Chapitre 15 : Colère

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Deidara ouvrit les yeux et fronça les sourcils en sentant la douleur qui retentissait dans son crâne. Il avait l'impression d'avoir une gueule de bois des plus démentielles. Soudain, les souvenirs lui revinrent à l'esprit et il se redressa, regardant autour de lui. Il était seul, au milieu de la clairière. Il passa sa main sur sa gorge, sentant sous ses doigts l'entaille fine que la lame avait laissée. Sasori s'était rendu pour lui sauver la vie. Il activa le pouvoir de sa bague et disparut aussitôt. En arrivant dans l'appartement, il sortit de sa chambre rapidement.

- Sasori !

Personne ne répondit. Le jeune homme ouvrit la porte qui menait à la pièce privée de son colocataire, mais celle ci était vide. Le blond ne perdit pas de temps et il partit du logement, courant dans les rues en direction d'une adresse précise. Essoufflé, il toqua à la porte, ou plutôt tambourina dessus sans s'interrompre jusqu'à ce qu'elle s'ouvre sur le visage surpris de Konan, qui le laissa entrer sans dire un mot.

- Où est Pain ? demanda le blond, à bout de souffle.

- Je suis là, intervint la voix du rouquin qui entrait dans le salon. As tu le rouleau ?

Il capta aussitôt le regard paniqué de son ami et reprit la parole.

- Que s'est-il passé Deidara ?

Konan, après avoir refermé la porte, s'était également avancée dans la pièce de vie. Sous les deux regards portés sur lui, Deidara ferma les yeux, reprenant son souffle. Puis il raconta tout d'une voix morne.

- C'est une très mauvaise nouvelle, déclara ensuite Konan avec sa monotonie habituelle.

Deidara leur jeta à tous les deux un regard sombre.

- Si vous vous inquiétez pour l'Akatsuki, siffla-t-il, Sasori ne parlera jamais, même sous la torture.

- Nous le savons, répondit alors Pain. Mais nous devons le retrouver. Sinon nous risquons de le récupérer dans un état dangereux.

- Pour lui ou pour nous ? demanda alors Deidara d'un air mauvais.

- Les deux.


**********


Sasori sentit ses paupières papillonner un instant. Sa vue était trouble, il lui fallut plusieurs secondes pour qu'elle s'affine enfin. Il regarda autour de lui. Il était dans une cellule et ne reconnaissait pas le lieu où il était enfermé. Ses chevilles étaient reliées par des menottes qui bloquaient son chakra, il était à genoux au centre de la pièce, et ses poignets n'étaient plus attachés dans son dos mais placés à la verticale, les bras tendus au plafond et maintenus par de lourdes chaînes qui enserraient ses mains dans des blocs métalliques immobilisant complètement ses doigts. Il n'avait plus son manteau, ni ses rouleaux d'invocation, ses tortionnaires ne lui avaient laissé que son pantalon et sa chevalière, qu'il sentait encore sur son pouce malgré le métal. La porte dans son dos s'ouvrit alors, et deux ninjas entrèrent pour venir lui faire face. Sasori ne les avait jamais vus, il y avait un homme aux cheveux noirs, et une femme rousse. Tous deux l'observèrent un instant.

- Il n'avait pas menti, son regard est très intense, lança alors le premier en réfléchissant. J'espère que nous saurons le faire parler, et vite.

- Personne n'a jamais résisté à notre talent, renchérit la seconde avec assurance. De plus, l'alliance ninja des cinq grandes nations compte sur nous. Nous devons réussir, nous n'avons pas le droit à l'échec.

L'homme approcha sa main et la posa sur le torse de Sasori qui réprima un frisson, se contentant de le regarder avec animosité. Les doigts longèrent sa peau doucement, comme s'il inspectait quelque chose.

- C'est vraiment particulier, dit-il alors. Selon nos rapports, le corps de Sasori est fait de bois, et son torse s'ouvre sur un câble empoisonné qui peut se dérouler. Pourtant, selon le compte rendu de l'équipe d'intervention, une fois son chakra bloqué, il devient humain. Son immortalité est donc limitée.

- Cela nous arrange, confirma son interlocutrice. Nous pouvons plus facilement torturer un corps humain qu'un pantin qui ne ressent rien. D'ailleurs c'est ce qui m'avait inquiétée quand on nous a appris qu'on l'avait capturé. Je ne pensais pas qu'on pourrait en tirer quelque chose. Voilà qui est rassurant.

L'autre hocha la tête, confirmant ses dires, puis il retira sa main des abdos du prisonnier. Celui ci n'avait pas dit un mot et les fixait avec un air contrarié. Le shinobi saisit alors son visage dans sa main, s'attirant un regard des plus haineux qu'il s'employa à ignorer.

- Il a l'air d'avoir à peine vingt ans, attesta-t-il à sa collègue. Qu'est ce qui peut bien pousser un enfant à devenir un tel monstre ?

- Nous allons faire en sorte de l'apprendre rapidement. Les autres membres de l'organisation semblent du même âge si on se fie aux informations.

L'homme s'accroupit pour être au niveau du garçon taciturne. Il plongea dans ses iris ambrés, lâchant enfin sa mâchoire.

- On a pas mal de questions à te poser, et on se doute que tu ne nous donneras pas ce qu'on veut facilement, mais ce serait déjà bien d'entendre le son de ta voix. Après tout, on se rencontre pour la première fois.

Sasori se contenta de le fusiller du regard.

- Soit, soupira l'homme. Alors nous l'entendrons dans la douleur.

- Je vais chercher le matériel, enchaîna la kunoichi. Il risque d'avoir un mental difficile à briser, nous allons devoir être minutieux, nous ne devons pas le tuer avant qu'il ne parle.

Elle se leva et quitta la pièce pour aller chercher les outils nécessaires à leur travail. Le ninja lui, regardait encore le prisonnier.

- Je suis surpris que tu sois aussi jeune.

Ce dernier resta silencieux.

- Je m'attendais à un ennemi redoutable, un monstre de puissance, avec l'expérience et la prudence que son mode opératoire indiquait jusque là. Et je me retrouve face à un gamin. Mais en crois pas que cela m'empêchera de faire mon travail. Je dois te tailler en pièces pour arrêter ton organisation, qu'importe que tu aies quinze ou vingt ans, tu passeras sous mes lames et tu parleras, tôt ou tard.

La collègue du shinobi entra alors avec une caisse massive.

- Nous avons reçu un message, annonça-t-elle en refermant la porte de fer derrière elle. Nous avons carte blanche pour nous charger de lui. Heureusement, cette pièce est bien insonorisée. On va pouvoir travailler dans de bonnes conditions.

Les deux bourreaux n'avaient pas l'air enchantés par ce qu'ils allaient faire, mais ils étaient des ninjas, et montrèrent donc un professionnalisme flagrant lorsqu'ils sortirent les différents outils dont ils allaient avoir besoin pour délier la langue de leur prisonnier.

Fanfiction Naruto - AkatsukiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant