Chapitre 50 : Zéro tact

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Deidara restait silencieux tout en rangeant les affaires de sa valise dans la commode. Ils avaient loué trois chambres aux total, chacune pouvant accueillir jusqu'à quatre personnes puisqu'elles étaient constituées de deux lits doubles. Pour éviter les problèmes, Hidan avait été mis avec Konan et Pain, quant à Zetsu, Obito et Kisame, qui s'entendaient bien, ils partageaient une pièce. Itachi, préférant le calme, avait suivi le couple, mais se retrouvait maintenant en compagnie du turbulent et immature immortel aux cheveux argentés. Il ne restait donc que Kakuzu, qui, par défaut, se retrouvait avec Sasori et lui. Si le marionnettiste n'avait pas l'air de s'en préoccuper, après tout, l'étudiant commercial était calme, donc cela lui convenait, lui en revanche avait du mal. Il se retrouvait avec deux personnes froides et fermées à toute sociabilité, et cela le mettait mal à l'aise.
- Dites, commença Kakuzu en les fixant, on fait comment pour la répartition des lits ? Vous dormez ensemble dans l'un d'eux et je prends l'autre ? J'aime pas dormir avec quelqu'un, et de toute façon vous êtes proches tous les deux, non ?
Deidara essaya de ne pas réagir, et surtout de contrôler sa gêne. Leur ami pouvait être si direct que ça en paraissait presque agressif. Il se tourna vers Sasori, qui était en train de changer de t-shirt, et repivota aussitôt pour regarder Kakuzu plutôt que son colocataire.
- Euh... moi ça ne me dérange pas, si ça lui convient aussi ?
- Je m'en fous, commenta le marionnettiste dans son dos.
- Super, reprit le blond, toujours fébrile, alors c'est réglé. On devrait rejoindre les autres maintenant, il est temps pour toi de découvrir la surprise, Sori.
L'interpellé lui jeta un regard inexpressif.
- Arrête de jubiler où c'est la dernière fois que j'accepte de te suivre quand je ne sais pas où tu veux m'emmener.
- J'arrêterai pas, c'est trop bien de te voir te poser des questions et rester dans ta frustration. Et arrête de mentir, je suis sûr qu'au fond, tu adores les surprises.
Le marionnettiste souffla, dépité.

**********

Le groupe marchait dans les allées, observant autour d'eux. C'était la première fois qu'ils allaient dans un tel parc d'attractions. Marchant à l'arrière, les mains dans les poches, Sasori ne disait rien. Konan jeta un coup d'oeil par dessus son épaule, et elle ralentit pour être à côté du marionnettiste.
- Tu t'étais attendu à ce genre de surprise ?
- Non, répondit-il simplement en levant les yeux vers elle. Pas du tout. Quand avez vous organisé ça ?
- Il y a quelques semaines, Deidara est venu parce qu'il avait besoin de parler, et comme on est tous tendus, on a décidé d'organiser ça pour prendre un moment chill.
- Il avait besoin de parler ? Il ne va pas bien ?
C'était infime, mais l'inquiétude dans la voix grave du jeune homme n'échappa pas à Konan, qui sourit.
- Si, c'est pour toi qu'il s'inquiète, mais tu le sais déjà. Dis moi Sasori, est ce que tu te rends compte de l'importance que tu as à ses yeux ?
L'artiste resta silencieux un instant, réfléchissant à la question.
- Je crois ? Je ne sais pas trop, je ne me pose pas ce genre de questions.
- Tu mens... Tu te les poses, c'est juste que tu ne veux pas savoir la réponse, et encore moins la dire, parce que ça reviendrait à sortir de ton déni. Deidara est la personne la plus importante pour toi, tu crains que ce ne soit pas réciproque, tu refoules tout pour ne pas être blessé si jamais tu finis déçu. Mais tu ne le seras pas Sasori, il tient à toi, vraiment.
Un cri un peu plus loin les interpella. Hidan et Deidara commençaient à se disputer, et le marionnettiste profita de la diversion pour fuir la conversation en contournant le groupe. Le temps que Konan se tourne vers lui de nouveau, il avait disparu. Elle reporta donc son attention sur les deux éléments perturbateurs.
- Puisque je te dis que je le fais facilement Space Mountain ? s'écria le blond, un air consterné sur le visage. J'ai l'habitude de voler sur un oiseau, alors c'est pas ça qui va me faire peur !
- Et moi je te dis qu'un piaf et un vaisseau spatial ambiance Star Wars, c'est pas la même chose ! Tu vas vomir ton quatre heures à la fin !
- Tu me prends vraiment pour un faible en fait ?!
- Oui ? Et alors, tu vas faire quoi ?
Ils semblaient sur le point de se jeter l'un sur l'autre pour en découdre, mais Kakuzu attrapa le col du t-shirt de son acolyte pour le retenir, et au même moment, Sasori saisit le poignet de son colocataire pour l'empêcher d'avancer. Si Hidan se débattit pour échapper à l'emprise, Deidara pour sa part se figea aussitôt, se retournant pour fixer le marionnettiste qui n'affichait toujours aucune expression. Itachi intervint alors.
- Donc on va faire Space Mountain du coup ?
- Je suis chaud, affirma Kisame, hâte de voir qui des eux a raison. Deidara, je mise sur ton estomac, alors tiens le coup.
- Évidemment, répondit le blond d'un air dédaigneux.
Quand ils ressortirent quelques temps plus tard, Deidara était en pleine forme, et pour fêter sa victoire sur l'étudiant en sociologie, il alla se chercher des sucreries à grignoter. Obito soupira pendant qu'ils attendaient près du stand.
- Je ne comprends pas comment il peut bouffer autant et que ça n'ait aucune conséquence sur son corps. C'est pas humain.
Kisame ricana légèrement.
- Selon mes sources, Sasori aussi se défend bien quand il est défoncé.
Tout le monde se tourna vers le marionnettiste, qui haussa les épaules. Le blond, qui revenait vers eux, sourit alors.
- Dîtes vous que quand c'est lui qui s'y met, même moi je n'arrive pas à le suivre. Il fume, il mange cinq fois ce que je me fais ensuite, c'est épatant.
- En attendant, ça marche, il tue personne, commenta Zetsu qui restait fier d'avoir trouvé une solution efficace pour contrer les pulsions de violence de leur ami.
Les autres hochèrent la tête, d'accord sur la conclusion. Sasori détourna les yeux, mal à l'aise d'être le centre de l'attention, et il leva la main pour piquer une friandise parmi tout ce que Deidara s'était acheté, avant de reprendre la route vers l'attraction suivante. Le blond ne lui fit aucune remarque, et Hidan lança alors, malicieux.
- Ah ouais, Deidara, tu dois vraiment l'aimer Saso. T'aurais tué n'importe qui te volant de la bouffe, mais lui, tu lui dis rien.
Si Sasori était déjà en train de s'éloigner, sans aucune réaction, Deidara lui, fit volte face, le visage devenant écarlate. Il ne pouvait rien dire, ni lui crier dessus pour avoir manqué de tact et de discrétion, car la moindre esclandre de ce genre serait un aveu public. Hidan le savait pertinemment, et il éclata de rire, fier d'avoir finalement sa revanche.


Fanfiction Naruto - AkatsukiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant