Chapitre 49 : La surprise

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Deidara était de bonne humeur, les vacances de février étaient enfin arrivées, et il avait réussi à convaincre Sasori de faire sa valise sans savoir où ils allaient alors que le marionnettiste voulait toujours tout contrôler. Ce n'était pas sans mal que le blond avait obtenu cette victoire, il avait du négocier depuis la fin des cours, deux jours auparavant. Il posa ses bagages dans le salon et entra dans la chambre de Sasori, qui rangeait ses vêtements avec minutie. Il s'appuya nonchalamment au chambranle de la porte, le regardant faire.
- Pourquoi tu me fixes ? demanda le marionnettiste sans même tourner la tête vers lui.
- Je suis fasciné par ton habitude psychorigide par laquelle tout doit être parfaitement droit et bien agencé.
- Je suppose que toi tu as juste jeté tes affaires en vrac dans un sac ?
- Tu supposes bien. T'as bientôt fini ?
Sasori soupira.
- Pourquoi tu demandes ça, on est pressés ?
Deidara sourit avec insolence.
- N'essaie pas de glaner des infos avec moi, je connais trop bien tes méthodes. Tu ne sauras rien, n'insiste pas. Et en plus, j'adore te voir dans le doute, toi qui es un véritable maniaque du contrôle, là tu ne peux rien maîtriser et c'est satisfaisant. Enfin, il y a une petite nuance, puisque visiblement tu fais passer ton besoin irrépressible de tout diriger sur tes bagages, donc une fois que t'auras prouver à tes caleçons et tes t-shirts que c'est toi qui décides, on pourra peut être y aller ?
Le visage de Sasori avait pris au fur et à mesure du discours de son acolyte une expression vexée, et ses joues s'étaient légèrement colorées, signe qu'il était piqué par la provocation du blond, un peu trop vraie.
- Un jour tu vas finir empaillé, faudra pas te demander pourquoi.
- J'en prends note.
Il ressortit comme il était venu, un grand sourire aux lèvres. La journée commençait trop tôt, mais elle commençait bien.

**********

Le wagon était bruyant, mais personne n'en était surpris. Hidan ne cessait de crier, pendant que Kakuzu lui demandait de se taire toutes les cinq minutes. Obito, Zetsu et Kisame faisaient des paris sur la patience de l'étudiant en commerce, et sur le moment où il frapperait finalement le jeune homme aux cheveux argentés. Itachi et Pain discutaient à voix basse et Konan écoutait de la musique, préférant le calme du voyage. Sasori, qui admirait le paysage par la vitre depuis le départ de la gare, tourna la tête pour regarder Deidara, qui, en face de lui, dessinait dans un carnet de croquis. Pendant un long moment, il l'observa faire. Deidara avait l'habitude de froncer légèrement le nez quand il était concentré ou frustré, particulièrement dans les moments où il ne parvenait pas à réaliser ce qu'il souhaitait, et le marionnettiste eut l'ombre d'un sourire quand il le vit effectuer inconsciemment ce geste à cause d'un trait particulièrement difficile sur sa feuille. Il fallut presque quarante minutes pour que le blond ne remarque qu'il était épié, il leva alors la tête, croisant le regard si intense de son colocataire.
- T'as que ça à faire de me fixer avec tes yeux de démon là ?
Sasori leva son bras accoudé sur la rambarde de son fauteuil pour laisser son visage s'appuyer contre sa paume. Il répondit lentement.
- Et bien étant donné que je ne sais pas où on va, ni ce qui est prévu en terme d'organisation, oui, j'ai que ça à faire. Et puis ça me distrait de te voir te fâcher contre ton papier.
Piqué, son partenaire rétorqua d'une voix un peu agressive.
- Où est ce que tu vois que je m'énerve ? J'ai pas dit un seul mot.
L'étudiant aux cheveux rouges ouvrit la bouche, mais son interlocuteur le coupa.
- Non en fait ne réponds pas. Je déteste quand tu lis mon langage corporel, j'ai l'impression que tu sais tout, c'est effrayant.
- Effrayant, ou vexant parce que tu te fais call out ?
- Mais ferme la espèce de scientifique analyste des enfers là.
- Donc c'est la deuxième option.
Deidara fronça les sourcils, prêt à répondre, quand Hidan se laissa soudainement tomber sur le fauteuil à côté de Sasori.
- Vous trouvez pas que c'est super insolent ce qu'on fait ?
- De quoi tu parles encore ? s'agaça le blond, agacé que quelqu'un les interrompe.
Kakuzu soupira au loin, visiblement satisfait d'avoir enfin un peu de répit, et Kisame, Obito et Zetsu s'étaient tournés vers eux, prêts pour la suite du spectacle.
- Et bien, reprit l'intrus avec un sourire. On a déclenché une guerre de l'autre côté, on a monté les grandes nations les unes contre les autres, leur monde est en plein chaos, et nous on part tranquillement en voyage pour profiter de nos vacances, c'est quand même vachement insolent non ?
Deidara resta un instant silencieux, réfléchissant à ses paroles, et Sasori avait fermé les yeux, préférant ignorer Hidan.
- Oui, admit le premier, vu comme ça c'est vrai que tu n'as pas tort. Mais on a besoin de destresser avec nos études, et après les examens de tout le monde aussi.
L'autre rigola, trouvant la réponse tout aussi impertinente que la situation, mais il ne répondit rien, se tournant vers Sasori. Il avait bien noté que le marionnettiste s'était effacé depuis son intervention et il n'aimait pas être ignoré.
- Alors Saso ? susurra-t-il, tu ne te demandes pas où on va ?
Le silence lui répondit, mais il n'abandonna pas.
- J'imagine que ça doit être frustrant. Peut être que si tu me supplies, je pourrais te donner des indices ? Qu'est ce que tu en dis ?
- Tu ne sais pas non plus, lâcha Deidara.
- Ouais mais j'ai des indices, enfin je crois. J'ai des théories dirons nous. D'ailleurs à part Konan et toi, personne ne sait ?
- On le sait tous, sauf toi et Saso, intervint alors Zetsu.
Hidan se tourna vers Deidara.
- Comment ça se fait ?
- On voulait faire la surprise à Sasori, expliqua le blond, mais si on te l'avait dit, tu aurais tout balancé.
- Quoi ?! se révolta le concerné. Mais comment vous pouvez ne pas me faire confiance sérieux ?
Cette fois, ce fut Kisame qui s'en mêla.
- Bah tu viens d'essayer de faire du chantage à Saso en échange de l'info quoi, donc on a bien fait.
L'immortel se mit à ruminer dans son coin.
- Tu parles, pour ce que ça sert, il m'a même pas regardé. Mais je vais le faire parler, vous allez voir.
Il se redressa sur son siège et approcha son visage de sa victime, avant de lever la main avec l'intention de toucher sa joue du bout des doigts. Il eut à peine frôler la peau pâle du marionnettiste que celui ci, d'un geste rapide et maîtrise, lui décolla un coup de poing qui le fit basculer dans l'allée du wagon avec un râle de douleur. Deidara éclata de rire, tandis qu'Obito, la mine sérieuse, se tournait vers Kisame.
- Je crois que personne n'avait parié sur le fait que ce serait Sasori qui le frapperait. Qui a gagné du coup ?
- Et bien, on dirait que c'est match nul, tout le monde récupère sa mise. Putain je suis déçu de ne pas y avoir pensé, Saso a tellement moins de patience, c'était prévisible.
Hidan, vexé, partit s'assoir et fut beaucoup plus calme pour le reste du trajet. Quand le train s'arrêta, le groupe se dirigea vers l'hôtel que Konan avait réservé, et ils durent se diviser par groupes pour les chambres. Le jeune homme aux cheveux argentés fut le premier à prendre la parole.
- Si je pouvais ne pas être dans la chambre de Sasori, ça m'arrangerait, je sais que je suis immortel avec ma bague mais j'aimerais garder un squelette solide et sans fractures si possible.

Fanfiction Naruto - AkatsukiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant