L'initiation à L'amour Désir et Amour Tome 2

18 (suite)

Je suis là, en train de regarder le jardin de mes parents, par la fenêtre de la salle de jeux, où le silence règne, vu que mon neveu et ma fille se sont endormis à même le sol, sur le gros tapis épais pour être plus précis, après avoir fait les fous pendant des heures, essayant de retrouver un peu de leur innocence et de leur sérénité, dont j'ai fortement besoin. Je ne parviens pas à reprendre mon calme. Voir, Paloma aussi remontée contre moi, je n'en ai pas l'habitude. J'aimerais croire que tout va s'arranger d'ici sous peu, mais je n'y arrive pas.

Je vois mes chances de pardon, avant la fin de la journée, disparaître au fil des minutes qui passent. Ça fait plus d'une heure que Paloma et sa cousine sont enfermées à l'étage. Même l'arrivée de la famille Vasco ne les on pas fait revenir au rez-de-chaussée. J'ignore si ma belle compte redescendre un jour de sa cachette. Elle doit se sentir honteuse, mais personne ici ne sait réellement ce qui s'est produit, alors elle n'a aucune raison de rester toute seule là-haut.

Ma mère pense qu'elle a eu une indigestion, ainsi que ma grand-mère. Mon père a du stress mal géré. Quant à mon frère, je ne sais pas. Son sourire en coin me dit qu'il se doute de quelque chose, mais je ne saurais dire quoi. En tout cas, quoi qu'il sache, je ne me fais pas de souci venant de lui. Il ne mettrait jamais sa future belle-sœur mal à l'aise.

Je dois absolument trouver une solution pour qu'elle me pardonne. Mais plus je réfléchis et plus j'ai la sensation que c'est peine perdue. Cette journée a mal débutée et je doute sincèrement qu'elle puisse finir en apothéose, comme je me l'étais imaginée.

Je me rends à l'évidence que je vais devoir annuler mes plans. Déjà, que je n'étais pas certain que ma surprise soit une bonne idée, à présent, je crois que c'est la pire que j'ai eu. A vouloir tout précipité, je vais droit dans le mur. Je dois apprendre à contrôler mes envies. Ce n'est pas simple, car je les aie tellement enfoui en moi, pendant tant d'années, qu'aujourd'hui, je veux tout d'un coup, d'un seul, et c'est ce qui me fait le plus grand défaut et me porte préjudice. Je dois reprendre le contrôle, et avancer à petits pas. La brusquer, ne ferait que la faire fuir. Et ce n'est pas ce que je veux, loin de là.

Il faut qu'elle me pardonne ! Il le faut ! Et pour ça, je suis prêt à tout. Il suffit juste qu'elle me dise ce qu'elle attend réellement de moi. Que dois-je faire pour qu'elle me gracie ? Peut-elle une fois de plus le faire ?

Impossible ! me hurle ma tête, alors que mon cœur dit tout l'inverse. Qui dois-je écouter ?

— Tu aurais pu la monter dans sa chambre, me surprend la plus belle voix de cette planète pour me disputer, alors que j'étais en pleine réflexion la concernant.

Je ne peux retenir un sursaut, tellement je ne m'attendais pas à l'entendre. Puis, je me retourne pour bien la voir. J'ai eu peur, qu'il ne s'agisse que d'un mirage, mais non, elle est bien là. Elle a fini par réapparaître. Et, en plus, elle me parle. Certes, pour me faire un reproche. Mais cela me rassure un peu. Il y a encore de l'espoir. Elle ne se mure pas dans le silence, ce qui aurait été pire, et vraiment sans espoir.

— Je ne voulais pas te faire peur, dit-elle, confuse, par la réaction que je viens d'avoir face à ses mots.

Je la regarde sous le charme. Sa colère s'est dissipée, laissant place, à la Paloma dont je suis tombé fou amoureux à plusieurs reprises, la fille au visage d'ange et au corps d'une femme fatale. Elle est la seule à ignorer l'effet qu'elle a sur nous, la gente masculine. Et sur moi, en particulier, c'est encore plus visible. Je ne peux pas m'empêcher de la désirer davantage jour après jour, et l'imaginer dans les bras d'un autre me donne des envies de meurtres. Je ne sais pas ce que j'aurais fait, si elle avait choisi l'autre au lieu de moi. Et je ne veux pas le savoir.

— Mathias ?

— Oui ! dis-je en revenant parmi les vivants et laissant mes peurs loin derrière moi. J'aurais pu aller la mettre au lit, c'est vrai, mais j'avais peur de la réveiller et qu'elle me fasse de nouveau un petit caca nerveux.

Ces deux derniers jours, on a le droit qu'à ça au moment du coucher. Elle refuse de s'endormir dans son lit et s'incruste systématiquement dans le notre. Et je me retrouve à dormir dans sa chambre, loin de ma belle.

J'ai parfois l'impression d'être revenu au point de départ, avec ma fille. A croire, que je ne suis plus le bienvenu dans la maison, du moins, dès que la nuit tombe. Car en journée, rien n'a changé. Cristel se comporte avec moi, comme elle l'a toujours fait depuis qu'elle m'a accepté en tant que père. Décidément, j'ai vraiment beaucoup de mal avec les filles Vasco, et qu'elle que soit leur âge.

— Je comprends !

— Vraiment ?

— Oui ! Je crois que j'aurais fait pareil. Et ils sont mignons ! m'annonce t-elle en se tournant vers les petits angelots à terre.

— On pourrait croire qu'ils sont frère et sœur tellement ils s'entendent bien.

Mais mes mots n'ont pas l'effet escompté. Paloma semble perturbée par ce que je viens de dire, à moins que ça soit autre chose...

— Qu'est-ce qu'il y a ? Tu ne te sens pas bien ?

Elle peut être en train d'essayer de camoufler un nouveau vertige, c'est sa spécialité.

J'ai appris, seulement, hier, qu'elle en faisait depuis plus d'une semaine. Alors je me suis emporté et je l'ai forcé à voir un médecin, qui lui a prescrit une multitude d'analyses. Examens, que je l'ai obligé à faire avant de prendre la route vers Porto ce matin. Je ne supporterais pas qui lui arrive malheur alors qu'elle aurait pu l'éviter. Cette petite manie qu'elle a, d'avoir toujours peur de tout, me fatigue à la longue. Mais je fais avec. J'aimerais pourtant trouver un moyen pour la rassurer et dissiper ses peurs à vie... J'avais peut-être la solution, avant de penser, il y a quelques minutes, que ce n'était sûrement pas le moment pour cela. Elle n'est pas prête.

— Tu crois aussi qu'ils sont frère et sœur ? s'emporte t-elle tout en me fixant d'un méchant regard.

— Quoi ? dis-je totalement dépité.

Qu'est-ce qu'elle me raconte ? J'ai simplement dit qu'ils se comportaient comme des frangins, pas qu'ils en étaient.

— Paloma ? je tente de la raisonner, mais elle me coupe.

— Désolée ! Je suis fatiguée ! Je crois que je vais retourner dans ma chambre.

— Non ! Tu ne vas nulle part.

J'attrape sa main et la contraint à rester auprès de moi, sans employer la force.

— Je n'ai jamais cru à cette rumeur débile qui court dans ton village, tu m'entends ? Je suis juste émerveillé de voir qu'ils s'entendent bien. Comme ça Cristel acceptera peut-être mieux le fait que tu ne veuilles pas lui donner un petit frère ou une petite sœur.

Elle me fixe de son doux regard à présent, dans lequel je peux entrevoir un peu de crainte.

— J'ai l'impression que ma décision te chagrine aussi ? me demande t-elle.

...

Publié le mardi 17 août 2021

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Et voilà, il faudra attendre la semaine prochaine pour connaitre la fin de ce chapitre...

Bonnes vacances à tous ! 

A bientôt !