Chapitre 18

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Je ne sais pas trop si mon coeur bat à tout rompre ou si je suis en train de faire une crise cardiaque. Je respire tellement fort que quelques-uns de ses cheveux en bataille se mettent à virevolter un peu. Son regard intense devient brusquement plus léger et une lueur d'amusement s'allume sur son visage. Il connait l'effet qu'il a sur moi et il en joue.

- Sam?

- Mmh?

Je suis complètement à la ramasse. Son petit geste... Avec son doigt... C'est comme si on m'avait injecté une dose de Jamie dans les veines.

- Sam... Répète-t-il.

- Oui...

- Je vais aller payer, chuchote-t-il. Tu vas pouvoir marcher?

Il sourit de toutes ses dents, satisfait de son pouvoir de séduction. Je me ressaisis subitement.

- Bien sûr que oui, je peux marcher!

Il s'éloigne en étouffant un rire.

Lorsque nous sortons dans la rue, je constate qu'on a carrément installé des barrières métalliques de chaque côté de l'entrée du restaurant, de façon à créer un couloir qui mène à la chaussée. Au bout de ce couloir de fortune, quelqu'un a garé la voiture de Jamie. Sûrement un des agents.

Encore une fois, les flashs et les réflexions fusent. Les cris hystériques, les pleurs, les malaises. Bon sang!

Lorsque Jamie démarre en saluant la foule, des gens se mettent à courir derrière la voiture et des paparazzis se ruent sur leur camionnette pour nous suivre.

Dans une ruelle isolée, Jamie gare la voiture et m'ordonne de descendre. Jeffrey prend la place de Jamie et nous montons dans la voiture noire de l'équipe de sécurité. Nous partons d'un côté et Jeffrey de l'autre. Ainsi nous arrivons à semer les photographes. Il y'a quatre agents avec nous. Si Jamie tentait réellement de me séduire, tu parles d'une intimité!

Le trajet jusque chez Nate est silencieux. La cuisse de Jamie est une énième fois collée à la mienne mais je ne m'y habitue toujours pas. À chaque secousse, on dirait qu'un courant électrique passe entre nous. Je suis probablement la seule à ressentir ça. Il a déboutonné deux ou trois boutons de sa chemise. Il est... Il faut que j'arrête de le regarder plus que ne l'autorise la courtoisie.

Le quartier est plutôt silencieux malgré qu'il ne soit pas encore onze heures du soir. Sur la plage au loin, il y' a quelques feux de camp qui s'élèvent dans le ciel, et un doux son de guitare lointain accompagne celui des vagues qui se brisent sur le sable. C'est vraiment apaisant. Très loin du décor dans lequel je me suis retrouvée ce soir. Jamie est sorti de la voiture pour me raccompagner jusqu'au perron. Un vrai gentleman.

Ses mains sont dans ses poches et on dirait presque qu'il est stressé ou gêné, je ne sais pas trop.

- J'ai passé une bonne soirée Jamie, merci.

- Ce n'était pas si mal, pour un faux rendez-vous galant...

Il a un demi-sourire qui s'efface trop vite. Qu'est-ce qu'il a d'un coup?

- Bonne nuit Sam, dit-il en posant sa main sur ma joue.

Il me tourne les talons sans attendre ma réponse, me laissant pantelante et troublée. C'était... Bizarre. Quand la voiture disparait, je suis comme délivrée d'une hypnose et je me décide enfin à tourner la poignée de la porte.

Merde! C'est fermé à clé. Nate m'a dit qu'il allait se coucher tôt ce soir. Il va à la fac de bonne heure demain. Je fouille dans mon sac pour trouver le double de clé. Il fait beaucoup trop sombre et je perds patience. J'attrape mon Samsung pour me servir du flash.

Lorsque je déverrouille l'écran, la bile me monte à la bouche.

23 appels en absence de Thomas et un message:

Thomas.

Tu n'es qu'une pute.

Miss GreyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant