L'initiation à L'amour Désir et Amour Tome 2

19 (fin)

Je ne parviens pas à comprendre ce qui m'arrive. J'ai le don de m'irriter pour tout en ce moment. Et en plus de ça, je deviens méchante. Ce que je ne suis pas en règle générale. Jamais, il m'était venu à l'idée de me venger auparavant, ou faire du mal à quelqu'un, même si celui-ci m'avait fortement blessé. Je suis plus de celles qui tendent leurs mains à ses ennemis. Comment j'ai pu changer autant ? Et en si peu de temps ? Il y a encore quelques semaines, je n'étais pas aussi torturée, blessante, malveillante. Est-ce mes retrouvailles avec Mathias qui m'ont fait devenir cette fille que je déteste déjà ? Car je ne me reconnais pas.

— Je t'ai vraiment fait mal ?

— Je survivrais, m'apaise t-il. Rappelle-moi de ne plus jamais te pousser à bout ? Décidément, je devrais arrêter avec mes surprises. Elles n'ont jamais l'effet escompté.

— Et c'était quoi ta surprise au juste ?

Car dans tout ce remue-ménage, je ne vois pas en quoi tout cela était destiné à être un cadeau ? A part, une grosse frustration et une énorme irritabilité, je ne vois rien qui pourrait ressembler à un présent. Mathias n'aurait pas fait toute cette mise en scène pour ce résultat. Qu'est-ce qu'il prétendait de tout cela ?

— Oh ! Ce n'était que le début. Mais à présent je doute que tu sois disposée à poursuivre. Tu ne me fais pas assez confiance. Tu penses systématiquement que je te veux du mal. Mais ce n'est pas le cas. Tout ce que j'essaye de faire, c'est de nous rendre la vie plus facile, mais étrangement, je nous la complique. Je ne sais pas comment je fais.

— Tu devrais peut-être me parler avant d'entreprendre quoique ce soit. Et arrête tes surprises. Ces trucs là, c'est bon pour les enfants, pas pour nous. Je suis assez grande pour voir que tu fais des efforts. Mais à trop vouloir en faire, c'est le contraire qui se produit.

— Je suis désolé ! J'aurais dû te prévenir de ce que j'allais faire. Mon but était uniquement de t'enfiler une nouvelle tenue. Mais c'est plus fort que moi, je ne peux pas te voir nue, que j'ai tout de suite envie de toi, de te toucher, de te mordre, d'être en toi... Ma verge en garde encore les stigmates de tellement se contenir.

Nos doigts se frôlent à cet instant, et j'ai le réflexe absurde de les éloigner des siens. Je ne suis pas prête, pas encore, à le pardonner pour cette énième situation de malheur. Il a fait ressortir de moi la pire des choses.

— Paloma ? prononce t-il mon prénom avec amour.

Le ton de sa voix est d'une tendresse dont je ne lui connaissais pas. Jamais, il n'a employé ce timbre avec moi. Mais j'ai peur. Cette obscurité me terrifie et me fait craindre une nouvelle catastrophe. J'ai besoin de voir son regard. Seuls ses yeux peuvent me rassurer. En leurs absences, j'ai l'impression d'être une poupée qu'il manipule à sa guise. Et c'est une sensation désagréable, que je ne désire à personne. Je ne pense pas que c'est ce qu'il cherche à faire, mais c'est ainsi que je le ressens.

— J'ai besoin de te voir Mathias, je l'informe en cherchant dans les airs son visage.

Il ne se fait pas implorer pour une fois. Il cède à ma demande. Il colle son front au mien, ce qui me donne plus facilement accès à son cou, à ses lèvres, ainsi qu'à ses cheveux que je tortille volontiers de mes doigts. Pendant que lui tente de défaire le nœud du foulard qui me prive toujours d'un de mes sens. Je sais que ce n'est plus qu'une question de quelques secondes pour que je redécouvre l'intensité verdoyante de mon homme de mes yeux, mais cela me semble durer une éternité.

— Dépêche toi ! je le somme, perdant patience.

— Je fais de mon mieux ! s'exprime t-il à deux millimètres de ma bouche.