9 (fin)

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— Nooooooon ! je hurle ma détresse, dans cette pièce toute noire, tremblant de tout mon être.

Je ne supporte plus tout ce qui m'arrive. Les menaces. Mon amour incontrôlable pour Mathias. La désobéissance de ma fille. Mes crises d'angoisse à répétitions. Et viennent s'ajouter à présent ces horribles cauchemars. Comment ne pas stresser dans ces circonstances ?

Je vais finir par mourir de peur, tellement tout ce que je vis endormie ou éveillée me semble réel.

Je ne parviens pas à me calmer, je revois tout le sang éparpillé sur mes vêtements. Instinctivement, je secoue mon tee-shirt comme pour effacer les marques de ce crime atroce. Mes mains tremblotent encore, emportant avec elles tout le reste de mon corps.

— Paloma ? Qu'est-ce qui t'arrive ? débarque Matt dans ma chambre tout affolé.

Il allume la lumière, s'assied auprès de moi, très inquiet, alors que je tente de reprendre le contrôle de mes membres, sans succès. Il attrape mes mains dans les siennes afin de les apaiser. Et c'est à ce moment là, que les images de mon rêve me reviennent de plein fouet, encore plus horribles que je le pensais, ce qui me fait sursauter sur place.

— Eh ! me lâche t-il les mains, surprit par ma réaction, avant de s'alarmer. Qu'y a-t-il mon ange ?

Je ne parviens pas à le rassurer, mes mots restent coincés au fin fond de ma gorge.

Je suis si terrifiée à l'idée que tout ceci soit vrai, que mon songe se réalise sous mes yeux sans que je ne puisse y faire quoique ce soit, que je ne parvienne pas à me ressaisir. Je panique de plus belle. Je suffoque, tellement l'appréhension est grande.

Je vois le père de ma fille devenir livide sous mes yeux, avant que celui-ci se reprenne, et me recueille fortement dans ses bras, tout en essayant de me calmer.

— Tout va bien ! Ce n'était qu'un mauvais rêve.

Mais je revois encore et encore dans mon esprit toute l'atrocité des évènements. C'est comme si je les voyais en direct. Comme si j'étais présente, en ce moment même, dans ce village qui m'a vu grandir, dans cette rue, près de chez mes parents. Je suis spectatrice de cet accident sans pouvoir rien y faire. C'est déroutant et carrément flippant !

— Ma belle ? Respire ! Il ne va rien arriver à notre fille, ni à toi, tant, que je serais de ce monde. Je ne laisserai jamais personne vous faire du mal. Crois moi !

Cela m'apaise un peu, mais pas totalement. Je laisse aller mon chagrin. Mes yeux pleurent en trombe, sans que je puisse les stopper, mouillant à foison le torse de mon dernier amant.

Mais après un long moment, ma tête commence à se vider de ce mal. Et au fur et à mesure, qu'il m'étreint tout contre lui, il fait disparaître mon angoisse et ma détresse. Je pleure toujours et je dois dire que cela me fait du bien.

Il ne dit pas un mot. Il se contente juste de me serrer, de plus en plus fort, auprès de lui, me faisant sentir qu'il est bien là, et qu'il n'ira nulle part ailleurs tant que j'aurais besoin de sa présence près de moi.

Les minutes s'écoulent et nous restons ainsi, immobile, sans dire un mot. Je vais mieux, je pourrais me défaire de son étreinte, mais j'ai peur de paniquée de nouveau s'il s'éloignait. Ma sérénité et ma tranquillité mentale dépendent de lui.

Puis, sans qu'il s'y attende, Mathias commence à fléchir, l'une de ses mains qui me tenait fermement à lui, se délie et descend jusqu'à mes fesses qu'il ne fait que frôler de ses longs doigts. Ce geste inconscient et imprévu réveille en moi de minuscules picotements sur toute ma peau. Par réflexe, sa main se relève instantanément, effleurant de nouveau mon derrière, et vient se poser directement sur ma nuque dénudée, ce qui provoque des milliers de papillons dans tout mon corps.

Je ne devrais pas ressentir ça, du moins, pas envers lui, mais c'est plus fort que moi. Cet homme me perturbe au point que j'en oublie tout, même le fait qu'il n'est pas fait pour moi. Ses longs doigts rugueux me caressent le cou, et je ne réponds plus de mon corps. Tout mon organisme le réclame avec vigueur.

Je relève ma tête pour lui faire face, afin de m'écarter de lui, avant que l'inévitable n'aboutisse, mais c'est tout l'inverse qui se produit. Ses yeux intenses se fixent aux miens, et comme à chaque fois que cela arrive, je ne suis plus maître de moi. Ma peau, mes os, mon sang, mes organes et surtout mon sexe se laissent emporter par la boule de désir qui m'envahie de part et d'autre. Je ne sais plus où je suis, ni pourquoi, mais peu importe, seul mon envie d'être satisfaite me guide dans mes gestes et mon attitude.

Nos bouches se jettent l'une sur l'autre, puis c'est au tour de nos langues de valser, encore et encore, en parfaite harmonie et en profusion. Il se dépêche de me dévêtir sans quitter mes lèvres, étant plus impatient que moi pour une fois. Je me retrouve donc, en moins de deux, toute nue.

Puis, il m'allonge en travers sur son lit, me regarde comme s'il attendait que je lui dise quoi faire, mais je n'en fais rien, alors il fait glisser son regard sur mon corps déjà en transe. Et lorsque ses yeux plongent sur mon intimité, je me contracte immédiatement, faisant enflammer toute cette partie de mon corps. Il le devine, car un joli sourire de satisfaction s'empare de son visage.

Tout en revenant vers ma figure, je le regarde se débattre avec son caleçon récalcitrant qui lui colle au derrière. Son air amusé s'efface un court instant pour laisser place à son embêtement. Il parvient finalement à s'ôter le seul vêtement qu'il portait, ce qui m'offre une délicieuse vu sur son entre jambe déjà très en forme. Je n'ai pas la chance de savourer cette situation plus longtemps, que son engin perd aussitôt de sa vigueur sous mon regard désabusé. Je ne comprends pas ce qui arrive. Je jette une œillade à l'homme qui devait être mon amant du soir, et le trouve complètement déboussolé. Mon corps se refroidit subitement laissant place à l'incompréhension.

— Tout va bien ? je finis par lui demander des explications.

Et pour toute réponse, je n'ai droit qu'à sa face totalement déconfite. Que se passe t-il ? Pourquoi se revirement de situation ? Ai-je fait quelque chose qui lui aurait déplu ? Est-il en train de me punir pour ma énième fuite de ce matin ?

Tout se bouscule dans ma tête, alors qu'il remet son caleçon et s'assied sur le coin de son lit en collant sa tête entre ses mains. Il reste ainsi pendant de longues secondes, qui me semblent durer une éternité, sans dire un mot.

Tandis, que je m'apprêtais à me rhabiller et à me recoucher, convaincue qu'il ne me dirait rien ce soir, il me sort tout en me fixant de ses beaux yeux pleins d'émotion, près à verser une larme :

— Je ne pouvais pas... Tu comprends ? Tu l'aurais sûrement regretter demain... et je ne suis pas disposer à en faire encore les frais. Je t'aime ! Je te désire bien plus que n'importe qui sur cette terre. Et je voudrais faire ma vie avec toi... il s'arrête un instant, se demandant s'il doit ou non poursuivre, avant de reprendre son monologue. Mais toi, en revanche, tu ne sais pas ce que tu veux. Tu m'aimes, ça n'en fait aucun doute pour moi. Mais tu t'aventures toujours à me fuir, pourquoi ? Toi, seule, à la réponse. Et tant que tu ne sauras pas ce que tu veux réellement et ce que tu attends de moi, ce genre d'étreinte entre nous ne se produira plus. Je dois être fort pour nous deux ! termine t-il en me vissant du regard, ce qui me perturbe davantage que ces mots.

Puis, il se relève, m'embrasse sur le front et quitte la pièce sans se retourner, me laissant, là, toute seule, dans mon incompréhension et mon illusion. 




Publié le mercredi 21 avril 2021

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Et voilà, j'espère que cette fin de chapitre vous a plu ? 

On se retrouve samedi pour la suite. 

Bonne journée ! 

L'initiation à L'amour Désir et Amour Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant