Chapitre 2 : Le maître marionnettiste

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Aussitôt arrivé, Sasori se mit en route sous la pluie battante d'Ame, ignorant les protestations bruyantes de Deidara qui lui demandait de l'attendre.

- Nous n'avons pas de temps à perdre, glissa-t-il à l'intention de son acolyte. Pain nous a donné deux jours pour obtenir ce que nous voulons, et le lieu de rendez vous est loin d'ici, alors presse toi.

- C'est toujours nous qui devons rester le plus longtemps, se plaignit le blond en faisant la moue. Je te parie que les autres seront déjà rentrés demain matin.

Le jeune homme aux cheveux rouges soupira.

- C'est normal, c'est à moi de gérer les informations, mais si ça t'ennuie, tu n'as qu'à partir, je peux m'en charger seul.

- Pain a dit que nous devions toujours agir en duo.

L'autre haussa les épaules, indifférent à l'argument, sans cesser sa marche. Deidara, après une courte réflexion, le suivit simplement. Sasori témoignait un grand respect au leader de leur groupe, mais il n'avait jamais considéré celui ci comme son supérieur et ne s'estimait pas placé sous un quelconque commandement. A cette réflexion, le blond se rappela qu'il avait le même comportement avec tout le monde, y compris les professeurs de leur école ou d'autres adultes plus âgés. Son équipier était pourvu d'un charisme éclatant qui n'échappait à personne, et il faisait preuve d'un naturel autoritaire déconcertant pour quiconque lui adressant la parole. Lorsqu'ils quittèrent enfin Ame et sa pluie frappante, le jour s'était levé. Sasori prit la direction du pays du feu, gardant son silence habituel. Deidara essaya de lancer une conversation mais son ami répondait brièvement à chacune de ses phrases, avec un ton froid et distant. Il abandonna l'idée de dialoguer et se contenta de gonfler ses joues, boudeur et ennuyé. Ils s'arrêtèrent lorsque la nuit tomba et s'installèrent à l'abri des arbres pour prendre un temps de repos. Assis côtes à côtes, les deux hommes allumèrent un feu, puis Deidara regarda son acolyte.

- Cette fois ci, il faut que tu dormes, affirma-t-il avec autorité, puisque tu ne le fais pas de l'autre côté.

- Et tu vas m'y forcer peut être ? demanda son ami, sceptique, tout en rangeant son équipement.

- Non, répondit le blond en croisant les bras, je vais simplement attendre que tu t'endormes avant moi !

- D'accord.

Il fallut une heure pour que Deidara ne s'assoupisse finalement, sa tête tombant contre l'épaule de son camarade qui avait les yeux fixés sur les flammes. Le jeune homme aux cheveux rouges esquissa un sourire amusé tandis qu'il jetait un regard moqueur à son acolyte. Toutefois, il ne le dégagea pas de lui et se contenta de rester immobile pour ne pas perturber son sommeil.


**********


Trois hommes faisaient face au maître marionnettiste. Deidara, resté à l'écart, pouvait les voir interagir avec son acolyte, un air impassible collé sur leurs visages. Non, pas impassible. Vide. Ces individus n'étaient plus des êtres humains, ils étaient les pantins de Sasori. De simples coquilles que le jeune homme utilisait à sa guise. Leurs pupilles ternes et leurs gestes mesurés étaient la preuve formelle qu'ils n'avaient plus aucune maîtrise de leurs corps ou bien même de leurs pensées. Le blond réprima un frisson, il trouvait son ami effrayant, et lorsqu'il apercevait son aura, il ne pouvait s'empêcher de le craindre. L'entretien ne dura pas plus de dix minutes. Le ninja aux cheveux rouges congédia ses jouets qui disparurent aussitôt et il retourna auprès de lui.

- J'ai tout ce que Pain a demandé sur la situation actuelle. Nous pouvons rentrer.

- Enfin, soupira Deidara en souriant.

Sans plus de paroles, leurs bagues s'illuminèrent et ils s'évaporèrent du terrain pour réapparaître dans le salon du rouquin. Ce dernier, assis sur le canapé à lire un livre, leva les yeux pour regarder Sasori, qui l'informa immédiatement de tout ce qu'il savait. Lorsque tout fut convenu entre eux, les deux colocataires quittèrent le logement de leur ami pour rentrer chez eux.

- On a manqué une journée et demi de cours, nota le blond, est ce que tu comptes y aller cet après-midi ?

- Non, je ne pense pas.

- Heureusement, acquiesça-t-il, parce que je n'ai pas envie de bouger non plus.

Les étudiants rentrèrent dans leur appartement et dès que la porte d'entrée fut refermée, Deidara se plaça en face de son ami, l'index pointé vers son visage.

- Regarde tes cernes, lança-t-il d'un ton accusateur, avec notre mission, tu ne t'es accordé aucun repos depuis bientôt une semaine.

- Et alors ?

- Et alors tu vas crever ! Enfin, Saso ! T'es pas un surhomme, arrête de repousser sans cesse tes limites !

Son interlocuteur braqua ses iris sur son ami, percevant clairement l'inquiétude dans sa voix comme dans ses yeux azurs brillants. Il soupira, détournant enfin le regard.

- Entendu Dei, je vais aller dormir.

L'autre parut surpris de gagner aussi facilement, il pencha la tête et fronça les sourcils. Sasori posa sa main gauche sur la chevelure blonde de son acolyte et il l'ébouriffa d'un geste affectif avant de partir vers sa chambre, s'y enfermant. Une fois seul, le jeune homme se frotta les yeux, reconnaissant son état de fatigue, et il retira ses vêtements avant d'aller prendre une douche. Il soupira de soulagement lorsque l'eau brûlante entra en contact avec sa peau, changeant de la sensation désagréable de la pluie battante et glacée d'Ame. Il resta ainsi une vingtaine de minute avant de sortir se sécher, puis ils se glissa sous ses draps et ferma les yeux.

Deidara, quant à lui, resta dans le salon, préférant s'allonger dans le canapé pour poursuivre la série qu'il avait commencée il y a peu, Lucifer. L'étudiant appréciait particulièrement le caractère arrogant du protagoniste, et il aimait beaucoup l'humour qui tranchait la narration avec rythme. Toutefois, il aurait aimé voir un peu plus de spectaculaire, notamment dans les effets spéciaux. Deux heures et demi passèrent et le jeune homme commençait à somnoler devant la télévision lorsque des coups secs retentirent contre la porte. Grognant légèrement, mécontent d'être dérangé, le blond stoppa son épisode avant de se lever jusqu'à la porte pour ouvrir. Il écarquilla les yeux, surpris de faire face à deux policiers en uniformes et d'un homme en costume noir, chacun avec une expression grave sur le visage.

- Bonjour, commença l'un deux d'une voix forte, nous cherchons Sasori Redsands.

Fanfiction Naruto - AkatsukiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant