18 (fin)

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Je ne sais pas pourquoi on parle à nouveau de tout cela. Je croyais qu'on avait mis un point final au sujet de cette conversation dans la voiture. Elle ne veut plus d'autres enfants. Je l'accepte ! Je ne vais pas être celui qui la forcera à en avoir. Notre vie à trois me satisfait telle qu'elle est. Je n'ai besoin de rien d'autre pour être heureux. A vrai dire, pour que mon bonheur soit total, il faudrait juste que ma petite princesse adorée dorme dans son lit. Et, là, mon existence serait mille fois mieux que ce que je l'avais imaginé durant toutes ces années passées loin de mes deux trésors.

— En ce qui me concerne, je n'ai nullement besoin d'un autre enfant, pour être heureux. Je suis déjà très chanceux de vous avoir toutes les deux dans ma vie.

— J'éprouve la même chose, me confie t-elle, avec beaucoup d'émotion dans la voix.

— Alors tout va bien !

Je l'attire à moi et tente de lui voler un baiser, quand ses yeux se posent sur notre bébé endormi. Elle n'a pas le temps de dire quoi que ce soit, que je sais ce qu'elle pense déjà, et je tente de répondre à son interrogation.

— Elle se fera à l'idée, ne t'en fais pas ! Et à défaut d'avoir un petit frère, elle aura un cousin de son âge, sur qui elle pourra compter.

— Tu as toujours réponse à tout, dit-elle avec un énorme sourire aux lèvres. Comment fais-tu ?

Si seulement elle disait vrai... ça m'éviterait de me poser toujours autant de questions sur mon avenir à ses côtés. J'aimerais trouver les mots pour la convaincre que je suis l'homme de sa vie, même si j'ai près de vingt ans de plus qu'elle et que je ne suis pas un prince charmant. Mais revenons au présent.

— Des années de pratique, je stipule sans aucune conviction.

Je rapproche mon visage du sien, afin de l'embrasser, quand elle me cloue le bec de son index droit.

— Et j'imagine que tu avais une bonne raison de m'offrir ton petit cadeau de tout à l'heure, autre que de me mettre mal à l'aise devant toute ta famille ?

Je hoche la tête de bas en haut pour toute réponse, vu que son doigt est toujours positionné sur mes lèvres.

— Laisse moi deviner... dit-elle tout en faisant semblant de chercher sa réponse qui ne met pas plus de cinq secondes à sortir de sa bouche. J'ignorais que mon malheur t'était autant jouissif.

Alors que je tente de comprendre sa phrase, qui à mon sens ne tient pas la route, elle me repousse de ses deux bras et s'éloigne à plus de deux mètres de moi. J'aurais pu la retenir, mais je suis encore trop troublé par ce qu'elle me reproche. Comment peut-elle imaginer cela de moi ? Moi, qui ne désire que son bonheur.

Je dois lui expliquer, même si je sais que cela n'arrangera pas mon cas. Mais au moins, elle saura la vérité, et pas ce mensonge à deux balles qu'elle s'est inventée.

— Tu as tout faux ! je me permets d'intervenir avant qu'elle ne quitte la pièce. J'ai lu une étude qui disait que le plaisir diminuait de moitié notre stress, notre rythme cardiaque et notre anxiété. J'ai voulu...

— ... voir s'ils avaient dit vrai ? me coupe t-elle avant que je termine ma phrase, en faisant un pas de plus vers la sortie.

— Non ! Je voulais simplement t'apaiser un peu. Ton stress était plus que visible. J'avais peur que tu nous fasses un infarctus avant la fin du séjour.

Je ne sais pas si elle a entendu ce que j'ai dit, je n'ai pas voulu parler à voix haute pour ne pas réveiller les enfants. J'ai donc chuchoté à un dos. Car oui, elle ne me regarde pas, et ne se retourne pas, même pas, pour me fusiller de son merveilleux regard que j'aime tant.

L'initiation à L'amour Désir et Amour Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant