17 (suite)

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— Ce n'est pas moi qui aie tout révélé à ton homme.

— Non ! Mais tu n'as pas pu retenir ta langue avec le tien.

— Comme tu le sais, on passait nous aussi par une phase très compliquée Tiago et moi, suite à l'opération de son frère. Il se devait de se montrer à la hauteur du grand Mathias De Barosa, et pour cela, ses enfants et moi, on passait en seconde position, voire même en troisième... elle s'arrête, reprenant son souffle, et s'asseyant sur mon grand lit tout beau, tout propre.

Elle semble encore très émue par l'année de sa grossesse. Je sais qu'ils ont failli se séparer quelques mois après la naissance de leur fils, mais ils ont tenu bons.

— Mon mari était venu, sans prévenir, nous rendre visite à Touro, ce même week-end où ma mère nous a appris que tu étais en pleine dépression post-partum, et qu'elle devait rester à tes côtés sûrement pour les quatre ou cinq semaines à venir. J'étais pas bien, je m'inquiétais pour toi, et j'avais peur de faire moi aussi une dépression...

— Alors tu lui as tout dit ? j'insinue pensant savoir la suite de l'histoire.

— Non ! Ce week-end là, j'ai réussi à garder pour moi ton secret. Mais les jours défilaient et plus ton état dépérissait, alors je paniquais de plus belle. Je n'étais pas bien. Et Tiago a commencé à s'imaginer des choses. Il pensait que je le trompais, que je ne l'aimais plus, que j'allais le quitter... Tout ce que je lui disais n'avait pas l'air de le rassurer, au contraire, il devenait de plus en plus méfiant... Et j'ignore comment ça c'est réellement produit, je ne sais pas s'il m'accusait encore d'une chose que je n'avais pas fait, ou de mon non-amour comme il avait tendance à le décrire à l'époque, tout ce que je me souviens, c'est que j'étais à bout et c'est sorti sans même que je m'en rende compte. Quand j'ai compris l'erreur, il était déjà trop tard. Tiago avait déjà raccroché et s'était empressé de le raconter à son frère... Je suis désolée !

— Tu aurais pu me le dire ? dis-je dépitée, tout en prenant place auprès de ma valise à moitié vide.

— J'aurais pu oui ! Mais tu n'étais pas en état pour entendre quoi que ce soit. J'avais peur d'empirer les choses avec mon annonce. Alors j'ai préféré attendre que tu ailles mieux. Et les semaines se sont écoulées, puis les mois... et j'ai pensé finalement qu'il ne fallait pas remuer le couteau dans la plaie. Pardonne moi, s'il te plait ? me supplie t-elle avec larme à l'œil.

Je ne sais plus quoi penser... Elle a certes tout dit à Tiago, mais c'était juste pour sauver son couple. Elle ne l'a pas fait pour mal. Mais la seule chose qui me vient à l'esprit c'est que ma vie aurait été toute autre, si j'avais décidé de ne pas redonner une nouvelle chance à mon amour.

— Te rends tu comptes qu'il aurait pu se servir de ça contre moi ?

— Mathias ne ferait jamais un truc pareil. Il est fou de toi ! Paloma, j'ai côtoyé ton homme pendant sa convalescence et je sais que s'il est encore parmi nous, c'est pour toi. Il s'est battu comme un forcené pour être auprès de toi. Il n'aurait jamais rien fait qui puisse te nuire, et encore moins maintenant.

Elle n'a pas tort, du moins, je ne pense pas non plus, que De Barosa aurait intenté un procès contre moi. Mais l'avenir est si grand et si tempétueux, que j'ignore ce qu'il me réserve. Et on ne peut pas dire que je sois très vernie.

— Je dois t'avouer que quand j'ai rencontré ton bel étalon la première fois, j'ai eu du mal à croire qu'il pouvait être ce genre de mec.

— De quel genre tu parles ? ne comprenant pas où elle veut en venir.

— Le genre qui ferait tout et n'importe quoi pour l'amour d'une femme. Après réflexion, son frère pense qu'il n'avait pas encore trouvé la bonne, et que c'était pour cela qu'il collectionnait les filles, avant toi.

Mais il a tout faux, à vrai dire, pas totalement. Je connais la véritable raison, qui poussait mon homme à ne pas s'engager. Il avait peur, c'est aussi simple que ça. Il ne voyait pas se rajouter une souffrance, en plus, de celle, qui devait supporter au quotidien, sa maladie de cœur. Cependant, il est hors de question que je discute de cela avec elle. Ça ne l'a regarde pas.

— Oui, sûrement, me rallié-je à ses dires. Maintenant, si tu veux bien me laisser ? Il faut que je me trouve une tenue qui ne fasse pas trop provençale.

— Pourquoi ? Tu es très bien comme ça !

— Ce n'est pas au goût de ta belle-mère... je prononce en farfouillant dans ma minuscule valisette.

J'aurais dû emporter toutes les robes que j'avais, au lieu de ce fouillis sans nom. Je n'ai pris que deux pantalons, une jupe et la robe la plus jolie de mon dressing, rien qui ne puisse convenir à notre hôte, j'en ai bien peur.

Je ne donne pas cher de Mathias ! Il aurait pu me prévenir ! Si je l'attrape hors de cette maison, il va passer un sacré mauvais quart d'heure.

— Alors c'est ça, tu veux faire bonne impression ?! J'ai la tenue qu'il te faut. Attends moi ici ! Je reviens.

Elle disparaît et met une éternité à revenir. J'espère qu'elle ne s'est pas perdue dans cet interminable couloir, qui doit longer toutes les chambres de l'étage. En attendant qu'elle revienne je scrute la vue que m'offre ma suite. Et je dois dire qu'elle est très reposante. On ne voit aucune habitation dans les alentours, juste un énorme champ où sont implantés des dizaines d'arbres, tous dépourvus de feuilles, ce qui m'empêche de les reconnaître. Au loin, sur la colline, se trouve une multitude de vignes. Appartienne t-elle à la famille De Barosa ? Je ne saurais le dire. Mathias ne m'a jamais dit que sa famille était propriétaire d'un vignoble.

— Je crois qu'elle va t'aller à ravir ! débarque enfin Luna dans ma chambre, avec une sublime robe dans les bras. Elle devrait te saillir à la perfection. Aller ! File l'enfiler ! me ramène t'elle à la réalité, alors que j'étais hypnotisée par le vêtement qu'elle me prête.

Sa couleur est exactement ce à quoi je m'attendais pour les circonstances. Son rouge foncé m'ira au teint. Et son tissu de bonne facture, d'une légèreté visible, ne me fera pas me sentir étriquée.

Je ne me fais pas prier et m'en vais dans ma salle de bain privative, m'habiller. C'est une robe cache-cœur. Elle dévoile un peu ma poitrine sans trop en montrer. Et elle descend jusqu'à mes genoux, ce qui me ravie, je la voyais un peu plus courte sur le portant. Je ne pouvais rêver mieux, moi, qui ne me sens pas très à l'aise avec des minijupes, là, il n'y a pas de problème. Je ne vais pas passer ma journée à baisser le tissu en permanence.

— Merci Luna ! Elle est parfaite ! je lui crie de l'autre côté du mur. 



Publié le mardi 20 juillet 2021

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Et voilà, j'espère que cette suite vous plait ? 


Bon week-end et bonnes vacances ! 

On se retrouve prochainement, quand ? Je ne saurais le dire... 

L'initiation à L'amour Désir et Amour Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant