Chapitre 33 : Les émotions du marionnettiste

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Les deux étudiants se fixèrent un moment en silence, puis, le leader de l'Akatsuki soupira.
– Bon, je suppose que je n'ai plus rien à ajouter. Tu avais pensé à tout, je n'aurais pas du venir.
– En effet.
La voix de Sasori était toujours aussi tranchante. Il n'avait visiblement pas du tout apprécié que le chef de leur groupe vienne lui reprocher ses actes comme s'il était un enfant, ou bien comme s'il était sous ses ordres. Parce que si le possesseur des rinnegans dirigeait officiellement les opérations, il était évident que Sasori ne s'était pas plus placé sous son commandement que sous la juridiction de quiconque. N'ayant rien à répondre, Pain salua les deux colocataires et partit, sans même attendre que l'un d'eux le raccompagne à la porte. Sasori et Deidara le regardèrent s'en aller à travers la porte ouverte de la chambre et ils restèrent ainsi pendant un moment, en silence, même après que la porte se soit refermée sur le garçon aux cheveux roux. Le blond se tourna vers son acolyte.
– Tout va bien ?
Sasori le regarda, haussant un sourcil.
– Pourquoi ça n'irait pas ?
– Je sais pas, je demande juste. Au fait, tu sais qu'au moment où Pain est arrivé, je venais juste de rentrer ?
– Et alors ? Que veux tu que ça me fasse ?
Deidara marmonna des insultes à son égard. C'était déjà particulièrement difficile de lui parler, mais quand il était d'une telle humeur, cela relevait du carnage.
– T'es vraiment chiant putain. Ça t'écorcherait d'être sympa des fois ? J'étais sorti pour t'acheter quelque chose, ne sois pas si désagréable, ça me donne envie de te fracasser le crâne.
– M'acheter quelque chose ? En quel honneur ? Depuis quand tu veux fêter Noël toi ? Je croyais que t'aimais pas cette fête depuis que ta famille t'avait renié ?
L'artiste aux cheveux longs roula des yeux.
– Mais c'est pas pour Noël. On n'a pas pu fêter ton anniversaire cette année, tu étais enfermé dans l'avant poste de Suna le huit novembre. Et on allait pas célébrer tes vingts ans sans toi, alors qu'on savait même pas si tu étais encore vivant. Et à ton retour, il y avait plus urgent à gérer, genre ton état, et ensuite tes conneries. Du coup, je suis allé chercher un cadeau aujourd'hui. Maintenant si t'es encore d'humeur de chien ou que je te casse les couilles, tu peux toujours aller te faire foutre, et tant pis.
Le marionnettiste resta silencieux un moment, il avait été surpris de l'attention, et il regrettait d'avoir aussi mal parlé à son colocataire, ainsi que d'avoir ravivé un souvenir probablement douloureux, bien que ce soit récurrent chez lui d'agir de cette façon avec son manque de tact naturel. Il soupira, détournant les yeux vers le sol.
– C'est bon, t'excites pas comme ça, désolé de t'avoir encore envoyé chier. Merci d'avoir pensé à moi, ce n'était pas nécessaire, mais j'apprécie l'attention.
– Voilà qui est mieux, bon, bouge pas, je vais te chercher ça.
Il sourit avec satisfaction et partit de la chambre, avant de revenir quelques instants plus tard avec un petit paquet, qu'il tendit à son ami.
– Voilà, bon anniversaire avec un peu de retard.
Sasori le remercia d'un signe de tête avant de le prendre, il l'ouvrit lentement et regarda à l'intérieur avant de lever les yeux pour fixer le blond, qui se passa une main dans les cheveux, mal à l'aise.
– Je me suis dit que c'était une bonne idée... Enfin, vu que t'as une oreille percée mais que tu mets jamais de bijou, je me suis dit que peut être, t'en avais pas trouvé qui te correspondait, ça ne te plaît pas ?
Le marionnettiste observa l'expression gênée du blond. Il avait l'air anxieux à l'idée que son présent ne lui convienne pas. Il répondit d'un murmure moins froid, et bien plus doux que d'habitude.
– Si, j'aime beaucoup. Merci, Deidara.
Il sortit le bijou et le fixa aussitôt à son oreille avant de secouer légèrement la tête pour dégager les mèches écarlates qui la cachaient, dévoilant la boucle fixée, en argent, et formant un scorpion qui allait longer son lobe.
– Alors ?
Deidara sentit un sourire éclatant illuminer son visage, son colocataire était déjà sublime, mais l'ornement argenté ne faisait qu'accentuer son charisme, et le fait qu'il lui demande son avis après l'avoir mis faisait plaisir au jeune homme.
– Elle te va très bien, et c'est tout sauf surprenant, tout te va bien.
– C'est inutile de me flatter autant.
Deidara fit la grimace. Dialoguer avec Sasori n'était pas aisé, même alors qu'il était parfaitement sincère.

Fanfiction Naruto - AkatsukiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant