(Je déconseille le lecture des chapitres suivants aux personnes sensibles, ils traitent de torture humaine, de violences physiques et de douleurs psychologiques.)
Sasori se concentrait pour ne lâcher aucune plainte sonore. Il avait pourtant de plus en plus mal à chaque coup porté contre lui. Mais il refusait de paraître faible, alors il se mordait la langue pour ne pas montrer sa souffrance. Sa mâchoire contractée témoignait de son effort face à ses tortionnaires. Son œil gauche était cerné d'un lourd hématome violacé et sa lèvre inférieure était fendue. La kunoichi commençait à perdre patience.
- Bordel, mais c'est pas humain ! ragea-t-elle. Il n'a même pas encore ouvert la bouche.
Elle vrilla son regard dans celui du détenu.
- Où est votre repère ? Où est ce qu'on trouver tes acolytes ?
Il la fixa sans dire un mot, et en représailles, elle asséna une droite monstrueuse sur son corps. Il étouffa un gémissement, serrant les dents, tandis qu'un craquement se faisait entendre dans la petite pièce résonnante. Le shinobi approcha sa main du torse de Sasori, l'œil expert.
- Tu lui as cassé des côtes, affirma-t-il en passant ses doigts que la zone douloureuse. Laisse moi prendre la relève, n'épuise pas ton sang froid.
Elle accepta la proposition d'un hochement de tête et alla s'adosser au mur de la cellule. L'homme saisit une lame affûtée et il l'approcha de la gorge de Sasori. Il traça une fine coupure, avant de laisser l'outil descendre jusqu'à sa poitrine, laissant dans son sillage couler le sang vermeil et écarlate du jeune homme.
- Je ne savais pas que les criminels tenaient à l'honneur, ou à leurs camarades. Mais il paraît que tu t'es rendu pour sauver la vie de ton acolyte. Le blond dans les rapports, comment s'appelle-t-il déjà, Delana Geirana ?
- Deidara, siffla enfin le marionnettiste de sa voix grave et glaciale, agacé.
- Ah, il parle notre invité donc. Deidara oui c'est cela. Pourquoi t'as voulu le sauver ? Vous vous appréciez dans l'Akatsuki ? Vous êtes des amis, pas simplement des collègues ? Quel lien vous unit ?
Sasori ne répondit rien.
- Je vois, reprit le ninja.
Il appuya légèrement son poignet et la lame s'enfonça dans la chair, marquant plus profondément son ventre. L'homme était un professionnel, il avait évité les points vitaux. Mais cela n'empêcha pas son geste de causer une vive douleur au jeune homme qui grimaça. Alors qu'il sentait l'arme froide glissait à l'intérieur de son corps qui semblait prendre feu, sa tête bascula sur le côté et ses yeux révulsèrent, le plongeant dans l'inconscience pour protéger son esprit d'un choc trop intense.
**********
Deidara traversa les couloirs de l'école d'arts, le regard sombre. Trois jours que Sasori était porté disparu, trois jours que l'Akatsuki organisaient des recherches, et ils n'avaient toujours aucun élément. Il en devenait fou. Il ne savait pas pourquoi il continuait d'aller en cours, s'il avait pu, il serait resté de l'autre côté et ne serait reparti qu'avec son ami. Mais Pain lui avait interdit de retourner seul là bas. Le chef de l'organisation avait organisé des patrouilles selon les binômes, mais le blond, seul, et personnellement impacté par l'affaire, avait été tenu à l'écart. Il était furieux et son caractère empirait au fur des jours. Ses nerfs étaient tant à vifs qu'il venait juste de se faire exclure de cours après avoir perdu son calme et insulté l'enseignant qui lui avait fait une remarque sur son travail. Une main se posa alors sur son épaule et il fit volte face, le regard colérique. La jeune femme qui l'avait interpellé recula aussitôt, peu rassurée. C'était Alexa. Près d'elle se tenait Lucie, qui le qualifia d'un regard perplexe en voyant son expression agacée.
- Excuse moi, lança la brune timidement. On a pas vu Sasori en cours depuis plusieurs jours, est ce qu'il va bien ?
Le blond se calma aussitôt et il entreprit d'afficher un air neutre malgré son chamboulement moral.
- Tout va bien, mentit-il alors pour garder leur secret sauf. Il a du s'absenter de la ville pour régler une affaire personnelle.
- D'accord, tu sais quand il reviendra ?
L'étudiant secoua la tête.
- Je t'avertirai quand j'aurai plus d'infos.
- D'accord, merci Deidara...
Elle lui adressa un sourire sincère et se retourna avec Lucie pour repartir, le laissant seul dans le couloir.
**********
Le jeune homme toussa, convulsant légèrement malgré le fait qu'il soit maintenu avec fermeté. Du sang fut propulsé par sa bouche pour aller tâcher le sol et les chaussures de l'homme qui lui faisait face. Un filet écarlate roula sur sa peau, dépassant ses lèvres pâles pour rejoindre son menton jusqu'à glisser le long de son cou. Le ninja retira le couteau planté de toute sa lame dans le ventre du garçon et laissa le liquide vermeil s'écouler de la plaie. Il saisit alors le visage entre ses doigts et le leva, confrontant les iris ambrés qui semblaient de plus en plus absents.
- Allez Sasori, parle, et tu ne souffriras plus. Cela ne te sert à rien de protéger une organisation remplie de criminels. Ton jugement par le conseil des kages sera sûrement plus indulgent si tu acceptes de coopérer.
Un éclat brilla alors dans les pupilles ternes du marionnettiste et un soubresaut parcourut son corps malmené. Un son grave sortit de sa gorge, et il fallut plusieurs secondes pour que l'homme comprenne que le prisonnier était en train de rire. Interloqué, il lâcha son visage pour le regarder. L'artiste aux cheveux rouges avait l'air dément, ses yeux étaient écarquillés et brillaient d'une énergie nouvelle ainsi que d'un amusement sincère, le sang coulait toujours entre ses dents mais il n'avait pas l'air d'y accorder la moindre attention. Ses autres blessures n'avaient pas une meilleure allure. Son corps était tailladé de tous les côtés, ses bras tendus vers le plafond tremblaient. Un sourire éclatant tordit alors sa bouche, et sa langue sortit légèrement, léchant le sang qui maculait ses lèvres. Le goût métallique emplit sa bouche et il ferma les yeux pendant quelques secondes avant de les rouvrir, comme s'il savourait le goût de sa propre hémoglobine. Lorsqu'il parla, son tortionnaire eut un frisson incontrôlé tant il eut l'impression d'être face à un monstre inhumain.
- Je ne veux aucune indulgence, murmura-t-il d'une voix doucereuse. Tranche moi la peau, taille ma chair, frappe moi encore et encore, tue moi si cela te fait plaisir, je n'en ai rien à faire. Tu ne sauras rien, ni sur moi, ni sur les autres. Mais surtout, ne te loupe pas en abaissant ta lame. Car je te promets que si je sors de cette cellule, ta vie sera comptée.
Sasori repartit dans son rire et le ninja ne sut comment réagir. Le détenu qui lui avait été confié était le plus grand malade qu'il avait rencontré.
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Fanfiction Naruto - Akatsuki
FanfictionDe simples étudiants. Vraiment ? Réunis dans la vie réelle par leurs études et leurs vies sociales. Réunis ailleurs par leur désir d'amener la paix par la domination totale. Et si le monde faisait face à de jeunes adultes emplis de rêves et d'ambiti...