Épilogue

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Le jeune homme se regarda dans le miroir, il avait l'air moins fatigué depuis quelques temps. Il se passa la main dans les cheveux, ébouriffant un peu plus les mèches rouges qui retombaient sur son front. Il avait encore du mal à se rendre compte de tout ce qu'il s'était passé dernièrement. Sasori soupira avant quitter la salle de bain pour retourner dans sa chambre où il enfila sa veste sombre. La voix de son colocataire traversait légèrement l'isolation, il devait encore être sur son téléphone. Il sortit dans le salon, et vit son partenaire debout à l'autre bout du salon, devant un trépied sur lequel reposait son téléphone en train de filmer. L'artiste se vit brièvement passer sur le retour de la caméra pendant qu'il traversait la pièce.
- Sori, viens, j'ai besoin d'attention, lâcha alors le blond qui l'avait aussi aperçu sur son écran.
Le marionnettiste fit demi tour et il s'approcha de lui en le regardant, et quand il fut juste derrière lui, il enroula ses bras autour de la taille de Deidara et se hissa sur la point des pieds pour lui embrasser le cou, puisqu'il était plus petit.
- Tu vas couper ta vidéo, on est en retard, il faut qu'on parte. J'aime pas faire attendre les autres.
- C'est pas une vidéo, c'est un live TikTok. Dis bonjour au chat.
Sasori posa les yeux sur l'écran, et il vit une multitude de messages défiler dessus. Il s'éloigna alors du cadre pour ne plus être filmé, ce qui fit sourire le blond. Les messages en direct complimentèrent l'artiste d'avoir un copain « aussi beau », et s'attendrirent face à la réserve de celui ci. Deidara les remercia, avant d'éteindre le live.
- T'aurais pu me prévenir, râla Sasori.
- Non, j'adore montrer au monde la chance que j'ai. Et puis t'as rien fait de mal, c'était mignon.
- Justement.
Le jeune homme aux cheveux longs roula des yeux, amusé. Son acolyte lui tendit alors un casque de moto, et il le saisit en souriant, il adorait monter derrière le marionnettiste. La vitesse et le vent lui rappelaient la sensation quand il volait sur son oiseau d'argile, de l'autre côté, bien que ce soit moins intense. Ils descendirent au garage, et le blond s'installa derrière son colocataire, enroulant ses bras autour de lui. C'était aussi quelque chose qu'il appréciait avec ce véhicule.

**********

Les deux artistes entrèrent dans l'appartement de Pain, s'excusant pour le retard. Le leader de leur groupe avait décidé d'organiser une soirée, maintenant que l'été était bien entamé, et que la gestion de l'autre monde était parfaitement sous contrôle. Les guerres avaient complètement cessé, et les pays ninjas prospéraient comme jamais sous l'oeil attentif des renégats, il était donc temps pour l'Akatsuki de fêter leur victoire. Ils traversèrent le couloir, dans lequel une discussion résonnait depuis le salon.
- Non mais sur le principe c'est top, affirma Itachi, mais en terme d'application, c'est une méthode élitiste réservée aux populations privilégiées.
- Pour ne pas dire « pour les bourgeois de droite » ajouta Kisame d'un ton railleur.
- Vous parlez de quoi ? demanda Pain qui conduisait les nouveaux arrivés dans la pièce où Konan leur offrit un verre.
- Montessori, lança Kakuzu qui n'avait pourtant pas l'air intéressé par cette conversation.
- Ah je connais ça, dit Deidara avec enthousiasme. C'est moi qui le fais ça normalement, monter Sori.
Le marionnettiste, qui buvait une gorgée, s'étouffa brusquement, sous le regard amusé de son partenaire et les rires bruyants du reste du groupe.

**********

Les membres de l'Akatsuki avaient pris leurs aises dans le salon de Konan et Pain. Quelques heures étaient passées depuis l'arrivée des retardataires, et ils avaient pris le temps, entre deux discussions légères, de faire le point sur les évènements qui se passaient de l'autre côté. Zetsu se roula deux joints, et il en tendit un à Sasori.
- Non, merci.
- Tu ne fumes plus du tout ? questionna l'étudiant aux cheveux verts.
- C'est rare, je n'ai rien contre l'apaisement que ça procure, mais je ne supporte pas l'idée de ne pas être lucide, surtout quand il y a des gens autour de moi.
- Comment t'arrives à gérer tes envies de violence alors ? demanda Hidan. Enfin pour ne pas dire pulsions meurtrières de gros taré.
- Tout le monde avait compris la première formulation, asséna froidement Konan, pas besoin d'être insultant.
Sasori resta silencieux, détournant les yeux. Deidara rigola doucement.
- Disons qu'il fait du sport, affirma-t-il à sa place.
- Comment ça ? réagit Obito en fronçant les sourcils.
- Mais t'es débile, ou juste naïf, ricana l'immortel. Il est en train de nous dire que quand Saso doit extérioriser ses émotions, au lieu de buter des gens, Deidara s'occupe de le déglinguer pour l'aider à gérer ce qu'il ressent. Il le saute quoi.
L'artiste aux cheveux écarlates avait envie de s'enterrer six pieds sous terre, il n'avait pas pu empêcher son visage de prendre une couleur vive sur le haut de ses joues. Deidara pesta contre l'absence de tact de leur acolyte, lui aussi aimait embarrasser son partenaire, mais il était plus subtil, et surtout mieux placé pour le faire.
- T'as vraiment su saisir l'occasion Dei, enchaîna l'étudiant en sociologie, bien joué champion, tu dois vraiment kiffer ta vie. Je me demande si t'en profites pas un peu trop.
Hidan afficha un sourire carnassier en voyant l'agacement sur le visage de sa victime préférée.
- A y repenser, poursuivit-il, je trouve que Sasori ne te montre pas beaucoup d'affection, contrairement à toi... Peut-être qu'il ne t'aime pas, en fait... Il serait plus démonstratif sinon.
Konan soupira de lassitude en voyant ce qu'il cherchait à provoquer.
- C'est n'importe quoi, lâcha-t-elle sèchement. Tout le monde n'est pas pareil, certaines personnes sont tactiles, d'autres non. Et selon le contexte, cela change. Tu n'as aucune idée de comment ils vivent en privé, et vu comment t'es chiant, ça ne m'étonne pas que devant toi, ils se fassent discrets.
Sasori glissa un regard sur son colocataire, et même si ce dernier savait que l'immortel aux cheveux argentés ne faisait que le provoquer, il affichait une mine contrariée, visiblement vexé par l'insinuation. Le marionnettiste grimpa sur les genoux du blond et avec beaucoup de douceur, il l'embrassa devant tout le monde, suscitant des sifflements de la part de leurs amis, prouvant ainsi que les suppositions dites étaient fausses. Deidara, après avoir mis un instant à réaliser, répondit aussitôt au baiser, l'intensifiant avec enthousiasme. Il saisit son colocataire par la taille et le bascula sur le canapé pour prendre le contrôle de la situation, et rendre leur contact encore plus chargé de tout l'amour qu'il ressentait. Sasori se laissa faire, s'abandonnant à son partenaire.
- Et beh putain, quel retournement de situation, commenta Kisame après de longues secondes devenues des minutes.
- Dei veut le bouffer ou quoi ? lança Obito, visiblement impressionné.
- Et il met la langue le salaud, ajouta Hidan.


FIN

Je suis toujours un peu triste lorsque je termine une histoire, fière bien sûr, mais triste de devoir laisser les personnages auxquels je me suis attachée. Cette histoire, c'est un peu différent, parce que c'est la plus longue, donc j'ai eu encore plus de temps pour me lier au contexte, et aux protagonistes. En plus, l'Akatsuki, et plus spécifiquement Sasori, cela compte vraiment beaucoup pour moi. Plus que les autres oeuvres de fiction. Mais en plus de ça, c'est la première histoire que j'arrive à terminer depuis que mon handicap me pourrit la vie, et surtout ma passion pour les créations. Je me sens constamment ralentie, à un point si frustrant. Terminer Akatsuki, c'est un premier pas pour ma revanche sur tout ce contre quoi je lutte au quotidien. Et si je suis mélancolique d'avoir achevé cette fiction, j'en suis aussi tellement fière.

Infiniment merci au lectorat qui a suivi mon avancée d'autrice, merci à vos commentaires, à votre présence, à votre appréciation. Je n'écris pas particulièrement pour un public, j'écris principalement pour moi, pour extérioser mes émotions, pour faire vibrer mon imagination. Mais il n'en est pas moins vrai que le retour d'autrui m'importe. J'aime vous faire plaisir, j'aime offrir ce que je crée. Je suis ravie que cela vous ait plu. Je reviendrai sur cette histoire lorsque j'aurai le temps de la corriger, peut être que j'ajouterai quelques lignes, quelques anecdotes. En attendant, vous êtes toujours les bienvenu·e·s ici pour la lire, la relire, et donner votre avis.





/Décembre 2018 à Janvier 2023/


Fanfiction Naruto - AkatsukiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant