L'initiation à L'amour Désir et Amour Tome 2

20 (fin)

Après ma discussion avec Vicente, je suis venu ici, rejoindre mon épouse, assise sur le grand tapis où mon neveu et ma fille ont fait leur sieste. Elle ne pleure pas, même si ses yeux sont chargés de larmes. Elle se contient. Je ne sais pas exactement ce que madame Vasco lui a écrit dans sa lettre, mais rien que le fait que celle-ci vienne de sa génitrice suffit à faire flancher ma douce femme.

Rien que le fait de savoir qu'elle est en vie, est un choc pour quiconque, alors pour sa fille qui la crue morte pendant plus de vingt ans, je n'ose imaginer ce qui se passe dans sa tête.

Je m'assois auprès d'elle, et attend calmement qu'elle se décide à me confesser ce qu'elle sait. Et apparemment, je vais devoir attendre très longtemps. Elle n'est pas prête à me dire ce qui se trouve sur le bout de papier qu'elle tient dans sa main gauche et qui ne cesse de trembler, tellement elle est émue. Elle lit et relit les mots de sa mère plus d'une dizaine de fois. Je tiens sa main libre entre les miennes pour la pousser à se livrer, mais elle n'en fait rien. Elle ne fait que déchiffrer ligne par ligne ce qui est écrit. De longues minutes s'écoulent avant qu'elle me surprenne par le son de sa mélodieuse voix.

— Elle est en vie... Elle l'a toujours été...

Il est évident qu'elle n'a pas ressuscité. Mais l'émotion nous fait parfois dire n'importe quoi. Donc, je ne réplique pas, et la laisse poursuivre à son rythme. Et dans un timbre par très rassuré, elle me dévoile le contenu de la lettre.

— Elle me dit qu'elle n'avait pas eu d'autre choix à l'époque que de partir. Voir la petite Rosa sur le bord de la route sans vie a été la goutte d'eau de trop pour elle. Elle savait que ce n'était pas cette enfant qui était visée, mais moi. Elle était persuadée que tant qu'elle ferait partie de ma vie et celle de mon père, nous serions systématiquement en danger. C'est pour cela qu'elle est partie, à contre cœur, mais il le fallait. Ce sont ces mots... Il y a trois ans, l'organisation qu'elle a démantelé, près de trente ans maintenant, a été totalement dissoute par une guerre des gangs. Elle était de nouveau libre de revenir vers moi... Elle m'a cherché pendant plus d'une année. Et quand elle m'a enfin retrouvé sur Paris, elle s'est aperçue que j'étais suivie. Elle a menée sa petite enquête... Et si j'ai bien compris, c'est elle qui a découvert qui me voulait du mal et qui a révélé les noms à la police... elle s'arrête subitement.

Elle me demande confirmation du regard sur sa dernière phrase, à laquelle je réponds d'un hochement de la tête. Vicente m'a confirmé, il y a peu, qu'il n'y était pas pour grand-chose dans ce revirement de situation.

— Elle aurait aimé être présente aujourd'hui à mes côtés pour notre mariage, continue t-elle. Mais elle avait un autre impératif en cette veille de Noël. Elle espère qu'on pourra se voir bientôt. Elle m'invite, non, elle nous invite, à venir la retrouver au Cap Vert, où elle dirige un petit orphelinat... C'est irréel...finit-elle par dire laissant planer encore le doute que cela soit véridique.

De longues secondes de silence s'installent entre nous. Je ne sais pas quoi dire. Tout lui semble surnaturel, et c'est compréhensible. Elle tremble toujours. Et ne quittent pas des yeux ce bout de papier, qui est la seule preuve qu'elle l'ait, de l'existence de sa maman.

Et ce téléphone qui ne cesse de sonner par intermittence sur le petit meuble où sont rangés les jouets, depuis que je suis enfermé ici avec elle, me fait sursauter, jusqu'à me saouler. Je me lève d'un bond.

— On peut partir dès demain si tu veux ? je lui indique tout en allant chercher l'objet de mon énervement pour l'éteindre ou le balancer par la fenêtre.

J'en ai assez de tout ce bazar. J'ai déjà trop à supporter, pour rajouter encore une sonnerie de malheur qui ne m'est pas destiné. Je prends l'appareil et découvre avec stupéfaction que c'est celui de ma femme.

— Tu as un message ?

Elle me fixe du regard sans rien dire. J'active son répondeur, met le haut-parleur, et la voix d'un homme se fait entendre.

— Bonsoir, je suis le Docteur Patricio, je reviens vers vous, suite à vos analyses de sang. Je voulais vous annoncer la grande nouvelle. Félicitation ! Vous êtes enceinte. Il faudrait que vous veniez me voir juste après les fêtes afin qu'on puisse régler vos soucis de vertiges. Vous avez de fortes carences. Il faudrait également que vous preniez au plus vite rendez-vous avec votre gynécologue. Joyeux Noël.

Je la sens dépitée. Et moi, je ne sais pas si je dois sauter de joie ou pleurer. Tout se bouscule dans ma tête.

Est-ce mon enfant qu'elle porte en elle ? Ou bien celui de l'autre ?

Quoi qu'il en soit, je le sais avec certitude, j'aimerais cet enfant de tout mon cœur, car il sera sans aucun doute, celui de ma sublime épouse, du moins, si elle décide de le garder... 

Je ne sais pas ce qui se trame dans son esprit.

Et je me demande quelle surprise m'attend encore aujourd'hui, quand minuit sonne à la grosse horloge de mes parents qui se trouve juste derrière le mur de la salle de jeux.

— Joyeux Noël ma chérie ! je la gratifie avec un doux baiser qu'elle ne rejette pas. 

Publié le samedi 16 octobre 2021

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Et voilà, j'espère que cette histoire vous a plu ? 

Bien évidemment, il reste l'épilogue, je n'allais pas vous laisser sans savoir qui est le père du bébé, ou peut-être que si... 

Je le poste demain ou la semaine prochaine ? A vous de le décider ! 

Alors n'hésitez pas à me faire connaitre votre envie... 

PS : Je vous ai posté au long de la semaine une petite histoire (au complet) sur une femme qui doit apprendre à s'aimer de nouveau après le cancer du sein, L'ENVOL D'UNE PETITE FEUILLE. N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez. C'est une petite histoire qui me touche et devrait normalement toucher toutes les femmes, si ce n'est pas le cas, c'est que je n'ai pas très bien travaillé mon écrit. 

MERCI D'AVANCE. 

Ah ! J'allais oublier ! Une petite surprise vous attend à la fin de l'envol d'une petite feuille.