L'initiation à L'amour Désir et Amour Tome 2

16 (fin)

Cela fait plus d'une semaine que ma mère me bassine avec Noël, et moi, je ne sais pas quoi lui dire. Je n'ai pas encore eu le courage d'en discuter avec Paloma. Je connais d'avance sa réponse. Et ce n'est pas ce que j'aimerais entendre, ni ma mère par conséquent. Alors comment faire ?

Quoi qu'il arrive, je dois absolument parler à mon adorable petit ange de l'invitation de mes parents pour les fêtes. Je ne peux plus reculer. Ma mère a besoin d'une réponse dans la journée pour prévenir le traiteur. Donc, quelques soient les désirs de ma belle, il faut que je le sache, afin d'en informer la grande Madame De Barosa, qui est très capable de débarquer ici, pour s'entretenir avec nous deux, et je préfèrerais éviter tout le mélodrame que cette rencontre peut provoquer.

D'ailleurs, j'ignore ce qu'à prévu Paloma pour les fêtes de fin d'année. Je sais que nos retrouvailles sont venues chambouler tous ses projets. Mais qu'en est-il réellement ?

Pour le moment, on ne croirait pas que Noël est dans moins de soixante-douze heures. A part le petit sapin qui prône sur une malle à l'entrée du salon, il n'y a rien qui fait penser qu'on est presque fin décembre. Pas le moindre petit gâteau à l'horizon, ni de chocolat... En plus, nous n'avons rien acheté pour Cristel ensemble.

J'ai bien demandé à Marta de faire quelques emplettes à ma place, mais je doute que la mère de ma fille soit d'accord pour toutes mes folies. Je vais devoir faire un choix entre la bicyclette multicolore et l'ordinateur dernière génération pour enfant de son âge, mais cela est très difficile, quand on ignore ce qui plairait réellement à son enfant.

Apparemment, elle aurait commandé au Père Noël, tout ce qu'il y avait sur le catalogue de jouet. En sachant cela, j'ai bien eu l'envie d'emballer le catalogue, et l'offrir à ma fille. Mais j'aurais eu droit, à coup sûr, à une grimace ou pire encore à un hurlement de mécontentement de ma princesse adorée. Et c'est justement, ce que je veux éviter. Pour notre premier Noël, tous ensemble, je veux que tout soit parfait, afin qu'on en garde un merveilleux souvenir.

Je devrais me lancer, mais je suis happé par la paix qui règne dans la pièce à vivre, et je ne voudrais pas être un fauteur de trouble dans ce délicieux calme apparent. Mes deux femmes dessinent dans un silence quasi religieux. La plus petite, sur la table du salon, s'amuse à créer un vieux personnage avec les crayons emprunter à la plus grande. Tandis, que sa maman, toute allongée sur le canapé, ne fait pas attention à ma présence, tellement elle est absorbée par un point qui la chagrine sur son esquisse de je ne sais quoi. Qu'est-ce qui peut la contrarier et en même temps la rendre si passionnée ? Elle est magnifique. Je ne l'avais jamais vu ainsi auparavant. Et sincèrement, je regrette. Paloma a visiblement une aura très particulière quand elle exerce son art.

— Tu comptes te joindre à nous ou rester dans ton coin ? me sermonne mon ange, pas si noyée par son dessin finalement.

Où bien elle a une vison à trois cent soixante degrés, car à aucun moment je ne l'ai vu tourner la tête vers ma direction. Elle est impressionnante.

— J'admirais le délicieux spectacle que vous m'offriez. Et je ne voulais pas vous perturber. Vous étiez si concentrées sur vos tâches, je me justifie comme je peux de ma présence prolongée dans l'encadrement de la porte.

— Tu as vu papa ? me montre ma fille son chef d'œuvre, avant de me gratifier. Ch'est toi !

Et là, je prends vingt ans dans les dents. Ma petite chipie a vraiment le don de me faire me sentir encore plus vieux que je ne le suis déjà. Elle prend même un malin plaisir à insister sur le fait que je suis un vieillard aux côtés de sa jeune maman. Ce qui me fait en permanence douter sur le couple que je forme avec cette dernière. Et si notre différence d'âge avait raison de nous, de notre amour ?