Chapitre 29

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Jamie ne répond pas à mon dernier SMS, mais en milieu d'après-midi, quelqu'un sonne à la porte. Et si c'était lui?

Un homme se tient devant la porte. Oh... Bon sang, j'ai encore oublié de fermer le portail.

- Bonjour, j'ai une livraison pour mademoiselle Tilsit.

- Euh... Oui, c'est moi.

Une livraison? C'est quoi ce truc...

- Signez ici s'il vous plait, dit-il en me tendant un petit calepin.

Il me tend ensuite un paquet qui me semble étonnamment léger pour sa taille. Il s'en va et je ferme le portail derrière lui.

Une fois à l'intérieur de la maison, je déchire l'emballage à la hâte.

A l'intérieur, il y a un jean, identique à celui que j'ai acheté ce matin. Je fronce les sourcils. Sur l'étiquette, je lis Dolce & Gabanna.

Il y a deux robes et trois hauts, étrangement similaires à ceux que j'ai choisis également ce matin. Sur toutes les étiquettes: Dior.

Une magnifique paire d'escarpins, bien plus jolie que celle de chez h&m. L'inscription sur l'étiquette me coupe le souffle... JimmyChoo. Bordel de merde.

Et enfin, il y a un mot :

Sam,

J'ai trouvé comment tu pourrais te faire pardonner...

Accepte ces vêtements, et ... Porte la robe rose avec les escarpins pour le dîner de ce soir.

Jamie.

Oh... Cette petite Cendrillon peut aller se rhabiller. C'est la chose la plus... Romantique? Qu'on ne m'ait jamais fait... Je fonds. Il est allé jusqu'à trouver pratiquement les mêmes vêtements que j'ai achetés en les remplaçants par des marques de luxe. C'est... Gonflé mais incroyablement mignon et attentionné. Tu ne peux pas accepter... Si je peux! Non, tu ne peux pas... Bon d'accord je ne peux pas. Je sors dans le jardin pour prendre mon téléphone.

Je ne peux pas me faire pardonner en acceptant ce somptueux présent...

Bon sang, j'espère que Rebecca ne fouine jamais dans son portable... Je doute que son cadeau fasse parti du "contrat".

Si, tu peux. Je t'en voudrais vraiment si tu ne le fais pas...

Non, c'est trop.

Sam... Tu es vraiment chiante ! Je ne les reprendrai pas. A ce soir !

Je souris comme une débile. Il me rend vraiment niaise.

D'accord... Merci. C'est magnifique.

Tu es pardonnée.

Ce type est incroyable. C'est moi qui suis sensée me faire pardonner (alors qu'en réalité il ne m'en veut même pas), mais c'est lui qui m'envoie un cadeau... Ilt'offrecesvêtementspouréviterquetuluifassehonteavectesvêtements"made in China". Cette fois je file un coup de tête à cette voix sournoise. Même si elle a raison, ça reste un geste des plus attentionnés.

En fin d'après-midi, Kristen m'observe d'un oeil avisé, scrutant chaque détail de mon visage et de ma coiffure. Ça fait au moins une heure qu'elle travaille avec minutie. D'un coup, elle affiche un sourire radieux.

- Waou... Tu es incroyable, dit-elle avec fierté.

Même si elle est incroyablement douce et amusante, je ne peux m'empêcher de l'aimer d'avantage maintenant que je sais qu'elle est la soeur de Jamie. Le même sang coule dans ses veines. Putain, voilà que je me mets à penser comme un vampire en chaleur.

La robe Dior qu'elle m'a aidée à enfiler est incroyable. Simple, coupe droite, bustier sans bretelle, dont la longueur s'arrête au-dessus des genoux. Son rose pâle fait ressortir mon bronzage. En deux jours, je ne me suis jamais sentie aussi jolie que durant 21 ans d'existence.

Kristen m'a ajouté des extensions, je ne savais même pas que ça existait. Elle a attaché le tout en une queue haute et camouflé l'élastique en enroulant des mèches tout autour. Le maquillage est "nude", relevé par une bouche rose/corail.

J'aimerais pouvoir rester comme ça toute ma vie. Quand je regarde mes pieds dans les Jimmy Choo, j'ai l'impression que ce ne sont pas les miens. Qui a dit que l'habit ne faisait pas le moine?

Lorsque je termine d'écrire un mot pour Nate, un bruit de klaxon dehors m'affole. Ils sont là. Mon stylo se met à trembler et ma bouche s'assèche.

Jamie est appuyé contre la voiture, la tête légèrement inclinée sur le côté et les yeux relevés en ma direction. Il est... Pfou... Sa chemise ajustée sublime son corps savamment sculpté. Sans un mot, sa bouche se fend en un sourire en coin destructeur et ses yeux légèrement plissés se chargent d'une lueur de malice dont lui seul connait la raison. J'en perds l'équilibre, déjà haut perchée sur mes talons. Il me fait entrer à l'arrière de la voiture et m'y rejoins. Le compartiment avant est séparé par une vitre teintée et... Les deux gorilles ne sont pas là.

Comme d'habitude, sa cuisse touche la mienne. À chaque fois qu'on se voit, on est toujours en contact physique. J'ai soudainement chaud.

- Où sont Jeffrey et Edden?

- Ils nous rejoignent devant le restaurant. On n'aura pas à marcher. Les paparazzis savent qu'on y va, me dit-il d'une voix de velours.

Les symptômes du virus "Jamie" recommencent à m'accabler.

- Tu es sublime, chuchote-t-il en scrutant la vitre qui nous sépare du chauffeur.

Aucun son ne sort de ma bouche à part un petit souffle apeuré. Il tape un coup sur la vitre et la voiture démarre. Je me demande si c'est Fred qui conduit.

- Encore merci pour les vêtements, dis-je gênée.

Il faut que j'arrête de fixer sa bouche.

- Ça valait le coup, dit-il en baladant son regard gris sur moi.

Le sang me monte aux joues. Je détourne le regard vers la fenêtre à ma gauche. Je l'entends sourire.

Sa main est posée à plat sur sa cuisse. Et ma main est posée sur la mienne. Soudain, je sens une petite caresse sur ma peau. Je jette un petit coup d'oeil... Il regarde par la fenêtre à sa droite, l'air de rien, et son auriculaire est tendu vers ma main, cherchant désespérément un rapprochement. C'est trop mignon. Je dois faire un effort supplémentaire pour respirer.

Je succombe et je tends mon auriculaire vers le sien. Je m'attendais à ce qu'il se retourne pour me regarder, mais il n'en fait rien. Il caresse mon doigt avec le sien. Lentement... Si lentement... C'est une torture. Ce petit geste de rien est absolument sensuel. Une vague de chaleur me traverse et semble arrêter sa course dans le bas de mon ventre. Je suis obligée d'entrouvrir les lèvres car mon nez n'arrive plus à pomper suffisamment d'air.

Puis nos petits doigts amoureux s'attachent l'un à l'autre, pour former un crochet.

Sa tête se tourne enfin vers moi. Ses lèvres à lui aussi sont entrouvertes. Son souffle me nargue. Embrasse-moi Jamie, embrasse-moi. Il se rapproche, avec une lenteur exaspérante... Oui, c'est ça, embrasse-moi. Mon dieu il est si beau et je me sens si belle sous son regard de braise. Il me regarde intensément et plus il s'approche, plus sa respiration se saccade. Je te veux...

Zzzzzzziiiiiiiiiiiiiiiiiiiii... (la vitre du conducteur se baisse).

Bordel

Jamie a un réflexe de recule et son doigt se détache brutalement du mien. Nonnn... Mon baiser... Le conducteur, inconnu au bataillon et accessoirement "briseur de rêves", se retourne légèrement.

- Nous sommes arrivé Monsieur

Miss GreyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant