Chapitre 54 : Tout ce qui n'est pas dit à voix haute

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Sasori prit le temps d'effacer toute trace de Deidara et lui même de la scène de combat. Il envoya un pantin saisir délicatement son partenaire en prenant garde à ne laisser aucune tâche de sang du blond qui pourrait être repérée par l'alliance, puis ils retournèrent jusqu'au repère de l'organisation, et Sasori fit disparaître sa marionnette, récupérant son ami dans ses bras pour l'emmener jusqu'à son atelier. Pendant qu'il traversait les couloirs, l'artiste aux cheveux longs fixait son visage, ce n'était pas souvent que le marionnettiste laissait ainsi voir ses expressions, et il était touché de voir une telle inquiétude pour lui.
- Tu n'aurais pas du les tuer, souffla-t-il.
- Ils auraient fait un rapport à Konoha, ils auraient fait des recherches, et ils ne doivent pas trouver cet endroit.
- C'était des enfants...
- C'était des ninjas Deidara. Ils avaient choisi leur voie.
Le blond n'avait pas la force de protester davantage. Sasori entra dans la pièce, et il déposa le blond sur la table de travail, avant de soulever légèrement son haut en résille pour inspecter la plaie.
- Si je meurs, je t'interdis de prendre mon corps pour en faire une marionnette.
- Ce n'est pas une blessure profonde, tes organes vitaux ne sont pas touchés, tu ne vas pas mourir, alors arrête de dire des conneries.
Deidara fit la moue, et il gémit de douleur quand son partenaire commença à traiter la lésion. Ses mains étaient si douces, s'il n'avait pas eu aussi mal, il aurait adoré ce contact. Il trouvait cela surprenant étant donné que son partenaire était très manuel, il aurait du avoir les paumes abîmées, la peau rêche, mais c'était tout le contraire. Celui ci prit ensuite des produits pour remplir une seringue avant de s'approcher de son patient, qui saisit brusquement son poignet.
- A...Attends... Je suis désolé Sori... j'aurais du les repérer... Mais m'injecte pas ton bordel pitié...
Sasori plongea dans le regard bleu océan de son acolyte.
- C'est juste de l'anesthésiant Dei, je vais devoir te recoudre en attendant que Konan puisse utiliser son jutsu médical.
- Je vais dormir ?
- Non, tu vas juste un peu comater, et ne plus sentir la douleur.
- Okey...
Il piqua l'aiguille un peu en dessous la blessure, sur le haut de la cuisse, après avoir légèrement abaisser son pantalon, et en attendant que le produit fasse effet, il prépara son fil et son aiguille, puis il commença à recoudre la plaie, concentré et rigoureux. Deidara, le regard vague, ne pouvait s'empêcher de le regarder, son ami était si beau, et concentré ainsi, avec son regard légèrement inquiet, il était véritablement sublime.
- Sori ?
Sa voix était basse, un peu ensommeillée.
- Oui ?
- Pourquoi... Pourquoi tu as réagi comme ça tout à l'heure... Je ne t'avais jamais vu aussi en colère... Même... Même quand t'avais été torturé...
Sasori resta un instant silencieux, avant de dire doucement.
- Tu sais déjà pourquoi.
- Je veux... Je veux te l'entendre dire...
Sasori coupa le fil, ayant terminé son travail, et il tourna la tête pour confronter le regard azur de son colocataire. En temps normal, il n'aurait pas été capable de le soutenir, mais en cet état, le blond était si fébrile que son ami put le soutenir.
- J'ai perdu mon sang froid parce que je ne supporte pas que quiconque te fasse du mal.
Deidara sourit, c'était exactement ce qu'il avait voulu entendre. Sasori nettoya la blessure, et il plaça autour de sa taille un bandage pour maintenir ses points de suture en place. Le blond se surprit à penser qu'il devrait se blesser plus souvent, pour bénéficier des contacts si délicats de son partenaire. Quand tout fut terminé, Sasori le regarda.
- On va retourner chez nous, je vais te porter pour que tu ne forces pas sur la plaie, repose toi.
- Évidemment, je ne suis pas toi.
Sasori lui jeta un regard noir, auquel il répondit d'un sourire innocent. Le marionnettiste préféra ne rien répondre, et il le prit avec délicatesse avant d'activer le pouvoir de sa bague. Une fois dans leurs appartements, il l'emmena dans sa chambre et il le posa sur son lit avant de rabattre la couverture sur lui.
- Est ce que tu as besoin de quelque chose ?
- Tu m'aides à prendre une douche ?
Le visage de Sasori se décomposa sous l'embarras et Deidara éclata de rire.
- Oh c'est bon, je te taquine, je vais dormir un peu et je verrais tout à l'heure pour me lever. Mais j'aurais besoin de toi pour refaire le bandage après je pense.
Sasori était toujours figé.
- Ah bah ça y est, je l'ai perdu. Qu'est ce qui passe, tu m'imagines à poil et ça te bloque ?
- Mais arrête de dire des conneries, soupira Sasori, dépité. Je me demande juste où tu vas chercher un humour pareil. Appelle moi si tu as besoin de moi, je vais aller faire un rapport à Pain et ensuite je reviens et je serai là si besoin.
- Entendu. Oh, et Sori ?
- Quoi encore ?
- Merci, ce que tu fais pour moi, ça compte beaucoup. Même si t'as du mal à t'exprimer, tu agis, et ce que ça signifie, ça me touche.
L'expression du marionnettiste s'adoucit aussitôt.
- Je t'en prie, Dei.
Il sortit, et le blond eut un grand sourire, il l'aimait tellement.

**********

Deidara entra dans la chambre de son colocataire et il s'assit sur le lit, près du jeune homme qui, adossé au mur, dessinait dans un carnet.
- J'ai eu une idée.
- Est ce que je dois m'inquiéter ?
Il n'avait même pas levé les yeux de ce qu'il faisait.
- Mais non, ça va être marrant. On ne reprend les cours que la semaine prochaine, et je me demande comment ça se passe les cours pour les autres, alors pourquoi on infiltrerait pas leurs écoles ?
- C'est une idée stup...
- Stupéfiante ? Oui je sais.
- Stupide, asséna le marionnettiste. J'allais dire stupide.
Deidara fit la moue.
- Tu ferais mieux de te reposer, reprit Sasori, tu as récemment été blessé je te rappelle.
Le blond, comme un chat en quête d'attention, s'allongea sur les jambes de son ami, pour qu'il cesse de dessiner, et il souleva son t-shirt pour montrer sa taille.
- Konan est passée hier pendant tu étais parti faire les courses, elle a effacé ça en trois minutes, regarde la perfection de ma peau, j'ai plus rien !
- Tant mieux pour toi.
Le blond fit la moue.
- Alors du coup on peut ?
- Non, c'est une idée débile, tu vas juste te faire virer de cours quand ils s'apercevront qu'il y a un intrus. Et puis ça n'a aucun intérêt.
- Mais si, protesta Deidara, c'est drôle, et puis je suis curieux. De toute façon je vais le faire, t'as rien à me dire. Tant pis si je suis tout seul.
Sasori resta silencieux, et Deidara passa quelques secondes à observer son visage pour essayer de déchiffrer son expression.
- Je serai tout seul, Sori ?
Le marionnettiste soupira, détournant les yeux.
- Non, dit-il finalement, je ne vais pas te laisser faire des idioties sans surveillance, tu serais capable de finir en garde à vue avant la fin de la semaine.
Deidara eut un grand sourire. Il savait que son ami ne l'aurait pas lâché. Il se demandait jusqu'à quel point il pouvait lui faire faire ce qu'il voulait.


Fanfiction Naruto - AkatsukiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant