L'initiation à L'amour Désir et Amour Tome 2

7 (suite et fin)

— Tout va bien ? me demande Matt tout en me caressant la joue.

Non ! Je ne pleure pas. Je suis juste émue par la situation. Je viens de prendre conscience qu'il est le seul et unique amour de ma vie. Jamais, je n'ai éprouvé un tel sentiment pour un autre que lui. Je pensais que le peu d'affection que j'ai envers Pédro, suffirait à mon bonheur, mais j'avais tort. Personne ne pourra remplacer Mathias De Barosa dans mon cœur. C'est pour cela que je ne peux pas continuer à me mentir et à faire semblant. L'unique qui peut me rendre totalement heureuse, n'est autre que celui qui me rend complètement dingue, mais aussi malade au point de souffrir comme il n'est jamais inenvisageable.

Je dois me rendre à l'évidence, qu'aucun homme sur cette terre ne pourra me donner ce que j'attends : une vie sereine, pleine d'amour, d'exaltations, de bonheur, de joie, et avant tout, une vie sans contrariété, sans chagrin, sans problème autre que le destin m'envoie. Une vie où la confiance serait maîtresse à bord.

— Je vais bien ! je finis par lui répondre après un long silence.

Je m'assois, abandonnant ses bras et la chaleur si réconfortante de son corps. Je dois parvenir à mettre de la distance entre nous. Mais je ne sais pas comment m'y prendre, pour ne pas changer.

Mon corps se sent déjà vide sans sa peau près de la mienne, mais je dois être forte. Il faut que je réfléchisse à ce qui serait le mieux pour moi, mais surtout pour ma fille. Car à mes yeux, c'est son bonheur qui prime sur le mien. Quoiqu'il advienne, je vais devoir faire des concessions, mais lesquelles ?

— Je ne suis pas dupe, Paloma, m'annonce t-il alors que je ne lui ai rien demandé. Je sais que ce qu'il vient de se passer entre nous n'efface en rien les trois dernières années. Tu m'en veux et c'est légitime.

Il s'approche de moi, me caresse le dos, dépose un baiser sur mon épaule droite, avant de poursuivre.

— J'ignore si tu pourras un jour me pardonner tout le mal que tu as enduré par ma faute. Je n'ai pas vraiment d'excuses pour avoir disparu autant de temps. Mais tu dois connaître la vérité. Après quelle qu'elle soit ta décision, je la respecterais.

— On n'est pas obligé de faire cela maintenant ! je lui conjure de ne plus dire un mot.

Je ne suis pas prête à entendre ce qu'il a à me dire. J'ai peur qu'il ne soit pas le seul responsable de mon malheur. J'ai eu du temps pour y penser, peut-être un peu trop, ce qui m'a conduite à l'hôpital. J'ai eu la sensation de ne pas avoir fait le moindre petit geste ou dit un infime petit mot pour l'inciter à rester auprès de moi, à me faire confiance.

Je plonge ma tête entre mes genoux, dans l'espoir qu'il se taise. Mais il n'en fait rien.

— Comme tu le sais, j'ai une malformation du cœur... En revanche, ce que tu ignorais à l'époque, c'est qu'on m'avait prédit que je n'avais plus que quelques mois à vivre, puis les mois sont devenus des semaines en moins de deux.

Alors il était condamné. Pourquoi me l'avoir caché ? J'aurais pu être à ses côtés ? Mais... Il est toujours là ! Je n'y comprends rien. Tout se bouscule dans ma tête, comme à chaque fois que cela le concerne. Impossible pour moi d'y voir clair. C'est déroutant !

— Mon unique possibilité était une opération, continue t-il dans sa lancé, sans me laisser le temps de me remettre de sa première annonce. Une chirurgie très risquée. J'avais une chance sur deux de ne pas me réveiller, et seulement dix pour cent sans séquelle. Bien évidemment, j'ai tenté ! Et aujourd'hui, je vais plutôt bien. Même si je ne suis plus vraiment le même homme.