le rire dément de celui qu'il avait torturé. Et le visage hilare de ce dernier fut la dernière chose qu'il vit, car en quelques secondes, Sasori avait plongé ses doigts dans ses orbites, lui crevant les yeux. Il hurla de douleur, mais déjà, le criminel avait pris un kunaï dans la poche de sa victime, et il planta l'arme dans ses cuisses, puis ses bras, et aussi son ventre, sortant et rentrant la lame à diverses reprises, s'éclaboussant de sang, celui de son tortionnaire rejoignant le sien. L'homme sous lui criait de souffrance, mais il n'en avait pas assez, il continua à le poignarder à de multiples reprises, avant de finalement plongé le kunaï dans sa gorge, procurant un ultime gargouillis étranglé. Une exclamation retentit dans le couloir, et le marionnettiste leva la tête pour voir la kunoichi, partenaire de sa victime. Il passa sa langue sur ses lèvres.

- Parfait, susurra-t-il.

Les fils de chakra sortirent du bout de ses doigts et s'accrochèrent à la femme rousse. Il la tira vers elle et la saisit à la gorge, savourant sa vengeance avec délice. Il serra sa main, souriant de toutes ses dents avec démence, et ce jusqu'à ce qu'il entende un craquement écœurant. La rousse retomba, inerte. L'adrénaline lui avait donné l'énergie et la force de se venger, mais aussitôt ses ennemis morts, il s'écroula sur le cadavre de l'homme qu'il chevauchait encore, et Deidara se précipita sur lui, déboussolé par ce qu'il venait de voir.

- Sasori, il faut partir.

Le blond se tourna vers Obito.

- Envoie le signal, je le ramène chez nous. Vous nous rejoindrez à l'appartement.

Le brun hocha la tête avant d'envoyer l'explosion à travers le toit, le plus haut possible, avec la bombe fumigène. Deidara activa le pouvoir de sa bague, tenant son colocataire dans ses bras, et celui ci usa de ses dernières forces pour faire de même. Les deux jeunes adultes disparurent aussitôt de ce monde pour retourner dans le leur.

Fanfiction Naruto - AkatsukiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant