Chapitre 60 : Sans réponse

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Deidara était essoufflé, il se retourna, cherchant son partenaire du regard, pour le trouver au milieu du champ de bataille, couvert du sang de leurs ennemis. Il s'approcha. Pain leur avait demandé de se rendre en urgence de l'autre côté, car une équipe de ninjas d'élite avait trouvé l'un de leurs repaires et commençait à l'inspecter. Le chef de l'Akatsuki avait donc missionné les deux artistes pour aller éliminer toute la troupe, et ainsi s'assurer qu'aucune information ne reviendrait aux grandes nations, et surtout pas la position du lieu. Ils avaient combattu dans l'antre pendant de longues minutes, et Deidara étant limité dans son potentiel explosif pour ne pas détruire le lieu, Sasori avait du recourir à ses techniques de corps à corps en plus de ses pantins. Mais il n'avait pas été poussé dans ses retranchements au point de devoir activer son propre corps dans sa version articulée.
- Tu vas bien ? demanda le porteur de la bague Azur à son équipier.
- Oui, pourquoi ? répliqua aussitôt l'artiste taciturne.
Le blond soupira, se rattachant correctement les cheveux après les efforts physiques que la bataille avait demandé.
- Ils étaient d'un niveau bien supérieur à ce qu'on combat d'habitude, je voulais juste vérifier que t'avais pas été touché. Je n'ai pas pu jeter un oeil à ce que tu faisais vu que mes adversaires occupaient toute mon attention, mais il me semble t'avoir vu voltiger à un moment ?
Le marionnettiste le regarda en silence un moment, avant de répondre doucement.
- C'était rien. Je n'ai aucune blessure, mais si tu ne me fais pas confiance, tu n'as qu'à vérifier.
- Je te fais confiance, Sori, mais admets que tu ne prêtes pas beaucoup d'attention à ta santé.
- Mmh.
Deidara sourit légèrement.
- Je n'obtiendrais probablement pas mieux, mais sache que je prends ça pour un oui. Allez nettoyons ce bordel, sinon Pain va nous reprocher de laisser des cadavres dans le repaire.
Les deux ninjas s'activèrent pour se débarrasser des corps, et l'artiste aux cheveux longs trouva que son ami était quelque peu différent, il semblait un peu distrait. En général, il faisait tout pour nettoyer derrière lui avec rapidité, n'aimant pas traîner, ni perdre de temps, pourtant, cette fois, il était assez lent. Son partenaire ne s'en formalisa pas trop, après tout, Sasori était aussi souvent perdu dans ses pensées, c'était probablement encore le cas. Les deux criminels utilisèrent leurs chevalières pour revenir dans leur monde, et Deidara alla aussitôt s'affaler dans le canapé de leur appartement. Son colocataire se dirigea vers sa chambre sans rien dire. Il ne fallut que quelques secondes pour que le blond n'entende le bruit sourd d'un corps qui chute, et il se précipita pour trouver le marionnettiste au sol, grimaçant de douleur, et le visage blême.
- Putain il t'arrive quoi ?
N'obtenant aucune réponse, il s'apprêta à poser une autre question, mais il remarqua alors du sang qui commençait à s'écouler du nez et de la bouche de son acolyte, ce dernier luttait pour garder les yeux ouverts. Il alla chercher son téléphone pour appeler Konan, puis Pain, mais aucun des deux ne décrocha. Qui d'autre que la jeune femme avait des connaissances médicales pour ausculter son équipier ? Il baissa les yeux vers Sasori, le seul autre membre du groupe qui pouvait soigner, c'était le marionnettiste lui même. L'étudiant aux cheveux longs n'avait pas le choix, il composa le numéro des urgences, les mains tremblantes, et demanda une ambulance, pendant que Sasori avait de plus en plus de mal à respirer correctement. Pris d'une douleur atroce dans la poitrine depuis le combat, le jeune homme avait cru qu'il ne s'agissait que d'un hématome violent suite au coup qu'il avait reçu, mais quand il avait commencé à sentir des vertiges, il s'était douté que la réalité était toute autre. Il se rendait maintenant compte que son état était sans doute plus grave qu'il ne l'avait imaginé. Il aurait voulu dire à Deidara de ne pas appeler les secours, que cela risquait de compromettre leur secret, mais il n'en était pas capable, et visiblement, il ne pouvait pas rester ainsi. Le téléphone dans sa main, Deidara s'agenouilla près de lui.
- Reste avec moi, ne meurs pas, s'il te plaît, ils vont arriver, ne t'inquiète pas.
S'il en avait eu les moyens, Sasori lui aurait fait remarquer que c'était plutôt lui qui s'inquiétait. Ses sens étaient tellement instables qu'il en perdit la notion du temps, et il arriva à peine à discerner le brancard et les personnes qui approchaient de lui pour le transporter. Sa vision se fit de plus en plus trouble, et il perdit connaissance au moment où il entra dans l'ambulance.

**********

Deidara faisait les cent pas dans la salle d'attente de l'hôpital. Cela faisait maintenant des heures qu'il était là, la boule au ventre, à se demander si Sasori était encore vivant. Depuis qu'il était monté dans le véhicule avec lui pour l'accompagner, il n'avait fait que constater la panique de l'équipe médicale quant à l'état de son ami. Dès qu'ils étaient arrivés sur place, le brancard avait été amené dans l'un des services d'urgences, et le personnel lui avait demandé de patienter. Mais il n'avait aucune nouvelle, depuis maintenant trop longtemps, et l'ignorance le rongeait. Plusieurs personnes étaient passées dans cette salle, toutes étaient reparties avant lui, et il était désormais seul, la soirée était commencée, et la plupart des patients était dans des chambres, ou repartis après leurs rendez-vous. Un médecin entra alors dans la pièce.
- Bonsoir, vous êtes le colocataire de Sasori Redsands ?
Deidara se précipita vers lui.
- Oui, comment va-t-il ?
- Nous avons enfin stabiliser son état, mais il n'est pas encore sorti d'affaire, il est toujours au bloc opératoire. Je suis venu vous voir car nous manquons d'informations sur ce qu'il s'est passé, vous avez dit au téléphone qu'il s'était écroulé comme ça, soudainement ?
Le blond hocha la tête.
- Nous sommes sortis faire du sport, et en rentrant, il est allé dans sa chambre, et il est tombé.
- Quel sport ?
- De la course, et un peu de musculation.
Le médecin nota ce qu'il disait, puis il le regarda par dessus ses lunettes, un air suspicieux sur le visage.
- Il ne s'est rien passé durant cette sortie ?
- Non, pourquoi ?
- Votre ami a plusieurs de ses organes vitaux perforés, un poumon, et la rate. Il a fait plusieurs hémorragies internes, et je ne sais même pas comment il peut être encore en vie. Et en général, ça n'arrive pas comme ça, sans rien. Il faut un choc extrêmement brutal, comme se prendre un bus par exemple.
Deidara revit brièvement le souvenir de son champ de vision latéral, le moment où il avait vu son coéquipier voltiger après un coup. Sasori avait donc bel et bien été touché, et même gravement, mais il avait menti, et il avait fait comme si de rien n'était. Il comprenait mieux à présent pourquoi il avait pris son temps pour nettoyer le repaire. Il avait du souffrir énormément en portant les cadavres pour s'en débarrasser et le tout sans se plaindre une seule fois. Et lui n'avait rien remarqué. Se rendant compte qu'il s'était perdu dans ses pensées, l'artiste répondit d'une voix neutre.
- S'il s'était pris un bus, je pense que je l'aurais remarqué. Il ne va pas mourir ?
L'homme le regarda de nouveau avec attention.
- Il est encore trop tôt pour le dire. Je vous avertis également qu'avec des telles blessures, j'ai été obligé de le signaler, et il va probablement y avoir une enquête pour comprendre ce qu'il s'est passé.
Il partit ensuite, et Deidara se sentit tomber sur une chaise. Il n'arrivait pas à y croire, à se rendre comte de ce qu'il se passait. Sasori était entre la vie et la mort, et il pouvait le perdre à chaque seconde.


Fanfiction Naruto - AkatsukiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant