Sasori sentait son esprit tiraillé entre le besoin de s'évanouir et la détermination de rester conscient. Les ciseaux dans la main gauche, et de multiples mèches écarlates dans le lavabo de la salle de bain, il avait voulu se couper les cheveux, gênés par leur longueur. Sa captivité avait laissé trop de liberté à sa tignasse déjà sauvage, et il n'en pouvait plus d'avoir constamment des longs fils capillaires dans la bouche dès qu'il dormait ou secouait la tête. Il fixa son reflet pendant un moment. Son teint pâle était encore maladif, il sentait que son corps était faible, et il détestait cela. Tout ce qu'il voulait était reprendre l'entraînement, et ensuite se venger du monde shinobi qui l'avait mis dans cet état. Son regard glissa sur son ventre. Sa convalescence, et les efforts culinaires de son ami lui avaient fait reprendre un peu de poids, mais il restait encore maigre. Ses côtes n'étaient toutefois plus autant visibles que lorsqu'il était revenu de sa longue détention. Deidara s'en sortait bien, surtout qu'il avait conscience d'être un patient atroce. Il entendit alors la porte de sa chambre s'ouvrir, son rapidement suivi d'un juron. Il esquissa un sourire en songeant : « quand on parle du loup... »
- Putain Sasori ! cria la voix depuis la pièce adjacente, t'es encore sorti de ton lit je vais te dégommer ta race !
Son rictus disparut. La scène allait encore l'agacer. Mais il n'était pas surpris. Son acolyte était dans l'excès avec lui, il n'était pas mourant non plus. Une petite voix au fond de son être lui soufflait qu'il était de mauvaise foi, que son état nécessitait ces précautions, et que c'était lui qui était dans l'excès avec ses pulsions autodestructrices. Il refoula cette pensée, dans le déni. Le blond entra comme une furie dans la salle de bain et il se figea, interloqué.
- Me dis pas que tu t'es levé juste pour te couper les cheveux ?
- Ils me gênaient.
- T'es le pire malade à soigner de cette planète.
- Ta gueule.
L'artiste aux cheveux longs combla la distance entre eux, et il lui arracha les ciseaux des mains pour les reposer sur le lavabo. Il saisit l'avant bras de son acolyte pour l'entraîner avec lui hors de pièce. Sasori essaya de résister, mais il était encore trop faible par rapport à d'habitude, et le blond put le traîner derrière lui sans aucune difficulté.
- Lâche moi !
- Encore un mot et je te porte à ton lit au lieu de juste te tenir la main comme à un gamin.
L'étudiant aux cheveux rouges grinça des dents. C'était assurément les pires vacances de son existence. Deidara le fit basculer sur le lit sans ménagements, et il étouffa une plainte sonore. Gémir de douleur serait la meilleure façon de confirmer à l'autre qu'il avait raison. Il avait plus l'air d'un pauvre pantin désarticulé que d'un maître de la manipulation. Le fan de pyrotechnique le borda avec sa couette avant de reprendre la parole.
- Tu sors encore une fois de ce putain de lit et je t'y attache. Ne me regarde pas comme ça, je le ferai. J'ai des cordes et des menottes, ça m'effraie pas. Dors maintenant.
Sasori le regarda de travers avant de bouger pour lui tourner le dos, vexé. Il avait hésité à demander d'où il tenait ce genres d'accessoires, mais il préférait ne pas savoir. Le blond le laissa là, retournant devant sa série, et une heure plus tard, il voulut voir comment se portait son exécrable colocataire. Il entra dans la chambre silencieusement et entendit la respiration profonde du jeune homme. Il s'était donc bien endormi. Tant mieux. Il s'approcha de lui pour le regarder, il semblait si doux assoupi. Un ange tombé du ciel. Sa beauté était supérieure à tout ce qu'il avait jamais vu. Ne pouvant résister à sa pulsion, il glissa ses doigts dans les cheveux écarlates de son ami. Il s'était vraiment bien débrouillé pour sa coupe de cheveux improvisée. Comment avait-il réussi dans son état ? Qu'est ce qu'il ne savait pas faire, décidément ? C'était incompréhensible, un tel talent. Il ne retira pas sa main, le contact était trop doux, il aimait bien trop cela. Il comprit alors qu'il aimait toucher le marionnettiste, et c'était une chose si rare vu la distance que ce dernier instaurait entre le monde et lui même. Le jeune homme endormi s'agita alors, et le blond se figea, craignant de le réveiller. Mais Sasori était plongé trop profondément dans son sommeil, il bougea la tête, approfondissant inconsciemment le contact, et ses lèvres s'entrouvrirent pour laisser s'échapper un léger soupir de bien être. Souriant, attendri, Deidara continua à lui caresser les cheveux avec tendresse.
**********
Deidara marchait dans la rue d'un pas rapide. La petite période de vacances, ou plus exactement de révisions avant les examens, était bientôt terminée, déjà, mais il n'avait pas le droit de se plaindre. Lui en avait profité, à la différence de son acolyte. Les oraux approchaient lentement, et le marionnettiste retrouvait lentement la forme. Du moins, il affirmait se sentir de nouveau très bien, mais le blond restait sceptique, et il continuait à suivre les consignes médicales. Mais il se doutait que cela ne plaisait pas au concerné, aussi essayait-il de ne pas s'absenter trop longtemps. Il entra dans l'appartement et s'annonça.
- T'as deux secondes pour retourner au lit si t'étais encore debout !
Il se dirigea vers la chambre et ouvrit la porte. Vide. Il roula des yeux et se dirigea dans la salle de bain. Personne. Il fit le tour complet de l'appartement, mais son colocataire n'était pas là.
- Il a pas osé sortir ce con ?
Il retourna dans sa chambre pour vérifier quelque chose. Une intuition qui se révéla juste, à sa grande horreur. Le téléphone de Sasori était posé sur la table de chevet. Son cœur loupa un battement, et il imagina les pires scénarios. Il était bel et bien parti, mais pas dehors. Il était de l'autre côté.
- Oh l'enfoiré...
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Fanfiction Naruto - Akatsuki
FanfictionDe simples étudiants. Vraiment ? Réunis dans la vie réelle par leurs études et leurs vies sociales. Réunis ailleurs par leur désir d'amener la paix par la domination totale. Et si le monde faisait face à de jeunes adultes emplis de rêves et d'ambiti...