18 (suite)

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Je m'introduis dans sa chambre sans l'avertir de ma présence, pour la découvrir hors d'elle-même, impatiente d'en découdre avec moi. Je vais visiblement passer un mauvais quart d'heure. Il ne me semble pas l'avoir déjà vu ainsi, aussi furieuse contre moi. Pourtant, elle a eu beaucoup d'autres occasions pour être autant fâchée à mon égard, voire plus. Mais il n'en a jamais été rien. Je suis dans une grosse panade. Comment me faire pardonner ? Je vais devoir batailler fort, je le sens.

— Tu aimes jouer avec mes nerfs ?! me demande t-elle ou m'affirme t-elle, je ne sais pas vraiment ce qu'il en est, avant qu'elle balance, tout en me jetant à la figure l'objet de tous nos déboires. Alors tu vas être servi ! Dorénavant, tes petits jouets de torture, tu te les fourres en toi !

Je ne la pensais pas capable de mettre ses doigts dans son sexe, elle m'impressionne la petite, elle qui n'est toujours pas capable, hormis quand le désir l'appelle au galop, de toucher le mien. Ce n'est pourtant pas faute d'avoir essayé de l'initier à la chose et même de la supplier à plusieurs reprises ces derniers jours de me faire une pipe ou de se masturber devant moi, ce qu'elle a systématiquement refuser de faire, protestant que ce n'était pas hygiénique.

— Excuse moi ! je proclame, tout en me rapprochant avec beaucoup de précaution d'elle, car vu l'état dans lequel elle est, je n'ose imaginer de quoi elle peut être capable, mais une question me turlupine l'esprit, et c'est plus fort que moi, j'ai besoin d'en connaître absolument la réponse. Tu as pris du plaisir au moins ?

Je ne voudrais pas avoir fait tout cela pour rien. C'était sensé lui apporter un peu de relâchement dans son stress un peu trop apparent. Et avec sa fureur trop expansive, je ne peux pas affirmer que mon plan ait eu les effets désirés.

Mais j'aurais certainement dû m'abstenir, je sens sa colère envers moi devenir encore plus explosive.

— Tu n'as rien écouté de ce que je t'aie dit ?! me reproche t-elle tout en me donnant des coups dans le ventre, ce qui me font me reculer, mais elle avance toujours et tout en poursuivant. Tu veux savoir si j'ai pris du plaisir ? La réponse est oui. J'en ai tellement eu, que j'en suis rassasiée pour la semaine qui vient, non, à vrai dire pour toute la fin de ce mois-ci et le suivant.

Elle ne peut pas être sérieuse ? Elle n'est pas en train de me priver de sexe ?

— Dis moi que j'ai mal compris ? je la sermonne alors qu'elle m'inflige un dernier coup dans les côtes avant de se retourner, pour aller prendre place sur son lit. Paloma, j'ai compris ! Je n'aurais jamais dû te mettre ce truc, mais pour ma défense...

— Pour ta défense ? revient-elle vers moi encore plus furax qu'avant. Tu n'as aucune excuse qui peut me satisfaire. Sors de ma chambre !

— OK, tu es remontée contre moi, je m'éloigne d'elle. Je vais te laisser un peu de temps pour te calmer, et on en rediscutera. Tu ne peux pas me priver, nous priver de sexe pendant tant de semaines. Et encore moins, ces jours-ci. Je t'en conjure réfléchis bien, avant de prendre une telle décision ?

— C'est tout réfléchi !

Elle n'est visiblement pas prête à revoir sa copie. Elle m'en veut tellement, que rien de ce que je peux dire, ne la ferait changer d'avis. Mais je m'obstine.

— Paloma ? Prends au moins le temps d'y penser...

— Toi, tu as pris le temps de me parler de ce machin que tu tiens entre les mains ? Je ne me souviens pas de t'avoir donner mon accord. Alors, mon vieux, tu vas devoir faire avec. Crois moi, ce n'est pas la fin du monde ! Tu survivras, et toi, tu n'auras personne pour assister à ta frustration quotidienne, ce n'est-ce que les murs de notre salon, ta chambre pour les prochaines semaines, débite t-elle totalement sur les nerfs, avant de se taire dans un silence trop pesant.

Elle exagère ! Je ne mérite pas un tel châtiment pour la minuscule heure de calvaire et de bien-être que je lui ai procuré. Certes, j'ai abusé, mais ce que j'ai fait, c'est avant tout en pensant à elle. J'y peux rien si je l'ai dans la peau et que son bonheur est ma priorité... Il faut juste qu'elle se fasse à l'idée que je ne suis pas comme tous ces hommes qui courent les rues, et surtout pas comme son ex. J'aime pimenter notre vie. Où est le mal ?

— J'espère que ta bonté intérieure te fera changer d'avis, j'annonce avant de prendre congé.

Je vois bien que je n'ai pas mes chances. Il vaut mieux laisser retomber sa colère avant d'agir. Je suis bien conscient de ma faute, et je sais aussi que tant qu'elle sera dans cet état, je ne peux rien faire. J'espère seulement qu'elle reprendra vite ses esprits. Il le faut ! Surtout, pour ce que j'avais de prévu pour la suite de la journée. Si elle continue fâchée contre moi, je vais devoir revoir mes projets pour cette nuit. Impossible que tout se déroule comme je le souhaite dans ces circonstances.

En refermant la porte, j'ai droit de nouveau à un regard de tirant. Ma belle-sœur est sur le qui vive. Je n'ai apparemment plus ses faveurs.

— J'espère qu'elle va bien ? m'intimide t-elle.

— Vas le constater par toi-même, je l'incite à entrer dans la chambre de mon ange.

Je lui ouvre même la porte.

Elle s'y glisse, je referme derrière elle, et au lieu de disparaître de là, je me mets à écouter un bref instant leur conversation. Mais ce que j'entends ne me plait pas. Paloma raconte à sa cousine ce que j'ai fait, cette dernière se met littéralement à rire, ce qui déplait à ma belle qui s'énerve de plus belle. Pourquoi mon ange est-elle si réfractaire et si pudique en ce qui concerne la sexualité autrement que dans un lit ?

Elle se libère, s'ouvre, c'est vrai. Un peu. Trop peu. Pas assez rapidement à mon goût. Pour elle, et c'est devenu pire, depuis que notre fille nous a surpris en fâcheuse posture, faire l'amour se résume à se retrouver dans un lit, apprêté pour cela, c'est-à-dire, dans une pièce fermée à double tour, où personne ne peut nous voir. Dès que l'on sort des sentiers battus, elle se ferme comme une huître. Je suis obligée de forcer un peu pour qu'elle se laisse enfin aller à ses envies. Je redoutais la fois où j'irai trop loin, et vraisemblablement ce jour est arrivé, et je ne sais pas comment me sortir de cette situation.

J'espère juste que ça ne marquera pas la fin de notre histoire. Je sais qu'elle fait des efforts sur elle, et je devrais m'en contenter. Mais dès qu'elle mords sa lèvre inférieure c'est le signe qu'elle refoule son désir, et je ne peux pas accepter ça. J'aimerais lui faire comprendre, qu'elle n'a pas à faire cela avec moi. Je suis paré, disposé et prêts à accéder à toutes ses demandes, pourvu qu'elle lâche prise.

Je ne comprends pas pourquoi il est si difficile pour certaines femmes d'admettre qu'elles ont des fantasmes sexuels et des envies quotidiennes aussi importantes à satisfaire que nous les hommes... C'est une bonne chose, non ? Avoir envie de son partenaire autant que son amant a envie d'elle ? Du moins, c'est ce que je pense. Et je me vois mal penser autrement.

Ce n'est pas en me privant de sexe qu'elle arrivera à ses fins. Car avec ce stratagème, elle aussi va en souffrir. Elle n'est pas du genre à s'en vanter, mais elle aime m'avoir en elle, c'est un fait, même si les positions restent réduites aux plus sobres.

Je lui donne deux jours pour reconsidérer les choses, ce qui n'est pas pour me faciliter la tâche. Je vais devoir remettre à plus tard ma surprise. 





Publié le samedi 7 août 2021

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On se retrouve la semaine prochaine si je le peux. 

Bon week-end ! Et à bientôt ! 

L'initiation à L'amour Désir et Amour Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant