Deidara s'arrêta en prenant le poignet de Sasori et il se plaça en face de lui.
- Est ce que ça va, Sori ?
- Oui.
Le marionnettiste s'apprêtait à reprendre la route, mais son acolyte ne le lâcha pas.
- Tu as fini de mentir ? Je connais cette expression, tu as mal à la tête, n'est ce pas ?
Sasori soupira.
- Tu me gonfles, je peux plus rien te cacher c'est agaçant.
- Moi ce qui me gonfle c'est ton besoin systématique de vouloir cacher des trucs importants, le réprimanda aussitôt le blond en le libérant.
Le jeune homme resta un instant silencieux, puis il répondit.
- Une migraine c'est pas important, c'est rien de grave.
- Tu m'excuseras, mais ça fait des années que tu en fais souvent, je trouve pas ça rassurant moi. Tu te rends compte que tu en fais tellement que j'arrive à le remarquer à tes expressions alors que tu n'en affiches aucune ? Tu as déjà pensé à consulter un médecin à ce sujet ?
- Non.
- Évidemment, soupira l'artiste aux cheveux longs, qu'est ce que je croyais. Bon, on rentre, il faut que tu t'allonges, et que tu prennes un antidouleur.
Sasori ne protesta pas, et ils reprirent leur chemin. Deidara ne cessait de jeter des brefs regards vers son ami, il se rappelait de la première fois où ils avaient parlé de sa tendance migraineuse, il y a longtemps, quand ils venaient d'entrer au collège.**********
Les deux enfants discutaient près du préau de la cour de récréation, enfin, l'un d'eux parlait rapidement, avec enthousiasme, et le second écoutait, répondant parfois brièvement. Un groupe d'élèves plus âgés s'approcha d'eux, et le blond se tut pour les fixer, le regard interrogateur.
- Vous êtes en sixième ?
- Oui, répondit Deidara, un peu méfiant.
- Qu'est ce que vous voulez ? enchaîna son ami d'un ton sec, visiblement contrarié d'être dérangé.
Leurs aînés sifflèrent, faussement impressionnés, devant son intonation. Il y avait toujours des nouveaux qui ne les connaissaient pas, et qui apprenaient à leurs dépends que c'était eux, et personne d'autre, qui faisaient la loi dans la cour. Il n'était pas rare qu'en début d'année scolaire, les plus jeunes leur parlent avec affront, comme ce petit garçon aux cheveux rouges, mais cela ne durait jamais longtemps, ils étaient doués depuis quelques années déjà, pour semer la terreur au sein du collège avec leur bande. Alors qu'ils avaient intentionnellement l'intention de leur demander quelconque offrande, un paquet de chewing-gum, un peu de monnaie, ou quelques friandises cachées dans leurs sacs, le premier à avoir parlé avait maintenant d'autres projets.
- Et bien, dit-il en plongeant dans les yeux ambrés du sixième, tu as la confiance pour me parler comme ça toi. Il faut peut être t'apprendre à respecter les troisièmes ?
- Dégage, fous nous la paix.
Le petit n'avait pas hésité une seule seconde, tant bien que cela le décontenança. Sasori, pour sa part, n'était pas le moins du monde préoccupé par cette équipe de collégiens qui les surplombait, il avait depuis le début de la matinée une douleur atroce dans le crâne, et sentait sa patience mise à rude épreuve par cette tentative d'intimidation. Ce n'était pas la première fois, c'était habituel pour lui de ressentir ces douleurs, mais à chaque fois que cela arrivait, il devenait désagréable, enfin plus que d'habitude. C'était dans l'espoir de les voir partir qu'il avait parlé si sèchement. Mais le garçon perturbateur, agacé par le comportement de son cadet, poussa Deidara pour le saisir par le col, le soulevant légèrement. Celui ci ne le contra pas, l'esprit distrait par la douleur, mais il arriva à braquer son regard intense sur le troisième, qui sembla alors le reconnaître.
- Oh mais, tu serais pas le mioche qui n'as plus de parents ?
Un de ses amis intervint.
- Tout le monde en parlait dans cette ville quand c'est arrivé, il y avait sa photo dans le journal, et il lui ressemble c'est vrai.
- Mais alors c'est pour ça que t'es malpoli avec nous, reprit le premier qui n'avait pas lâché Sasori, t'as pas été éduqué. Comme quoi, avoir des parents c'est vachement important.
Son ton avait été railleur, mais il ne garda pas son sourire longtemps, en une fraction de secondes, sans comprendre, il se retrouva par terre, une vive douleur brûlant son ventre. Le sixième s'était libéré de son emprise, et il l'avait projeté au sol d'un coup de pied violent. Il le regardait désormais de haut, le regard assassin. Aucun des troisièmes ne rigolait, tout s'était passé rapidement, mais ils avaient tous vu dans le geste la maîtrise précise, et l'absence de difficulté qu'il avait eue pour se défendre. Ce collégien n'était pas une victime, il avait au contraire le potentiel pour être un bourreau. Sasori fit un pas en avant, levant son bras, visiblement décidé à leur faire passer leur moqueries, mais une main enserra son poignet. Il tourna son regard vers le blond qui le retenait, celui ci fixait leurs aînés.
- Je vous conseille de ne plus vous approcher de lui, dit alors Deidara. Vous risqueriez de perdre plus que votre fierté.
Les élèves aidèrent leur ami à se relever et ils disparurent dans la cour, où il y avait une foule d'élèves parmi lesquels se fondre.
- Pourquoi tu m'as arrêté ?
Deidara lâcha le poignet de son acolyte et il se plaça devant lui pour le regarder.
- On vient d'arriver au collège, j'ai pas envie que tu aies des ennuis. Tu dois apprendre à contenir ta violence Sasori.
Le garçon aux cheveux écarlates resta silencieux, mais son ami n'en avait pas terminé.
- Tu t'énerves moins vite d'habitude, tu sembles vraiment pas normal là. Qu'est ce qu'il y a ? C'est pas la première fois que je te vois comme ça en plus.
Sasori soupira, et il détourna les yeux.
- Rien...
Sentant l'insistance de Deidara, il finit par ajouter quelques mots.
- J'ai juste mal à la tête, c'est rien, ça arrive souvent.
- Et ça fait combien de temps ?
- Depuis ce matin.
Le blond croisa les bras.
- Et ça dure depuis longtemps ces migraines régulières ? Pourquoi tu n'en parles pas ?
Sasori haussa les épaules.
- Toujours je crois. Et je sais pas, c'est pas important je vois pas l'intérêt de le dire.
Son camarade fronça les sourcils, contrarié.
- Mais enfin parce que je suis ton ami ! Tu dois me dire ces choses là ! Crois moi bien que je vais te surveiller de près maintenant, allez suis moi, on va à mon casier, j'ai des antidouleurs dedans, ça te soulagera peut être.
Sasori hocha la tête, il lui semblait toujours étrange d'entendre Deidara dire qu'ils étaient amis, mais cela lui apportait un apaisement intense. Il n'avait pas besoin d'aide, ni de protection ou d'accompagnement, pourtant, le blond lui offrait les trois sans conditions.
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Fanfiction Naruto - Akatsuki
FanfictionDe simples étudiants. Vraiment ? Réunis dans la vie réelle par leurs études et leurs vies sociales. Réunis ailleurs par leur désir d'amener la paix par la domination totale. Et si le monde faisait face à de jeunes adultes emplis de rêves et d'ambiti...