Les membres de l'Akatsuki s'étaient retrouvés à la cafétéria du campus pour déjeuner ensemble. Ils n'avaient pas cours l'après midi et en profitaient pour traîner. La salle était presque complètement vide quand des étudiants s'approchèrent de leur table. Deidara fronça les sourcils, que voulaient Alexa et ses si insupportables amis ? La brune sourit poliment.
- Bonjour, vous allez bien ?
Le groupe échangea un même regard perplexe, incertain quant aux raisons de cette venue soudaine. Ce fut Konan qui répondit la première.
- Salut, oui nous allons bien. On peut faire quelque chose pour toi ?
La jeune femme aux iris verts baissa les yeux, visiblement mal à l'aise, et elle commença à se triturer les doigts, hésitante. Lucie, d'une nature plus assurée, fit un pas vers elle pour lui saisir les épaules et l'encourager.
- Allez Alexa, tu as dit que tu voulais le faire, tu peux y arriver.
Devant cette scène étrange, tous la fixaient avec incompréhension, excepté Sasori qui avait le regard rivé sur son écran de téléphone, et ce bien depuis bien avant l'arrivée de ses camarades de promotion. C'était pourtant le seul dont l'attention était souhaitée à cet instant. L'étudiante en filière artistique prit une grande inspiration avant de prendre la parole.
- J'aimerais te parler, Sasori...
Il redressa la tête à l'entente de son nom et haussa un sourcil. Elle ajouta aussitôt.
- S'il te plaît...
Il la jaugea de ses yeux ambrés si intenses pendant quelques secondes, ce qui la stressa particulièrement, puis il se leva pour la suivre plus loin. Ils sortirent tous les deux de la cafétéria et les autres, restés à la table occupée par l'Akatsuki, les fixèrent à travers la vitre. Ils ne pouvaient pas entendre ce qui se disait à l'extérieur, mais aucun ne décrochait son attention de la scène.
- Alors, jaloux ? lança Hidan à son voisin après un long silence.
Deidara avait la mâchoire serrée, mais il garda son calme.
- Pas du tout. Et puis on sait même pas de quoi ils parlent, si ça se trouve c'est pour un projet à la fac.
Jean, Erwan et Lucie se concertèrent du regard, puis le premier prit la parole.
- Elle est raide dingue amoureuse de lui. Elle est en train de lui dire.
- Vraiment ? questionna Obito, surpris.
- Oh que oui, sourit Lucie, elle en perd la tête depuis des mois, et nous on en peut plus de l'entendre nous parler de lui.
Son ami aux cheveux longs et châtains rigola doucement, mais leur troisième acolyte fronça les sourcils.
- Arrêtez de dire des conneries tous les deux.
Jean protesta aussitôt.
- Hey mais j'ai rien dit moi !
- Tu rigoles c'est pareil, renchérit Erwan avant de se tourner vers Obito et les autres du groupe.
- Pour être tout à fait honnête, nous commencions à nous inquiéter pour Alexa. Ce n'est pas sain d'éprouver ce genre de sentiment sans que ça ne puisse être exprimé, ou développé. Elle ne faisait que ruminer tout ça, en réprimant de peur qu'il comprenne, et elle en est devenue très anxieuse. Nous avons pensé qu'il était temps qu'elle lui en parle, mais on ne voulait pas la forcer, et après en avoir discuté avec elle, elle a voulu le faire. Si ça fonctionne, tant mieux, si non, elle pourra passer progressivement à autre chose.
Konan acquiesça.
- C'est peut être mieux en effet, approuva Pain avec calme.
Hidan ricana en observant Deidara qui n'avait pas lâché la silhouette de son colocataire des yeux. Le blond le connaissait par coeur, il savait qu'il n'était pas intéressé, mais il n'arrivait plus à réfléchir de façon lucide, et ne pouvait pas s'empêcher d'être inquiet. Et si, par curiosité, ou par lassitude, il laissait sa chance à la jeune femme ? Après tout, elle était jolie, bienveillante, gentille. Elle n'avait jamais cherché à s'imposer comme il le détestait. Alors que lui même le faisait souvent avec le marionnettiste.
- Vous en pensez quoi, vous ? demanda Kisame aux amis d'Alexa, curieux de la situation.
- Sincèrement, dit alors Lucie avec un peu plus de sérieux, on veut encourager notre amie, mais on est aussi méfiants. Sasori est un homme assez particulier, on ne veut pas qu'il la fasse souffrir.
- Sans vouloir porter de jugement hâtif, ajouta Jean, on ne le connaît pas beaucoup mais on a vraiment l'impression d'avoir affaire à un bad boy. Et si dans les films ça marche bien niveau romantisme, dans la réalité, c'est plus souvent de la toxicité et un vrai danger. On l'imagine du genre à briser des coeurs, à se foutre des sentiments d'autrui, à juste vouloir faire ce qu'il veut, et à manipuler les pauvres âmes qui tombent sous son charme.
Hidan, qui s'amusait beaucoup à cet instant, ouvrit la bouche, s'apprêtant à siffler avec un air faussement admiratif pour le féliciter de sa perspicacité, ce qui ne ferait que conforter l'ami d'Alexa dans son opinion au sujet de l'artiste taciturne, mais Deidara parla le premier, assez sèchement.
- Ouais bah vous ne le connaissez vraiment pas alors. Il a peut être un comportement réservé, mais derrière ce qu'il montre, ou plutôt ce qu'il ne montre pas, il est vraiment attentionné. C'est la meilleure personne que je connaisse.
Il se leva, énervé par cette conversation, et partit sans laisser le temps à quiconque de lui répondre. Erwan semblait mal à l'aise.
- On ne voulait pas l'insulter, on l'apprécie vous savez. C'est juste qu'il est si secret qu'on a du mal à le cerner.
- On sait, le rassura Konan en souriant. Deidara se sent simplement plus concerné quand il s'agit de lui. Sasori l'a sorti d'une situation très difficile il y a quelques années, et il a toujours été là pour lui, alors il n'est pas très rationnel quand on parle de ça. Mais il est aussi celui qui le connaît le mieux, et il est vrai qu'avec nous, Sasori a toujours été d'une grande exemplarité, et totalement safe.
Hidan eut alors un sourire taquin.
- En fait il est toxique que pour lui même ce con.
Kakuzu, assis près de lui, lui asséna une claque bruyante derrière le crâne qui résonna dans la salle.
- Ferme la, tu parles trop.**********
Sasori suivit Alexa à l'extérieur du bâtiment. Il la fixa, attendant qu'elle ne parle. La jeune femme se sentit rougir sous son regard si intense, elle détourna les yeux.
- Je ne pensais pas que ce serait si difficile, souffla-t-elle après un instant.
Le marionnettiste ne répondit rien. Elle prit une nouvelle inspiration avant de confronter ses iris ambrés.
- Tu as toujours l'air de tout savoir, de tout voir... Enfin, c'est l'impression que tu donnes, mais est ce que tu avais remarqué ?
- Remarqué quoi ?
Sa voix était grave, mais pas aussi cassante que d'habitude. Il était attentif, calme, posé, et elle frissonna en ressentant cette aura charismatique.
- Que...
Alexa déglutit avant de reprendre, moins fort.
- Que j'ai des sentiments pour toi.
Il y eut un silence.
- Je m'en doutais.
L'étudiante n'en fut pas surprise, mais cela la déstabilisa un instant. Ses yeux verts étaient toujours rivés dans ceux de son interlocuteur, si beaux, si hypnotisants. Comment un homme pouvait être si sublime ? Si attractif. Cela en était presque irréel, il était un ange, rien de moins qu'une divinité sur terre. Elle se força à revenir à la réalité.
- Tu n'es jamais venu m'en parler, alors que tu savais. Il y a une raison ? Est ce que ça te gêne de le savoir ?
Sasori ne dit rien pendant un moment, la regardant simplement, puis il prit la parole.
- Je ne t'en ai pas parlé parce que cette décision n'appartenait qu'à une seule personne, toi. Je pense que nos émotions nous sont personnelles, et qu'il faut que nous les partagions aux autres selon nos limites et notre volonté. Tant que tu ne venais pas m'en parler, j'estimais que c'était quelque chose que tu voulais garder pour toi, et je n'allais pas t'imposer de me les exposer. Je n'aimerais pas qu'on le fasse pour moi.
Alexa ne s'était pas attendue à cette réponse. C'était à la fois empli de compréhension, de respect et de bienveillance, tout en étant une mise en garde sur la distance qu'il mettait avec ce qu'il ressentait lui même. Il savait choisir ses mots avec beaucoup de soin.
- Je comprends.
- Tu as pourtant l'air surprise.
- C'est vrai, je ne pensais pas que tu réagirais ainsi.
Sasori pencha légèrement la tête sur le côté, intrigué, et elle trouva le geste adorable, mais ne fit aucun commentaire.
- Tu pensais que je réagirais comment ?
- Et bien... Je ne pense pas que ce soit réciproque, alors j'imaginais que tu me le dirais simplement sans faire traîner la conversation. Que ce serait court, que tu ne parlerais presque pas. D'habitude, du peu qu'on s'est fréquentés, tu te contentes de phrases brèves. Je ne pensais pas qu'on continuerait au delà de mon aveu, et que ce serait assez froid et distant. Mais il fallait quand même que je te le dise, pour pouvoir avancer après, et ne pas avoir de regret.
Le marionnettiste hocha la tête.
- Je vois. Tu as bien fait. Je ne vais pas te mentir, tu as vu juste sur une grande partie de tes propos. Ce n'est pas toi particulièrement, tu sembles être quelqu'un de bien, c'est général, j'ai jamais trouvé d'intérêt sur ce sujet, et je suis distant avec tout le monde.
Elle eut un léger rire.
- Oui, j'avais bien remarqué. Même s'il semble y avoir une exception. En tout cas, je te remercie de m'avoir écoutée, tu es vraiment un homme exceptionnel, et je ne sais pas si je dis ça à cause de ce que je ressens ou parce que ta réaction me renvoie cette impression, mais je le pense sincèrement. Je te souhaite d'obtenir tout ce que tu souhaites.
- Toi aussi, Alexa.
Elle le salua d'un geste de la main, s'empêchant de frissonner quand il prononça son nom de cette voix si doucereuse, et elle alla chercher ses amis pour partir. Sasori resta un instant immobile. Elle avait donc remarqué qu'il y avait effectivement une exception. Il ne mettait pas de la distance avec tout le monde, une personne y échappait.
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Fanfiction Naruto - Akatsuki
FanfictionDe simples étudiants. Vraiment ? Réunis dans la vie réelle par leurs études et leurs vies sociales. Réunis ailleurs par leur désir d'amener la paix par la domination totale. Et si le monde faisait face à de jeunes adultes emplis de rêves et d'ambiti...